Le bilan fonctionnel est établi à partir du bilan comptable d’une entreprise.
Il en reprend les données brutes en les réorganisant de manière à mettre en avant la structure
financière de la société en fonction des cycles d’investissement, de financement et d’exploitation.
Pourquoi est-ce qu’il est important de savoir établir son bilan fonctionnel ?
Établir un bilan fonctionnel dans sa totalité reste une question très peu fréquente (bien que possible) dans les sujets récents, étant donné que le barème favorise les questions d’interprétation et de réflexion.
En revanche, savoir construire un bilan fonctionnel reste indispensable pour bien interpréter tous les bilans que vous aurez entre les mains.
ERREURS À NE PAS COMMETTRE ( ERREURS TRES CLASSIQUES)
- Prendre les valeurs de l’actif en NET et non pas en BRUT.
- Oublier d’ajouter les amortissements aux ressources stables.
- Comptabiliser les Concours bancaires courants au niveau des capitaux propres (C’EST DE LA TRESORERIE NEGATIVE !)
- Ne pas retirer les intérêts courus non échus de l’emprunt long terme pour le rajouter au passif circulant.
Qu’est-ce que les intérêts courus non échus ?
Dans un souci de respect des principes comptables (notamment le principe d’indépendance des exercices), à la date de clôture de l’exercice comptable, il est obligatoire de rattacher la part des intérêts sur emprunt à l’exercice en question.
Exemple : Une entreprise a contracté un emprunt le 30 mars N et rembourse donc une partie de son prêt chaque 1er avril de l’année.
À la clôture de l’année comptable N, l’entreprise n’a toujours pas remboursé la 1ere échéance. En revanche, les intérêts concernent toute la partie avril N à Avril N+1 :
Ainsi il est nécessaire de prendre en considération la période Avril N à Décembre N lors de la clôture de l’exercice : 8/12 du montant des intérêts doit être affecté à l’exercice N
Emplois | signe | Montant | Ressources | signe | Montant |
Immobilisations VB | + | capitaux propres | + | ||
Subventions | + | ||||
Provisions pour risques et charges | + | ||||
Amortissement et dépréciation-actif | + | ||||
Ressources propres | = | ||||
Emprunts auprès des établissements de crédit | + | ||||
Autres dettes financières | + | ||||
Concours bancaires courants | – | ||||
Intêrets courus non échus | – | ||||
Emplois stables | = | Ressources stables | = | ||
Stock VB | Dettes fournisseurs | ||||
Clients VB | Dettes fiscales et sociales | ||||
Autres créances VB-exploitation | Autres dettes d’exploitation | ||||
Comptes de régularisation d’actif-exploitation | Comptes de régularisation de passif-exploitation | ||||
Actif circulant d’exploitation | Passif circulant d’exploitation | ||||
Autres créances VB-hors exploitation | + | Autres dettes VB hors exploitation | + | ||
Comptes de régularisation d’actif- hors exploitation | + | Comptes de régularisation de passif- hors exploitation | + | ||
Intêrets courus non échus | + | ||||
Actif circulant hors exploitation | = | Passif circulant hors exploitation | = | ||
VMP | + | Concours bancaires courants | + | ||
Disponibilités | + | ||||
Trésorerie Active | = | Trésorerie Passive | = | ||
Total général | = | Total général | = |
INDICATEURS CLÉS :
FRNG | RESSOURCES STABLES – EMPLOIS STABLES |
BFR | ACTIF CIRCULANT- PASSIF CIRCULANT |
TRESORERIE NETTE | FRNG – BFR |
RENTABILITE ECONOMIQUE | = Résultat d’exploitation / Immo Valeur Brute + BFRE (actif circulant d’exploitation – passif circulant d’exploitation) Ce qui correspond à : = Résultat d’exploitation / capitaux investis. |
RENTABILITE FINANCIERE | Résultat net / capitaux propres |
INDEPENDANCE FINANCIERE | Capitaux propres/ dettes financières |
CAPACITE DE REMBOURSEMENT | Dettes financières/ CAF |
COUVERTURE DES CAPITAUX INVESTIS | Ressources stables/ Emplois stables + BFR |
INTERPRETER SON BILAN FONCTIONNEL ET LES INDICATEURS :
FRNG | RS-ES | Cet indicateur permet de vérifier que l’équilibre de base de la structure financière de l’entreprise est respecté. En effet, en soustrayant les ressources stables aux emplois stables, on vérifie que l’entreprise finance bien du long terme, car les emplois stables sont des immobilisations, donc des investissements, avec du long terme, notamment les capitaux propres et les dettes financières. |
BFR | AC-PC | Le besoin en fonds de roulement correspond à la trésorerie nécessaire à l’entreprise pour financer son activité quotidienne. S’agissant d’un besoin, le BFR doit être le plus petit possible. Pour assurer une structure financière saine à l’entreprise, le besoin en fonds de roulement doit être financé par le fonds de roulement net global (FRNG) Si tel n’est pas le cas, la trésorerie sera négative (cf. relation FRNG-BFR= tréso) |
Trésorerie Nette | FRNG-BFR | C’est le résultat qui le bilan de la structure financière de l’entreprise. Si elle est positive , la structure semble équilibrée. Si elle est négative, il y’a un déséquilibre qui peut avoir deux sources: * Soit le FRNG n’est pas assez important *Soit le BFR est trop élevé C’est donc à partir de ces deux possibiltés que vous devez axez vos propositions de correction dans votre commentaire ( partie qui rapport le + de pts) |
La première étape de tout commentaire doit être :
La trésorerie est : POSITIVE ou NEGATIVE.
En effet, le FRNG permet (ou pas) de couvrir le besoin en fond de roulement. (N’hésitez pas à montrer que vous comprenez ce que ces 2 notions signifient en donnant les définitions)
Deuxième étape : On remonte au problème
- FRNG insuffisant
- BFR très lourd
Les actions concrètes sur le FRNG:
Pour augmenter le FRNG, il est possible d’augmenter les ressources stables (ATTENTION, il ne faut en aucun cas envisager une diminution des actifs !), et donc :
- Procéder à une augmentation de capital, faire appel aux propriétaires de l’entreprise… (ce qui peut s’avérer parfois très difficile)
- D’emprunter à un organisme financier si l’endettement n’est pas déjà trop élevé. (L’avantage si l’entreprise peut emprunter est de faire jouer l’effet de levier).
Les actions concrètes pour le BFR:
Pour diminuer le BFR, il faut diminuer l’Actif circulant d’exploitation et/ou d’augmenter le passif circulant d’exploitation :
- Améliorer la gestion des stocks pour en diminuer le volume (une meilleure rotation de stock, gestion des approvisionnements etc…)
- Négocier avec les clients des délais de crédit plus cours (Pas toujours envisageable surtout si les concurrents proposent un meilleur terme de délai)
- Négocier des délais de paiement plus important avec les fournisseurs, il faut essayer de garder un équilibre délai client/délai fournisseur.
ATTENTION, ceci n’est qu’une liste des actions envisageables, il faut donc s’adapter au cas et choisir les bonnes actions en fonction de chaque CAS.
Exemple : Une librairie rencontre des problèmes de trésorerie et en analysant son bilan, on se rend compte que les stocks sont très importants.
La solution facile qui pourrait être très tentante est de diminuer les stocks, mais il faut aussi prendre en compte ici la nature de l’activité et surtout qu’un stock important permet à la librairie de proposer énormément de choix à ses clients, ce qui est devenu aujourd’hui un facteur clé de succès dans le secteur. Il faudra donc trouver d’autres leviers pour arranger la situation.
SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION :
Les soldes intermédiaires de gestion ( P&L : profit and loss) sont un outil très performant pour analyser la formation du résultat, et donc de voir à quelle étape la santé financière du cycle d’exploitation se comporte le moins bien.
la méthode des SIG est à connaitre par cœur pour le concours, mais la subtilité de l’exercice ne réside pas dans les calculs, mais dans l’interprétation des résultats. Tout le monde est censé savoir calculer les SIG.
Néanmoins, la 1ere étape reste bien évidemment de maitriser les calculs.
Si les calculs sont faux, l’interprétation ne peut être juste !
Elements | Signe | Montant |
Ventes de marchandises | + | |
Achat de marchandises | – | |
Variation des stocks de marchandises | – | |
Marge commerciale | – | |
production vendue | + | |
production stockée | + | |
production immobilisée | + | |
Achat de matières premières | – | |
Autre approvisionnements | – | |
Variation des stocks de MP | – | |
Autres charges externes | – | |
Valeur ajoutée | – | |
Subvention d’exploitation | + | |
Impôts et taxes | – | |
Salaires et traitements | – | |
Charges sociales | – | |
EBE | – | |
Reprises sur provisions | + | |
Autres produits | + | |
Dotations aux amortissement | – | |
Autres charges | – | |
Resultat d’exploitation | – | |
Produits financiers | + | |
Charges financières | – | |
= Résultat financier | ||
Produit exceptionnel sur opération de gestion | + | |
Produit exceptionnel sur opération de capital | + | |
Charges exceptionnel sur opération de gestion | – | |
Charges exceptionnel sur opération de capital | – | |
Reprises sur provisions sur charges exceptionnel | + | |
Dotations aux amortissement exceptionnelles | – | |
= Résultat exceptionnel | ||
Participation des salariés au résultat | – | |
Impôts sur les bénéfices | – | |
Résultat Net | = |
Comment calculer une variation de stock :
Par expérience, ce calcul pose problème à plusieurs candidats mais la seule règle qu’il faut retenir est :
S’il s’agit de variation de stock de marchandises et matières premières:
VS = Stock initial – stock final
S’il s’agit de variation de stock de produits finis :
VS = Stock final – stock initial
Interprétation des SIG :
La méthode que je vous conseille pour ne rien oublier est de remonter les indicateurs.
Ainsi, la 1ere phrase de votre commentaire doit concerner le résultat net.
=> 1ere phrase: le résultat net est une perte/bénéfice et le comparer à celui de l’an passé si on a les données pour le faire .
Ensuite, remonter et expliquer chacun des indicateurs pour voir son impact sur le résultat final.
Il est donc clair qu’il ne faut pas s’attarder sur le résultat d’exploitation qui n’est pas un indicateur récurrent mais il convient quand même de bien faire remarquer des anormalités qui pourraient dans certains cas expliquer une évolution « bizarre » du résultat.
La partie la plus intéressante est à partir de l’EBE, car l’EBE est par définition la trésorerie théorique dégagée par l’entreprise lors de son cycle d’exploitation : toute anomalie est donc à signaler, à creuser pour détecter des éventuels problèmes.
Comment creuser :
1/SAVOIR CE QUI CACHE DERRIERE CHAQUE COMPTE EN COMPTABILITE ;
Il est très important de savoir ce que signifie charges externes, autres charges externes etc. …
pour voir plus clair lors de votre analyse, et savoir quelle partie du processus de production pèse le plus lourd sur le résultat de l’entreprise.
2/ Toujours comparer les dépenses à la nature de l’activité de l’entreprise.
Il est normal qu’une entreprise de service dépense énormément en charges de personnel et que cette rubrique pèse énormément sur le résultat.
Le but ici est de toujours faire des rapprochements entre le type de dépense d’une entreprise et son activité pour identifier des leviers d’amélioration cohérents avec l’activité.
Ex : il est incohérent ( dans la majorité des cas) de demander à une entreprise de conseil de réduire ses charges de personnel étant donné que la qualité de ses services repose en grande partie sur les compétences de ses employés.
REDRESSEMENTS NECESSAIRES :
Pourquoi faire des redressements :
Afin de bien repérer le problème de formation de résultat, il faut pouvoir bien identifier l’éventuel problème.
Certains enregistrements comptables peuvent rendre cette tâche plus compliquée.
3 redressements classiques à identifier s’ils ressortent dans un exercice :
Les subventions d’exploitation
Les subventions d’exploitation sont intégrées dans l’EBE alors qu’il s’agit de complément de chiffre d’affaires et faudrait donc les rajouter au niveau de la valeur ajoutée
Le personnel intérimaire
L’intérim, qui est une pratique très utilisée par des entreprises, surtout saisonnière, est un des redressements les plus classiques.
D’un point de vue comptable, l’intérim est enregistré en tant qu’autre charge externe ( compte 62), et est donc une consommation intermédiaire.
Mais pour une analyse saine, il est plus judicieux d’assimiler ce coût à un coût de personnel et donc de pouvoir juger si la stratégie de recrutement est efficace ou pas.
Il est alors conseillé de déduire ces charges d’intérim des consommations intermédiaires et de les intégrer aux charges de personnel dans l’EBE.
Le crédit-bail
Dans le cas d’un financement par crédit-bail, les redevances sont enregistrées en consommations intermédiaires. Si ce même investissement est financé par emprunt bancaire, l’entreprise est donc propriétaire du bien et comptabilise des dotations aux amortissements et paye des charges d’intérêt sur l’emprunt.
Ainsi, pour faciliter la comparaison entre entreprises qui choisissent différents modes de financement, et rendre plus clair l’analyse des SIG, il est conseillé de :
• Déduire les redevances locatives des consommations intermédiaires (VA)
- Comptabiliser des dotations aux amortissements qui auraient été passées si l’entreprise avait acheté le bien
- Inscrire la différence en charges d’intérêt.
Bien évidemment, le but du concours n’est pas de vous faire faire ces redressements, mais il est toujours très intéressant de les faire ressortir lors de votre analyse si vous pensez que l’impact de ces redressements n’est pas négligeable et que votre analyse de la formation du résultat serait plus précise.
Bonus : calcul de la caf ( les 2 méthodes )
A partir du résultat :
Element | signe | Montant |
Résultat net | = | |
Dotations aux amortissement et aux provisions-exploitation | ||
*Sur immobilisation : amortissement | + | |
*Sur immobilisation : provisions | + | |
*Sur actif circulant : dotations aux provisions | + | |
*Pour risques et charges : Dotations aux provisions | + | |
Dotations aux amortissement et aux provisions-financières | + | |
Dotations aux amortissement et aux provisions-exceptionnelles | + | |
Charges exceptionnelles sur opérations en capital | + | |
Reprise sur provisions-exploitation | – | |
Reprise sur provisions financières | – | |
Reprise sur provisions exceptionnelles | – | |
Produits exceptionnels sur opérations en capital | – | |
CAF | = |
A partir de l’EBE:
Element | signe | Montant |
EBE | = | |
Autres produits | + | |
Produits financiers de participation | + | |
Produits financiers d’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé | + | |
Produits financiers-Autres interets et produits assimilés | + | |
Differences positives de charges financières | + | |
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement | + | |
produits exceptionnels sur opérations de gestion | + | |
Interêts et charges assimilées | – | |
Differences négative de change | – | |
Autres charges | – | |
Charges Nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement | – | |
Charges exceptionnelles sur opérations de gestion | – | |
Participation des salariés aux résultats | – | |
Impôts sur les bénéfices | – | |
CAF | = |