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Paul Samuelson : biens publics, Pareto et commerce international

Sommaire

Paul Samuelson (1915-2009) était un économiste américain , souvent considéré comme l’un des plus influents du 20e siècle. Il a été le premier Américain à remporter le prix Nobel d’économie en 1970 pour son travail en théorie économique.

Biographie de Paul Samuelson 

Il a été diplômé de l’université Harvard, puis a étudié au MIT. 

Samuelson est connu pour avoir popularisé les principes de la microéconomie et de la macroéconomie, en introduisant des outils mathématiques dans l’analyse économique.

 

Les informations clés sur Samuelson : 

  • Courant de pensée : il est souvent associé au néokeynésianisme (courant qui combine les idées de J M Keynes avec des outils mathématiques modernes)
  • Champ d’étude : théorie de l’équilibre général ; formalisation mathématique de la microéconomie et macroéconomie ; théorie du commerce international ; économie du bien-être
  • Principaux ouvrages : Foundations of Economic Analysis (1948) a marqué un tournant dans l’utilisation des mathématiques en économie ; Economics : an Introductory Analysis (1948)

L’apport de Samuelson à la pensée économique 

 

Les biens publics

Rappelons tout d’abord que l’économie du bien-être est un domaine qui étudie comment les ressources économiques sont allouées de manière à maximiser le bien-être social. Samuelson a notamment défini le rôle de l’État dans les défaillances de marché et leur correction. 

Tout d’abord, Samuelson est amplement connu pour sa typologie des biens, et plus précisément pour le concept de biens publics (« The Pure Theory of Public Expenditure », 1954). 

Les biens publics sont définis comme des biens non-rivaux (la consommation de l’un n’empêche pas la consommation de l’autre) et non exclusifs (personne ne peut être exclu de l’utilisation du bien). Le problème qu’il met en perpective est qu’en présence de biens publics, les individus ont donc intérêt à se comporter comme des passagers clandestins : utiliser le bien sans en payer le coût, en espérant que d’autres le feront. 

Samuelson montre que cela justifie l’intervention de l’État pour financer des biens publics comme l’éducation ou la santé. 

 

Fonction de bien-être social 

Samuelson a mathématiquement mis en forme cette dite fonction. Il a utilisé les mathématiques pour représenter le bien-être global. Effectivement, la fonction de bien-être social agrège les préférences de tous les individus d’une société afin d’évaluer le niveau global de bien-être. Cette fonction permet donc d’agréger les préférences individuelles (en combinant les utilités), tout en tenant compte des questions d’efficacité et d’équité. 

Samuelson s’inspire du critère de Pareto. Mais il reconnait que ce dernier est insuffisant car il ne donne pas d’indication sur la distribution des richesses ou des ressources. C’est une des limites du critère de Pareto.

Pour faire au plus simple, la fonction de bien-être social correspond à la somme des utilités individuelles : 

W = f(U1, U2, …, Un)

W : bien-être social global 

U1, U2…Un : niveaux d’utilité des individus 1,2…n. 

 

Critère d’efficacité de Pareto 

Samuelson a contribué à faire du critère de Pareto une norme pour évaluer le bien-être économique. Une allocation est dite Pareto-optimale si aucun individu ne peut augmenter son bien-être sans réduire celui d’un autre.

Samuelson a exploré les conditions sous lesquelles l’économie atteint une répartition optimale des ressources. Il a montré, que dans un certain contexte, l’intervention publique peut améliorer l’efficacité économique (notamment lors de défaillances de marché : externalités ou présence de biens publics par exemple).

 

Le théorème Stolper-Samuelson 

Samuelson a, pour finir, apporté des contributions essentielles concernant la théorie du commerce international. 

Le théorème Stolper-Samuelson explique comment le commerce international affecte la distribution des revenus entre les différents facteurs de production (travail et capital). Il a approfondi le modèle Heckscher-Ohlin, qui explique comment les pays se spécialisent dans la production de biens en fonction de leurs dotations en facteurs de production.

Le théorème stipule que l’ouverture au commerce international augmente le revenu réel du facteur de production abondant dans le pays et diminue le revenu réel du facteur de production rare. 

Autrement dit, les gagnants du commerce international sont les propriétaires du facteur abondant, tandis que les perdants sont les propriétaires du facteur rare.

L’héritage de Samuelson 

Nous pourrions dire ici que le principal apport de Samuelson est d’avoir introduit la rigueur mathématique dans l’analyse économique. Il a transformé l’économie en une science plus précise et quantitative.

  • la synthèse néoclassique : Samuelson a joué un rôle clé dans la synthèse néoclassique (combinaison entre les théories keynésiennes macroéconomiques et les principes néoclassiques microéconomiques). 

 

  • Robert Solow est un élève de Samuelson. Il a utilisé la même approche mathématique rigoureuse que Samuelson notamment dans son modèle de croissance économique (qui a formalisé la théorie de la croissance néoclassique. 

 

  • Joseph Stiglitz s’est également inspiré de Samuelson  (notamment de ses travaux sur l’information imparfaite et les défaillances du marché). Stiglitz a montré comment les asymétries d’information ont provoqué des inefficiences de marché , justifiant l’intervention publique (ici, cela nous rappelle Samuelson). 

 

La liste pourrait être encore longue ; Paul Krugman ; Gérard Debreu ; Kenneth Arrow…ont également été influencés par les idées développées par Paul Samuelson.

 

Paul Samuelson est donc l’un des économistes les plus influents du XXe siècle. Ses travaux dans des domaines variés ( théorie du bien-être, le commerce international, les biens publics et la synthèse néoclassique), ont profondément façonné la pensée économique moderne. 

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Camille Huentz