Zakaria – classé 111ème à HEC Paris en 2020 !
C’est la dernière ligne droite. Après des mois de travail intensif, les carrés et les khubes abordez la dernière ligne droite jusqu’au concours. Celle-ci sera intense, éprouvante, inoubliable. Votre admissibilité, puis admission à l’école de vos rêves vous tendent les bras. Mais avant cela, il faut travailler, tout donner une dernière fois avant la récompense. Pour vous motiver et vous prouver que tout est possible durant cette période, nous avons récolté le témoignage de Zakaria. Cet étudiant à HEC Paris a connu les doutes qui vous rongent, les espoirs qui vous maintiennent dans la course, et les déceptions que vous avez peut-être eues. Néanmoins, il est l’illustration que tout est possible en prépa et que la persévérance et le travail sont vos plus grands amis. Laissez-vous inspirer par ce témoignage, et après cet article, repartez au front plus motivé et ambitieux que jamais.
Salut Zakaria ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Salut ! Je m’appelle Zakaria Atlassi, et je suis étudiant en L3 à HEC. J’étais au Lycée Lyautey au Maroc où j’ai obtenu mon bac ES avant d’aller en classe prépa ECE au lycée Michel Montaigne à Bordeaux, pendant deux ans. J’ai ensuite fait mon année de khube au lycée Grand Lebrun. Je savais dès la seconde que je voulais faire prépa et aller en école de commerce. Il s’agissait un peu de la voie royale pour être un manager en entreprise. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi de faire un bac ES ; il me semblait plus logique de suivre un cursus économique pour aller ensuite en école de commerce.
Comment se sont passées tes deux premières années ? Pourquoi as-tu décidé de khuber à l’issue de celles-ci ?
Je pense que ces deux années étaient assez difficiles pour moi comme pour la plupart des préparationnaires. En première année, on se sent un peu perdu car le concours n’est qu’en deuxième année. Je suivais les consignes des professeurs. L’objectif était donc surtout de travailler pour les DS. J’essayais d’être régulier dans mon travail même s’il m’arrivait de connaître des hauts et des bas. En deuxième année, j’étais beaucoup plus autonome puisqu’il y avait l’échéance du concours. En plus personnellement, j’avais du mal à suivre le rythme en maths et en ESH, j’étais donc un peu obligé de travailler de mon côté.
Au départ, mon objectif était d’atteindre le top 5, notamment l’EM Lyon. C’était une école que je voulais particulièrement intégrer. Mais il m’arrivait, notamment après les concours blancs de deuxième année, de revoir mes espérances à la baisse.
Quand j’ai eu mes résultats d’admissibilité en deuxième année, j’ai vu que je n’étais pas admissible pour le top 5. J’avoue avoir été déçu, même si j’étais prêt à accepter les écoles que j’ai eues, qui étaient tout de même de très bonnes écoles. Mais le lendemain, quand les notes des écrits sont sorties, j’ai vu que j’avais raté les épreuves de maths alors que les maths étaient normalement ma matière forte, tandis que j’avais plutôt de bonnes notes dans mes matières faibles comme la CG ou les langues. A ce moment-là m’était venue l’idée de khuber. Mais j’ai préféré ne pas y penser avant d’avoir fini tous mes oraux. J’ai pu ainsi découvrir les campus de nombreuses écoles comme Kedge, Skema, Audencia, TBS et GEM. J’en garde un très bon souvenir et j’étais quasi-prêt à intégrer une de ces écoles. Mais après tous les efforts que j’ai dû fournir durant ces deux années, je ne voulais plus avoir de regrets. Je voulais voir jusqu’où je pouvais aller.
Comment s’est déroulée ta troisième et dernière année mentalement parlant ?
L’année de khube est une année très difficile. Il s’agit d’avoir de meilleurs résultats que l’année précédente, et donc se dépasser davantage. Mais il faut aussi se dire que l’on a déjà eu l’expérience du concours et que l’on a déjà travaillé le programme. Finalement, il faut surtout avoir confiance en soi. Au début, j’étais un peu perdu en termes d’objectif, je ne savais pas quelle école viser. J’ai préféré être pragmatique et me concentrer sur mes lacunes afin de pouvoir m’améliorer.
J’ai dû également changer d’établissement car mon ancien lycée ne m’avait pas accepté. Ce n’était pas forcément évident car je me suis retrouvé avec de nouvelles personnes, et je n’étais plus avec mes anciens amis de prépa. Mais en même temps quand on est en khube, on n’est pas là pour sociabiliser. Je n’ai pas retrouvé en plus dans ce lycée un cadre propice pour khuber : l’administration était toujours derrière notre dos, on surveillait tout le temps les absences, on donnait des devoirs qui allaient être vérifiés… C’est pour cela qu’il faut bien prendre en compte, dans la décision de khuber, l’établissement où l’on compte refaire son année.
A l’approche des écrits, dans un contexte assez particulier, quel a été ton état d’esprit ?
A l’approche des écrits, j’étais assez anxieux. Non seulement l’échéance du concours était reportée (certains khubes se demandaient même si on allait bicarrer) mais en plus, c’était ma dernière chance pour le concours. Mais quand la date officielle du concours était annoncée, je n’avais qu’une seule chose en tête : ne pas perdre mon niveau pour les concours. Je ne devais surtout pas lâcher mentalement. Je ne m’imposais pas des horaires trop exigeants mais j’essayais d’allouer le maximum de mon temps au travail.
Au moment des concours, quelle était ta philosophie ?
J’essayais de ne pas me mettre trop de pression pendant les épreuves. J’avais déjà l’expérience du concours de l’année d’avant, donc je savais que cela ne servait à rien car il y a de nombreuses épreuves que l’on enchaîne, notamment pour le concours BCE. On risque de se fatiguer sinon. C’était d’autant plus le cas pour moi car j’avais un tiers-temps : je n’avais que 10 minutes de pause entre les deux épreuves de la journée. Il est important de savoir se ménager et d’être un minimum stratégique. Qu’on le veuille ou non, la fatigue finira par arriver : je me souviens par exemple avoir raté l’épreuve de synthèse à cause de ça. Il ne faut pas pour autant en faire une fatalité : à ces moments, il faut limiter la casse et ne pas paniquer. Et surtout, savoir enchaîner les épreuves et ne pas penser à ses échecs. Rater une épreuve n’est pas si grave car, dans mon cas, cela ne m’a pas empêché d’avoir un très bon rang à l’ESCP. Je ne me suis réellement mis une grosse pression que pour certaines épreuves de maths, et surtout pour la contraction car c’était clairement ma bête noire.
Quels conseils peux-tu donner aux khubes (ou 2A) pour qu’ils réussissent au mieux leur dernière année de prépa et leur concours ?
Conseils généraux :
- Privilégier un travail régulier tout au long de l’année pour pouvoir tenir. Ça ne sert à rien d’avoir 5 heures de sommeil tous les jours et de paniquer car on n’a pas travaillé un après-midi, le week-end ou entre midi et 14h en semaine. N’oubliez pas, la prépa c’est un marathon, pas un sprint.
- Essayer de bien comprendre la méthode des épreuves et surtout les attentes des jurys. Référez-vous aux méthodes données par vos professeurs ou données sur des sites comme Mister Prépa, ainsi qu’aux rapports de jurys. Ceux d’Ecricome sont de véritables mines d’or car ils sont très détaillés. La lecture des meilleures copies est également une bonne chose.
- Ne vous laissez pas influencer par les notes que vous obtenez dans votre prépa. De nombreuses fois, ces notes ne sont pas représentatives pour le concours car certains profs ont parfois eux même du mal à cerner les attentes du concours (vous pourrez voir à la fin de l’article la différence entre mon bulletin de deuxième année et mes notes au concours). Le plus important, c’est d’avoir une méthode de travail, et de la suivre quelles que soient les notes que l’on obtient.
Maths :
- Bien connaître son cours en INTEGRALITE. Cela va vous permettre de mieux comprendre les exercices. Pour ceux qui visent une parisienne, vous ne pourrez pas y échapper car certaines questions portent sur des points précis du cours.
- S’entrainer régulièrement aux exercices et faire le plus tôt possible des annales. Essayez d’en faire régulièrement, même si vous pensez avoir compris les exercices. C’est le manque de pratique en maths qui m’a coûté cher en deuxième année aux concours. Les maths c’est comme les langues, il faut en pratiquer souvent. Pour les plus ambitieux, commencez à préparer les épreuves type parisiennes à partir de janvier/février.
ESH :
- Avoir une base de cours synthétique, avec seulement les références de cours essentiels par chapitre. Se focaliser dans un premier temps sur ces mécanismes de base car si vous ne les maîtrisez pas, vous ne pouvez pas espérer avoir la moyenne en dissertation.
- S’entrainer à faire les sujets, notamment les sujets d’oraux ESCP et HEC. Cela permet de voir si vous avez bien maitrisé les chapitres. Plutôt que de perdre son temps à relire une énième fois son cours, cela vous permet de réaliser des révisions actives. Essayez également de vous entraîner à expliquer les notions à l’oral.
- En faisant ces sujets, essayez d’obtenir d’autres références qui sortent du lot en cherchant sur internet, sur des articles de Wikipedia ou de Mister Prepa par exemple.
- Ne pas négliger la micro/macro et la sociologie.
Langues :
- Pratiquer régulièrement, même de manière informelle. Inutile de se prendre la tête, regarder des séries en langue étrangère durant son temps libre suffit largement. On le fait souvent pour les séries en anglais, mais pas forcément pour les séries en espagnol (ou en allemand par exemple).
- Essayer de lire des articles, afin d’avoir des éléments d’actualité.
- Faire des traductions en plus d’apprendre des mots de vocabulaire. Cela vous entrainera à traduire des tournures de phrases et non pas seulement des mots. Il est bien de faire des thèmes grammaticaux mais également des versions et des thèmes littéraires.
- Pour les plus motivés : rédiger des essais. Cela vous permet là encore de pratiquer la langue, mais également de tester les connaissances en civilisation. Essayez de voir là encore les rapports de jurys afin d’obtenir certaines informations civilisationnelles.
CG :
- Essayer de diversifier ses références, ne pas négliger les références littéraires qui sont très appréciées.
- S’entrainer à faire des sujets, notamment rédiger l’introduction.
Contraction : Pas de conseils pour cette épreuve où il est difficile de s’entrainer. Là encore, lire de très bonnes copies ou des corrigés est l’une des meilleures choses à faire.
Enfin, dernière question, quels ont été tes ressentis le jour des résultats ? Aurais-tu un dernier mot pour tous les étudiants en prépa vis-à-vis de cela ?
C’était un des jours les plus stressants de ma vie. Je n’avais pas dormi les trois nuits précédentes. Je me souviens à 14h, j’étais en train de stresser devant les résultats de TBS, j’avais peur de bicarrer. Et puis juste après, les résultats d’HEC sont tombés et là je n’en revenais pas haha.
J’imagine que vous traversez une période difficile entre les résultats du concours blancs, les fêtes de fin d’année et le contexte du COVID19, mais savourez quand même votre période en classe prépa car ce que vous vivez en ce moment, vous n’allez plus le revivre après. Soyez confiants, donnez-vous à 100% pour ensuite être fiers de votre parcours.
PS : Dédicace à mes anciens potes de Montaigne : Luca, Anthony, Juliette, Esteban, Jimmy, Johanna, Marie, Heirani, Lisa, Jacques, Alexis, Noé, Lotfi, Paul, Noémie, Cloé et j’en passe.
Conclusion :
Merci à Zakaria pour ce témoignage très inspirant, agrémenté de quelques conseils qui ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds ! Il est l’illustration même que tout est possible en prépa. Chacun d’entre vous doit alors avoir en tête de persévérer et de s’accrocher, que vous soyez en première, deuxième ou troisième année de prépa. Bonne chance pour cette dernière ligne droite, Mister Prépa sera présent pour vous au quotidien, alors ne lâchez rien !