Nous avons rencontré Romain Treffel, fondateur du média 1000 idées de Culture Générale. Il nous raconte son parcours et vous délivre de précieux conseils !
Bonjour Romain, peux-tu nous présenter ton parcours académique et professionnel ?
J’ai fait une prépa HEC il y a 13 ans, puis j’ai intégré l’ESCP Business School avant d’intégrer la Prep’ENA de l’ENS. J’ai ensuite créé une maison d’édition, grâce à laquelle j’ai édité 1000 idées de Culture Générale. J’ai réalisé qu’il était essentiel d’avoir une audience afin de promouvoir les ouvrages. J’ai donc créé un site ainsi qu’une page Facebook pour aider les élèves à réussir leurs épreuves de culture générale.
Petite anecdote en 2019 : plus d’un étudiant sur 4 possédait mon le manuel 50 paragraphes tout cuits à tel point que tous les rapports de jury l’ont déconseillé.
Pourquoi avoir effectué une classe préparatoire ?
J’ai intégré la prépa ECS à 17 ans, parce que j’étais bon en maths au lycée. Mes parents n’avaient pas fait d’étude et ils ont entendu que la prépa était une des meilleures filières pour les étudiants exigeants.
10 ans après en avoir effectué une, quels apports concrets en retires-tu ?
Je dirais que je suis capable de travailler beaucoup, et dans l’urgence ! C’est vraiment quelque chose que la majorité des gens retiennent de la prépa. La prépa est une initiation, c’est une sorte de renaissance : on est une personne transformée après ces deux ou trois années, cela crée une différence énorme. Avec du recul, je peux affirmer que c’est surtout en prépa que je me suis le plus enrichi et développé !
D’où vient ton intérêt pour la philosophie ?
J’aimais déjà la littérature et la philo dès le lycée. En prépa, je me suis surtout concentré sur les maths. En arrivant en école de commerce, j’ai été déçu… À mon époque, à HEC, il y avait même une cellule psychologique pour prévenir les dépressions d’ailleurs ! Je ressentais assez peu d’émulation intellectuelle, hormis un ou deux professeurs qui sortaient du lot, comme Jean Marc DANIEL par exemple… J’allais donc peu en cours, et j’en ai profité pour me plonger dans de vraies lectures approfondies. En deuxième année d’école, j’ai pu intégrer un M1 en philosophie à La Sorbonne où j’ai pu me mettre sérieusement à la philosophie.
Tu as créé 1000 idées de culture générale en 2015, en quoi consiste-t-il ?
Ce livre consiste à prendre toutes les grandes idées de la pensée (philosophie, littérature et autres sciences humaines) et à les vulgariser pour aborder la pensée grande idée par grande idée. Les retours sont que le livre est assez clair, assez court et utile pour les étudiants.
Tu as initié les paragraphes tout cuits, en quoi consiste cette technique ? Est-elle vraiment efficace ?
Mon point de départ a été le problème des carrés et des cubes : ils sont dans un excès d’informations. SCHOPENHAUER compare l’indigestion de nourriture à l’indigestion d’informations : si vous faites un repas énorme, vous ne le finirez pas et derrière vous ne vous sentirez pas en forme. Pour la connaissance, c’est la même chose ! La bonne question est donc de savoir quelle est la bonne dose d’informations à connaître pour réussir ses concours, de combien de références nous avons besoin environ pour être en sécurité le jour de l’épreuve (je préconise une centaine de références maximum).La question du format se pose également : comment stocker ces références apprises, de la meilleure des manières ?
L’idée des paragraphes tout cuits est justement de permettre d’apprendre des références en les plaçant de la manière la plus adaptée possible.
Chaque année, des étudiants optent pour la dissertation parfaite, est-ce un pari payant ou risqué ?
Je connais pas mal d’étudiants qui ont acheté la dissertation parfaite à des instituts privés… et je me suis aperçu qu’en général, ça fonctionne plutôt bien ! Je trouve ça un peu dommage en effet car au fond, vous ne saurez pas traiter un sujet, vous ne saurez pas améliorer votre style ni saisir réellement les enjeux de la philosophie. Cette méthode de la dissertation parfaite peut être intéressante pour les étudiants qui sont vraiment à la ramasse en culture générale et qui n’auraient pas vraiment d’autre solution… Ce qui peut se passer également est que si ces étudiants-là finissent admissibles à HEC, à l’ESSEC ou à l’ESCP par exemple, ils peuvent avoir plus de mal à problématiser les sujets pendant ces exercices-là et se ramasseront aux oraux. En clair, le risque est de rester très faible sur des compétences intellectuelles comme l’analyse, la problématisation et la réflexion.
La Culture Générale est souvent délaissée par les préparationnaires, comment la réviser de manière optimale ?
Je donnerais 3 conseils :
- Se constituer un stock de connaissances et le limiter au maximum. Les étudiants n’auront pas le temps de tout retenir et il faut s’imposer une limite. Il faut essayer de noter maximum un recto par cours par exemple, ou en tout cas vraiment réussir à sélectionner les connaissances et les informations de manière très pragmatique.
- Bien travailler la méthodologie. Que les étudiants n’hésitent pas à s’inscrire à mon cours gratuit de méthodologie : https://1000-idees-de-culture-generale.fr/dissert/
- Faire un maximum de sujets de concours. Imaginez que vous ayez déjà traité une trentaine de sujets différents sur le thème de l’animal pendant l’année : le jour du concours, soit le sujet aura déjà été traité pendant l’année, soit le sujet sera très ressemblant à un sujet que vous avez déjà traité pendant l’année. À partir du mois de janvier, vous intérêt à passer environ 80% de votre temps à trainer un maximum de sujets différents.
La meilleure préparation, c’est la simulation !
Un mot pour les étudiants de prépa de cette année ?
La nature humaine étant ce qu’elle est, pour 80% des étudiants, leurs compétences intellectuelles se dégraderont pendant le confinement. En effet, c’est un contexte anxiogène et le fait de rester confiné chez soi est très mauvais pour la santé mentale et comme pour la sante physique. Il est donc assez probable de sortir du confinement moins bon ou au mieux au même niveau qu’au départ. Je vous conseille donc de faire un effort d’auto-discipline pendant ce confinement, cela permettra aux étudiants sérieux de prendre plusieurs longueurs d’avance sur leurs concurrents qui, eux, se seront laissés aller.
La prépa est une très belle opportunité de faire la différence sur le long terme, étant donné la détérioration du marché de. Un étudiant de prépa sait travailler énormément, et ce sera très apprécié par l’éco-système. Restez donc optimistes et continuez vos efforts !