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Le retour de la gauche au pouvoir en Amérique latine: ce qu’il faut savoir

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Ces derniers mois, de nombreuses élections ont eu lieu en Amérique latine et de nouveaux présidents issus de la gauche progressiste sont arrivés au pouvoir. Ainsi, dans cet article, nous allons voir qui sont ces nouveaux présidents et que représente ce retour à la gauche en Amérique latine.

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Quels sont les nouveaux présidents de la gauche progressiste en Amérique latine ?

En une année, l’Amérique latine s’est vu attribuer 4 nouveaux présidents issus de la gauche progressiste, une gauche plus préoccupée par les libertés individuelles, l’environnement et les inégalités.

  • En effet, au Pérou, le 10 juillet 2021, le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo fut élu président après plus d’un mois d’accusations et de contestations de la part de la candidate de droite Keiko Fujimori pour annuler les résultats de l’élection présidentielle du 6 juin 2021.
  • De plus, au Honduras, le 28 novembre 2021, Xiomara Castro, candidate du parti de gauche Libertad y Refundación est devenue présidente durant les élections générales.
  • Aussi, le 19 décembre 2021, Gabriel Boric fut élu nouveau président du Chili. Ce dernier promettait d’augmenter les impôts des super riches, une semaine de travail de 40 heures au lieu de 45 et un gouvernement tourné vers l’écologie. Il déclarait par ailleurs vouloir améliorer le secteur de la santé et réformer le système éducatif.
  • Enfin, le 19 juin 2022, Gustavo Petro a gagné les élections colombiennes et est donc devenu le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie

Par ailleurs, il existait déjà des gouvernements de gauche en Amérique latine, notamment au Mexique avec Andrés Manuel López Obrador et en Argentine avec Alberto Fernández. 

Ainsi, l’Amérique latine a de nouveau basculé du côté de la gauche.

Mais, comment peut-on expliquer le retour de la gauche au pouvoir ?

Ce retour de la gauche au pouvoir peut s’expliquer par la crise économique que connaît la région. En effet, l’essor des matières premières du début du siècle a permis une forte croissance et la mise en place de programmes sociaux. Cependant, depuis la fin de cette phase d’expansion, il y a une dizaine d’années, la croissance s’est ralentie et les inégalités sociales se sont creusées. À cela s’ajoute une perception de mauvaise gestion, alimentée par des scandales de corruption à grande échelle.

L’Amérique latine a également été gravement touchée par la pandémie. En plus de tuer au moins 1,3 million de personnes, la COVID-19 a plongé 22 millions de personnes dans la pauvreté. La région a dès lors perdu les acquis de la dernière décennie dans la lutte contre la pauvreté. Dans ce contexte difficile, il n’est pas surprenant que les électeurs soient attirés par des candidats qui mettent l’accent sur la justice sociale et la redistribution des riches.

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Cependant, chaque situation doit être prise au cas par cas, puisque chaque pays a sa propre trajectoire

  • Au Pérou, par exemple, la victoire de Pedro Castillo reflète en grande partie le rejet de la candidate de droite, Keiko Fujimori, fille de l’ancien président autocrate Alberto Fujimori, condamné pour crimes contre l’humanité et corruption.
  • Au Chili, l’arrivée au pouvoir de Gabriel Boric représente un changement de génération. En effet, cette nouvelle gauche chilienne se préoccupe de l’environnement et tente de remplacer le modèle économique basé sur l’exploitation et l’exportation des matières premières et des ressources naturelles. Gabriel Boric a également une position différente sur les questions géopolitiques, moins marquée par la rupture avec Washington et les dénonciations de l’impérialisme américain.
  • En Colombie, l’élection de Gustavo Petro confirme la tendance des législatives en faveur de la Gauche sur fond de désir de changement de la population face aux inégalités économiques et à la corruption. Gustavo Petro représente donc un élan de nouveauté et de modernité au sein du pays ce que l’on peut voir à travers son Discours de victoire, lorsqu’il met l’accent sur la paix, la justice sociale et la justice environnementale, s’engageant à mettre le pays « à la tête de la lutte contre le changement climatique » en sauvant notamment la Forêt amazonienne de la déforestation.

Enfin, aux côtés de cette gauche moderne subsistent cependant des régimes controversés comme ceux de Nicolás Maduro au Venezuela, de Daniel Ortega, réélu sans opposition en novembre à la tête du Nicaragua, et l’État socialiste de Miguel Diaz Canel à Cuba.

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Amanda Jouhandin