Les ressources sont nécessaires à l’activité économique des États mais aussi à la vie des habitants. De par leur nécessité pour chaque État, elles sont utilisées comme une arme géopolitique par ceux qui les possèdent. Dans cet article nous verrons le poids des ressources dans la géopolitique mondiale.
Les ressources agraires : des ressources vitales au cœur de la géopolitique mondiale
Les ressources agraires sont vitales. Elles permettent de nourrir la planète. Cependant, leur caractère vital n’empêche pas les tensions à leur sujet. Dans l’histoire, de nombreuses révolutions et guerre civiles ont eu lieu à cause d’un manque de nourriture. Par exemple, le manque de pain est un élément déclencheur de la Révolution française en 1789. Le manque de ressources agraires est source d’instabilité, la hausse de leur prix aussi. La hausse des prix des matières premières agricoles a par exemple mené aux émeutes de la faim en 2008. Ainsi, nous pouvons voir que l’accès aux ressources agraires est au cœur de la géopolitique car il peut être source d’instabilité.
De plus, tous les États ne sont pas égaux pour les ressources agricoles. Certains États n’ont pas ou que très peu de terres arables, ce qui ne leur permet pas d’assurer la sécurité alimentaire de leur population. Ainsi, ils sont obligés d’importer. Ces États sont dépendants des cours mondiaux. 1/3 des importations de blé sont effectués par l’Afrique du Nord, ce qui montre sa dépendance au commerce extérieur. Ainsi, si les cours augmentent, les prix dans leur pays vont augmenter. S’il y a des mauvaises récoltes dans le monde, cela va influencer leurs approvisionnements. La dépendance envers des pays étrangers pour les ressources agraires est aussi un danger en cas de guerre, de blocus… Par exemple, avec la guerre en Ukraine, de nombreux États n’ont plus accès à certaines céréales produites en Ukraine.
Enfin, les États producteurs et exportateurs peuvent utiliser leurs productions agricoles comme une arme géopolitique. De nombreux États dépendent de leurs exportations et les États producteurs peuvent avoir un « food power ». Par exemple, durant la Guerre Froide, les États-Unis ont utilisé la dépendance de l’Égypte envers leurs exportations pour la pousser à signer les accords de Camp David.
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Les ressources énergétiques : arme géopolitique et risques
Les hydrocarbures sont des ressources énergétiques pouvant comporter des risques. En effet, il existe le risque de la malédiction de la rente. L’État qui possède ces ressources ne cherchent pas à développer les autres secteurs de son économie et s’appuie principalement sur les hydrocarbures pour se développer. Cela représente un risque pour l’économie qui, trop peu diversifiée, dépend des cours mondiaux. 96% des exportations du Vénézuela sont des hydrocarbures. Ainsi, une très grande part des revenus de l’État dépend des cours mondiaux.
Les hydrocarbures peuvent aussi être un risque pour les États qui n’en possèdent pas sur leur territoire. En effet, les hydrocarbures sont nécessaires aux économies des États et ceux-ci doivent assurer leurs approvisionnements. La dépendance envers l’extérieur est un risque pour ces États. Avec le choc pétrolier de 1973, les États occidentaux ont connu une crise économique à cause de leur dépendance aux hydrocarbures. En effet, les États exportateurs de pétrole ont décidé d’augmenter le prix des barils de pétrole ce qui a causé une forte inflation dans les États occidentaux à cause de leur forte dépendance aux importations de pétrole.
Si les ressources énergétiques peuvent être un risque, elles peuvent aussi représenter une arme géopolitique. En effet, les États qui contrôlent les ressources énergétiques peuvent les utiliser comme arme. Par exemple, en 1973, les pays de l’OPEP ont utilisé leurs ressources en pétrole comme arme géopolitique pour peser plus sur la scène internationale et pour montrer la colère des États arabes après le soutien des États occidentaux pour Israël dans la guerre de Kippour.
Les ressources énergétiques peuvent servir de levier d’influence. Par exemple, pour les États n’ayant pas les compétences pour construire des centrales nucléaires, demander de l’aide technologique à des États qui les ont est possible. Les États qui maitrisent les technologies de la construction des centrales nucléaires ont une influence sur les États qui ne les ont pas. Durant la construction de la centrale nucléaire, l’État qui reçoit la centrale dépend de l’État qui la construit et celui-ci peut l’utiliser dans un rapport de force.
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La ressource en eau : ressource facteur de coopérations et de tensions
L’eau douce est vitale pour les Hommes mais elle est aussi nécessaire pour les économies des États. En effet, l’eau est par exemple essentielle pour l’industrie. Il faut par exemple 30 000 litres d’eau pour réaliser une puce électronique présente dans les nouvelles technologies. Ainsi, l’eau est une ressource vitale pour l’Homme et l’économie. Cependant, l’eau n’est pas présente de manière équitable sur la planète. Certains pays ont beaucoup d’eau, d’autres que très peu.
Certains États dépendent de fleuves pour leur approvisionnement en eau mais sont situés en aval du fleuve, ce qui implique une dépendance envers les États en amont et peut créer des tensions. Par exemple, l’Égypte dépend en quasi-totalité du Nil pour ses ressources en eau. Cependant, elle se situe en aval du fleuve. L’Éthiopie a construit le barrage de la Renaissance avec l’aide de la Chine sur le Nil. Cela a amené des tensions entre les deux États l’Égypte craignant pour son approvisionnement en eau.
Des tensions autour de l’eau entre pays en amont et en aval des fleuves, notamment pour l’usage de l’eau et sa pollution sont fréquentes. Un autre exemple est entre les États-Unis et le Mexique au sujet du Colorado. Les États-Unis sont accusés de ne pas laisser un débit d’eau suffisant au Mexique. En 2005, l’ancien vice-président de la Banque mondiale Ismaïl Serageldin disait que “Les guerres de ce siècle ont été déclarées pour le pétrole, les guerres du prochain siècle auront pour objet l’eau”. Ainsi, nous pouvons voir que l’eau est une une ressource au coeur de la géopolitique.
Si l’eau est source de tensions, son caractère vital amène aussi les acteurs à coopérer. En effet, l’eau est la ressource qui connait le plus d’accords. Par exemple, même si l’Inde et le Pakistan ont de mauvaises relations diplomatiques depuis la création des deux États, ils sont parvenus à trouver un accord en 1960 pour la répartition des fleuves et la gestion des cours d’eau communs aux deux États. Israël et la Jordanie ont également trouvé un accord en 1994 sur l’eau qui a amené un rapprochement entre ces deux États. Ainsi, par con caractère vital, l’eau peut être sujette à des coopérations entre des États non alliés. Il peut aussi y avoir des accords entre États et entreprises pour assurer une utilisation de l’eau correcte par les entreprises.
Pour conclure, les ressources représentent des risques si les États sont dépendants aux importations. Elles sont au cœur de la géopolitique mondiale, peuvent être utilisées comme arme ou moyen de pression.Les ressources peuvent aussi être sujette à des coopérations, notamment dans le cas de l’eau.
