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La RSE, un enjeu majeur pour les entreprises

Sommaire

La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprise), CSR en anglais (Corporate Social Responsibility), devient un des enjeux prédominants dans la vie des entreprises. Dans cet article, nous te donnons des concepts clés et des exemples afin de traiter un essai sur ce sujet.

 

L’émergence de la RSE

Le concept de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) émerge dans les années 1950 aux Etats-Unis. Il est lancé par un groupe d’entreprises souhaitant augmenter leur profit tout en faisant attention à leur impact sociétal. En 1953 paraît l’ouvrage de Howard Bowen, La responsabilité sociale du businessman. Il y propose une première définition de la RSE. Il s’agirait d’une obligation des hommes d’affaires à « réaliser des politiques et prendre des décisions » qui sont en accord avec  les « objectifs et valeurs » considérées comme « désirables dans notre société ».

C’est à partir des années 1970 que le mouvement prend de l’ampleur. Peu à peu, il commence à être encadré, avec l’apparition de nombreuses législations. Depuis, il est devenu une question au cœur des préoccupations actuelles. C’est avant tout sous la pression des citoyens que les entreprises ont dû adopter certaines mesures pour avoir une influence plus bénéfique au sein de la société.

Par exemple, en 2018 a eu lieu le tragique shooting dans une école à Parkland, aux Etats-Unis. À la suite de ce drame, de nombreux jeunes ont décrété qu’ils ne soutiendraient plus les entreprises qui n’œuvrent pas en faveur de la régulation des armes à feu. Walmart, chaîne de supermarché la plus importante du pays, a donc décidé d’interdire la vente d’armes à feu et de munitions à des personnes âgées de moins de 21 ans.

Plus généralement, d’après un sondage du Pew Research Center, la moitié des Américains ont déjà boycotté une marque car ils étaient en désaccord avec les valeurs qu’elle promeut.

 

Patagonia : un exemple d’entreprise engagée pour la cause environnementale

Certaines entreprises ont fait de la démarche RSE leur ADN. L’un des exemples les plus emblématiques est la marque Patagonia. Elle est créée en 1973 par Yvan Chouinard, un alpiniste qui concevait son propre matériel d’escalade. L’amour que Chouinard portait à la nature a poussé l’entreprise à être l’une des premières à prendre des mesures concrètes. Depuis 1985, cette marque de vêtements s’est engagée à reverser 1% de son chiffre d’affaires afin de préserver et de restaurer les espaces naturels. En 2002, Yvan Chouinard et Craig Mathews fondent l’organisation 1% for the planet. Il s’agit d’une association à but non-lucratif. Elle permet aux individus et aux entreprises d’agir contre le changement climatique en reversant  1% de leur chiffre d’affaires à des associations environnementales.

En 2011, la marque a mené une campagne de communication en rupture totale avec les campagnes que l’on voit habituellement. A l’occasion du Black Friday, Patagonia a publié une publicité dans le New York Times. On y voyait la photo d’un manteau, avec la description suivante : « Don’t buy this jacket ». Cette publicité s’inscrit donc dans la lutte contre la surconsommation. Elle incite le consommateur à réfléchir à ses achats avant de les faire et de n’acheter que ce qui lui est réellement utile. Patagonia s’est ainsi établie comme un modèle de marque de mode éthique.

 

Des difficultés d’implémentation de la RSE

La RSE a néanmoins du mal à s’implanter dans de nombreuses entreprises, malgré un nombre grandissant de législations contraignantes. Au Royaume-Uni, 78% des entreprises ne respectent pas le principe d’égalité salariale. Cette révélation s’est faite après que le ministère de l’Intérieur ait obligé toutes les entreprises de plus de 250 salariés à publier leurs écarts de salaires entre hommes et femmes. Or, l’Equal Pay Act de 1970 interdisait d’attribuer des salaires différents en fonction du genre à des postes équivalents. Ainsi, malgré la mise en place de lois par le gouvernement, les entreprises ne se montrent pas toujours volontaires pour implémenter des changements sociaux.

Il existe aussi des cas où les entreprises annoncent prendre des mesures RSE, mais les appliquent peu ou à moitié. On appelle ce phénomène le greenwashing. Il est défini comme un procédé utilisé par les entreprises afin de se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.

Un des scandales de greenwashing les plus connus est le scandale ‘Clean Diesel’ de Volkswagen. De 2009 à 2015, la marque automobile a réalisé de fausses déclarations à propos de la quantité de CO2 émise par certains de ses véhicules. En effet, les technologies qui mesuraient la pollution émise étaient truquées, afin d’afficher des résultats plus bas. Plus de 11 millions de véhicules possédant un moteur diesel ou essence ont été concerné par ses tests frauduleux.

En 2015, Volkswagen était donc considérée comme une marque automobile avec une démarche RSE. Le principal fournisseur mondial d’indices, le MSCI, avait même augmenté la note environnementale de Volkswagen. Cependant, l’ONG américaine International Council on Clean Transportation avait commencé à mener une enquête dès 2014, afin de vérifier les propos de l’entreprise. Lors de cette enquête, la supercherie a été découverte. Le groupe a alors été condamné à payer une amende de 18 milliards de dollars pour avoir violé le Clean Air Act. Ainsi, malgré des fortes avancées en terme de RSE, certaines entreprises essayent encore de contourner les règles.

 

Lire plus: Tout comprendre à Volkswagen : origine, succès, innovation et chiffres clés

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Estelle Guyot
Après deux années de prépa ECG, j’intègre l’ESCP. J’ai à cœur d’aider un maximum d’étudiants à progresser et à atteindre leurs objectifs !