L’ESH est l’une des matières les plus coefficientées au concours pour la filière ECE, d’où l’importance d’aller chercher LA très bonne note pour avoir le luxe de s’offrir de nombreuses admissibilités. Si la majeure partie du travail en ESH reste la régularité et la précision dans l’apprentissage, il n’en reste pas moins que l’accès à la note tant convoitée du 20/20 ne se cantonne pas à un apprentissage par cœur de votre cours.
Les bases de la dissertation
Apprendre des centaines de pages de cours, c’est bien… Mais encore faut-il savoir les utiliser et les structurer convenablement : là réside tout l’exercice de la dissertation. Nous allons commencer par un exercice sémantique (d’ailleurs de la même manière que doit commencer une bonne dissertation). Si l’on revient à l’étymologie latine d’ « examen », celui-ci est à proprement parler l’aiguille de la balance qui désigne l’équilibre. La dissertation doit donc être équilibrée, tant sur le fond (nombre d’auteurs, illustrations, chiffres etc.) que sur la forme (nombre et taille des parties, transitions, sauts de lignes etc.).
Mais plus largement, l’examen est l’action d’examiner : considérer avec attention pour se rendre compte ! Par extension, l’examen est une sorte d’interrogatoire qu’on fait subir à quelqu’un sur certains faits. Les faits, vous les avez, ils sont dans votre cours et vous les apprendrez par cœur en vue du concours ! En veillant bien évidemment à ne pas faire d’impasses ! Il faut absolument connaître ses basiques (et ne surtout pas faire de contre-sens ou de faux sens sur les théories connues de tous en ESH) et surtout les mouvements économiques. La structuration de votre discours est essentielle : c’est la colonne vertébrale de votre dissertation !
La structuration du discours
— La mise en page et la forme doivent être irréfutables, et ça c’est essentiel
— Rédiger proprement et sans fautes d’orthographe
— Une introduction solide avec problématisation et problématique— Une annonce des parties puis sous-parties
— Des transitions fluides
— Un plan cohérent
— Une conclusion béton avec si vous le souhaitez une ouverture
Nous allons nous focaliser sur le plan, la colonne vertébrale de votre dissertation d’ESH : sans un bon plan, rien ne tient. C’est pour ça qu’il faut d’abord apprendre à rédiger un BON plan, responsable d’une grande majorité de bonnes notes. C’est une manière de montrer à votre correcteur que vous avez bien compris le sujet : vous avez réfléchi, vous avez examiné l’ensemble des éléments pour avoir un discours cohérent. Et c’est un véritable gain de temps : si vous avez des parties et sous-parties qui s’enchaînent de manière fluide et logique, la rédaction est de même plus fluide, ce qui sera apprécié par le correcteur.
Dans un premier temps il faut savoir que la dissertation est une réflexion ordonnée, et ce qui cadre cette réflexion c’est le plan. Il faut donc poser avec pertinence un problème sous différents aspects qui forment 2/3 questionnements et donc 2/3 parties. Le but est vraiment de créer un cheminement en vue d’une « réponse » (même si on ne vous demande pas de trouver une solution concrète au sujet). Le sujet a parfois tendance à donner le plan de manière presque explicite. Si nous reprenons le sujet ESSEC 2016 : “Croissance et inégalités”, on comprend directement que la croissance peut influencer les inégalités mais aussi que les inégalités peuvent influencer la croissance. Si le sujet n’exprime pas de plan, c’est à vous de l’exprimer. Quand le sujet ne donne pas à première vue un plan, c’est là qu’intervient tout le travail de problématisation. Je le rappelle la problé-matisation se fait en amont de TOUT. Définition des termes sous toutes ses formes, analyse des articulations, cadre spatio-temporel etc… Dans ce travail d’investigation, il peut vous être utile d’user de distinctions logiques pour trouver votre plan. Faites donc très attention aux termes protéiformes : les inégalités peuvent être sociales, économiques, spatiales… La croissance doit quant à elle, être découpée sous toutes ses formes. Elle peut être endogène ou exogène, intensive ou extensive, reposant sur un facteur de production bien particulier. De plus elle n’est pas uniforme dans le temps ou l’espace. Vous l’avez donc compris, le travail sémantique est obligatoire pour exceller.
Existe-il un plan de secours en dissertation d’ESH ?
Il y a une technique assez simple :
- Partie 1 : Classique/Néoclassique
- Partie 2 : Nuancer la première partie (sans la contredire !) c’est souvent du courant keynésien
- Partie 3 : Courants plus récents qui cherchent à apporter une extension, une nouvelle vision au sujet
La partie 3 est la seule partie où vous pouvez sortir un pied du sujet et chercher à repenser voire réformer le sujet. Comment éviter que cela advienne ; quelles sont les politiques économiques ou financières à revoir ou à renouveler ; les nouveaux modèles théoriques etc.
Le bon plan, passe partout reste le Si (I), toutefois (II), ainsi (III) qui marche pour quasiment chaque dissertation d’ESH.
Passer de 15 à 20 en ESH : techniques et conseils
Premièrement, dans la mesure du possible, chaque dissertation d’ESH doit comprendre (au minimum) un graphique. Cela permet de vous diversifier, d’aérer votre copie et d’en mettre plein la vue au correcteur avec un graphique original et souvent peu vu en dissertation. Je vous conseille de vous faire un petit cahier de graphiques utiles en veillant bien à toujours avoir un titre, les abscisses et ordonnées et une légère explication. Mais pour vraiment donner du relief à votre copie, il convient de mettre les AUTEURS en majuscule, les titres d’ouvrages et d’articles sont à souligner, les chiffres, dates, bien mis en avant.
Deuxièmement, l’importance de la sociologie, grâce à laquelle on décroche des 20 sur des sujets comme les inégalités, le développe-ment… Et cela vous prépare surtout aux oraux de l’ESCP et de HEC.
Entraînez-vous ! Apprendre son cours est une chose, mais c’est l’entraînement qui permet de performer.
Les sujets écrits : Prenez un sujet qui demande de la réflexion ou que vous ne maîtrisez pas à la perfection dans les annales d’ESH. Puis, problématisez le sujet pendant 30 minutes et rédigez une courte intro pendant 30 minutes. Le but n’est pas de passer 4h sur un sujet, c’est une perte de temps. Il faut être conscient que la problématisation et l’intro représentent 60 à 70% de la note. Ne pas penser à “quel auteur je vais pouvoir citer” mais plutôt “pourquoi j’ai ce sujet, qu’est-ce qui pose problème”.
Les khôlles : faire une khôlle, c’est réfléchir rapidement à l’intérêt du sujet. Et aussi savoir présenter sous un format court à l’oral et de la manière la plus précise et distincte sa compréhension du sujet.
Apprendre des extras : des auteurs, des chiffres et des exemples que les correcteurs ne verront dans aucune autre copie : les rapports sont des mines d’or, les lettres du Cepii (dont, l’excellent livre édité chaque année, « L’Economie Mondiale »), Natixis, lisez des Alternatives Eco et surtout l’Actu en bref qui condense chaque semaine l’essentiel de l’actualité économique utile pour les prépas et piochez des informations pertinentes (des chiffres, des citations) afin de donner un peu de fraîcheur à votre copie.
En définitive, une bonne copie d’ESH est une copie qui possède des sources et arguments variés, une profonde problématisation et une analyse pertinente découpée de manière cohérente sous forme de parties et sous-parties, et tout cela en donnant du relief et du visuel à votre dissertation.