Dans son ouvrage, Charles Pépin nous invite à porter un nouveau regard sur La confiance en soi. Loin de tout ce que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux à coup de « Crois en toi », il décortique méthodiquement ce concept. Il dégage ainsi qu’elle a trois origines : relationnelle, technique et mystique. En voici une brève présentation.
La confiance en ses capacités
Sans doute le point le plus évident à soutenir : la confiance en soi vient de nos capacités. Charles Pépin a recours à l’essai Outliers et la « théorie des 10 000 heures » de Malcolm Gladwell pour exemplifier son propos. Cette théorie veut que, à partir du seuil des 10 000 heures de pratique consacrées à un certain domaine, on peut devenir le champion du monde de ce domaine. C’est ce qu’il observe dans le monde de la musique notamment.
Ainsi, il en va de même pour la confiance en soi. C’est par la répétition, l’entraînement qu’elle s’acquiert. On pourrait résumer ce point avec une citation de Thomas Edison : « Le génie, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration »
Mais Charles Pépin ne s’en arrête pas là. Pour lui il demeure toujours un « saut » en dehors de sa zone de confort. La confiance en soi se construit dans un aller-retour, dans une « valse à deux temps », dans ce saut entre zone de confort et inconnu à explorer.
Afin d’exemplifier son propos, Charles Pépin a recours à l’image parlante du sujet de dissertation. Ainsi, Charles Pépin distingue l’élève qui cherche à préparer tous les sujets de celui qui possède l’esprit de découverte. Le premier, à la lecture du sujet panique puisqu’il n’a pas préparé exactement ce sujet. Le sujet est en dehors de sa zone de confort. Le second, non obsédé par une préparation parfaite, reste serein en déchiffrant l’énoncé. Il sait sauter en dehors de sa zone de confort pour partir en exploration sur les chemins de la philosophie !
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La confiance en l’autre
Tout commence à la naissance. En effet, l’homme a la particularité de ne pas pouvoir se débrouiller seul à sa naissance : il a besoin de ses pairs. Ce besoin se fait sentir jusque dans la confiance en soi.
De fait, en invoquant Jacques Lacan et le « stade du miroir », Charles Pépin montre ce besoin primordial de l’autre pour prendre confiance en soi. L’enfant se regardant dans le miroir cherche le regard d’un adulte pour avoir la confirmation que c’est bien son reflet qu’il voit. La présence de l’adulte ici est nécessaire, il le rassure. Ainsi, « L’enfant ne fait confiance à ce qu’il voit que parce qu’il fait confiance à l’autre. »
D’autre part, en s’appuyant sur la philosophie d’Aristote, Charles Pépin conclut que l’autre , l’ami, est fondamental dans la construction de la confiance en soi. De fait, pour Aristote, l’ami est celui qui nous permet « d’actualiser notre puissance ». L’ami contribue à l’épanouissement et au développement personnel. L’amitié est une occasion de progresser. La confiance que notre ami met en nous devient confiance en soi par le même mouvement.
Ainsi Charles Pépin conclut : « La confiance en soi est d’abord une histoire d’amour et d’amitié ».
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La confiance en la vie
Enfin, dernier point de son ouvrage, pour Charles Pépin, la confiance en soi provient de la confiance dans la vie. « Faire confiance à la vie, c’est miser sur l’avenir, croire en la puissance créatrice de l’action, chérir l’incertain au lieu d’en avoir peur » explique-t-il.
En utilisant la pensée d’Emerson (La confiance en soi et autres essais), Charles Pépin complète son analyse. Ainsi, « Lorsque nous croyons discerner la justice ou la vérité avec nos seules facultés humaines nous laissons en fait Dieu nous éclairer ».
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Exemple final
Enfin, pour résumer toute son analyse, Charles Pépin raconte comment se passe les atterrissages de nuits sur les porte-avions. Le pilote ne voit rien dans la nuit noire. Il ne peut ni se fier à ses instruments sur son tableau de bord ni au visuel qu’il a du bateau. Il ne doit se fier qu’aux instructions données par un officier d’appontage (confiance en autrui). Il possède la maîtrise technique de son appareil pour répondre aux instructions (confiance en ses capacités).
Mais ces deux composantes ne suffisent pas, ni pour le pilote, ni pour l’officier d’appontage. « C’est clair, il faut avoir la foi ! » déclare un militaire à Charles Pépin. C’est là qu’arrive la confiance en la vie.
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