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L’Otan ouvre ses portes à la Suède et les entrouvre à l’Ukraine

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Le sommet de l’Otan de Vilnius en Lituanie s’est tenu du 11 au 12 juillet 2023. Ces deux jours de rencontre se sont soldés par plusieurs décisions et controverses majeures, notamment au sujet des adhésions de la Suède et de l’Ukraine.

L’Otan, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord

L’Otan est une alliance militaire intergouvernementale qui regroupe plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Fondée en 1949, cette organisation a pour objectif principal de promouvoir la sécurité collective de ses membres et de défendre leur territoire en cas d’agression. L’Otan repose sur le principe de solidarité entre ses membres, qui s’engagent mutuellement à se défendre en cas d’attaque. Elle joue également un rôle important dans la coordination des politiques de défense des pays membres, favorisant ainsi la coopération et l’échange d’informations entre les armées.

Les douze pays fondateurs sont les États-Unis, la France, le Canada, le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, le Portugal, l’Islande, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Au fur et à mesure, la Grèce, la Turquie, l’Allemagne, l’Espagne, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, la Croatie, l’Albanie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Finlande.

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La Turquie ratifie l’entrée de la Suède au sein de l’Otan

Après 18 mois de blocage, la Turquie a finalement accepté lundi de ratifier l’entrée de la Suède au sein de l’Otan. Cette étape « bénéficie à la sécurité de tous les alliés de l’Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité », s’est félicité le chef de l’Alliance. Le pays qui avait formulé sa demande d’adhésion le 18 mai 2022, devrait désormais rapidement devenir le 32ème membre de l’Otan, une fois son intégration approuvée par le Parlement turc ainsi que par la Hongrie, qui a déjà annoncé son soutien. L’annonce de cet accord marque la fin d’un an et demi de difficiles négociations entre Stockholm et Ankara, qui avait au départ conditionné son feu vert à l’extradition de dizaines de militants kurdes réfugiés en Suède.

Pourtant, le feu vert turque était loin de représenter une évidence, notamment car la veille du sommet de l’Alliance atlantique, le fraichement réélu président, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé conditionner son soutien à l’adhésion de la Suède à l’Otan à la relance des négociations d’accession de la Turquie à l’UE. Rappelons qu’en novembre 2016, le Parlement européen a demandé le gel des négociations d’adhésion de la Turquie. Or, Ankara avait déposé sa candidature à la CEE dès 1987, noué un accord d’union douanière avec les Européens en 1995 et démarré ses négociations d’adhésion en 2005.

Ainsi, Recep Tayyip Erdogan est parvenu à faire avancer son agenda européen, puisque Charles Michel, président du Conseil européen, a tweeté, après sa rencontre avec le président turc dans la capitale lituanienne, que les deux hommes avaient « exploré les opportunités pour que notre coopération redevienne importante et pour redynamiser nos relations ». La Turquie traverse actuellement une grave crise économique et son président a besoin d’intensifier les échanges commerciaux avec l’UE, d’attirer des investisseurs, d’où son récent pivot vers l’Union. 

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L’Ukraine a vocation à entrer dans l’Otan, mais pas maintenant

Mardi 12 juillet 2023, les 31 dirigeants des pays de l’Alliance euro-atlantique se devaient de trouver un « message clair et positif »au sujet de l’Ukraine, avait promis le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Le communiqué final affirme ainsi : « l’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan… les Alliés continueront d’aider l’Ukraine à progresser sur la voie de l’interopérabilité ainsi que dans les réformes supplémentaires requises sur le plan démocratique et dans le secteur de la sécurité […] Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance, lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies. »

Pour autant, Volodymyr Zelensky, s’est insurgé dans l’après-midi contre cette « invitation » qu’il ne juge pas assez franche. « Il semble qu’il n’y ait aucune volonté ni de donner à l’Ukraine une invitation à l’Otan, ni d’en faire un membre de l’Alliance », s’est-il indigné. Au sein de l’Alliance, les sensibilités sont différentes avec les Etats baltes, la Pologne, la France, souhaitant une invitation franche et rapide. Les Etats-Unis et l’Allemagne restent dans le camp de la prudence. Les puissances du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se sont toutefois engagées à apporter un soutien militaire sur le long terme à l’Ukraine

Enfin, le Kremlin a dénoncé un sommet au « caractère antirusse fortement prononcé. Cependant, le Russie ne peut que se réjouir de cette décision puisque dès février 2022, Vladimir Poutine avait expliqué que l’un des objectifs de son offensive était d’empêcher Kiev d’intégrer l’Otan, perçue comme une menace existentielle. 

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Pour conclure, ce sommet de l’Otan organisé en Lituanie se solde par une décision majeure, celle de l’adhésion de la Suède à l’Alliance notamment grâce au feu vert de la Turquie. Les pays membres ont également partagé leur désir de voir l’Ukraine rejoindre les rangs de l’Otan, mais pas maintenant.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref