Ciao a tutti ! Aujourd’hui nous allons revenir sur un fait historique marquant de la république italienne : Il Risorgimento (unification italienne). Cette thématique est dense et fera donc l’objet de deux articles. Saviez-vous que l’Italie n’a pas toujours été une République parlementaire ? Pour cela, remontons 7 siècles en avant, à l’ère du Rinascimento…
L’Italie de Machiavel : un territoire fragmenté
“L’Italie”, une expression géographique
Pour commencer, il est important de souligner une distinction entre « Rinascimento » (« Renaissance ») de « Risorgimento » (« unification italienne »). L’erreur est fréquente et peut faire perdre de nombreux points au concours…
À la Renaissance, l’Italie n’existe pas encore, ce n’est qu’une « simple expression géographique » selon les mots de l’autrichien Matternich. En effet, elle est divisée en plusieurs petits états. Ces derniers sont convoités par d’autres puissances européennes : la France, l’Autriche et l’Espagne. L’Autriche est particulièrement présente dans le Nord de « l’Italie ». De plus, la langue italienne n’existe pas, chaque état dispose de son propre dialecte, souvent influencé par les puissances étrangères.
L’Italie est désunifiée, et ce pour plusieurs raisons. À travers, Il Principe, Machiavel, nous transmet un aperçu de ce que deviendra l’Italie. Nicolas Machiavel, écrivain et théoricien politique florentin, a écrit cet ouvrage politique en comparant l’histoire antique et l’histoire « italienne » de son époque. Il relève plusieurs points pour justifier cette désunion.
Les trois raisons de la désunion italienne selon Machiavel
La première raison concerne le fait qu’il existe sur cet espace géographique une multitude d’états rivaux. Parmi eux, 5 grands états se distinguent : le royaume de Naples, les États pontificaux, l’État florentin, le duché de Milan et la République de Venise. Mais autour de ces grands états, les plus petits tentent tant bien que mal d’exister et cherchent donc à s’aligner avec leur voisin le plus puissant.
Une deuxième raison découle donc de la première : l’ingérence des puissances étrangères contribue à mettre « l’Italie » en désunion. En effet, la France et l’Autriche sont les deux puissances étrangères les plus présentes en Italie. L’Autriche s’impose en maître dans le nord, dans la région lombarde et vénitienne. Quant à la France, son emprise s’étend sur plusieurs acteurs : elle soutient la papauté, cherche à affaiblir l’Autriche et souhaite annexer la Savoie et Nice. Cette ingérence se résume en une phrase : « L’Italie a été courue par Charles, pillée par Louis, violée par Ferdinand et déshonorée par les Suisses » (Il Principe, chapitre XII, Machiavel).
La désunion de l’Italie se justifie également par le fait que, selon Machiavel, l’État florentin ne soit pas une république. C’est une raison qui peut paraitre surprenante mais qui est néanmoins loin d’être futile. En effet, Machiavel était un patriote apeuré à l’idée que les puissances étrangères puissent démanteler son « pays ». À travers son œuvre Il Principe, dédié au roi de l’État de Florence (Il principe Medici), Machiavel conseille les princes sur leur manière de gouverner. Ce système politique, qu’est la Républiqueest à ses yeux le plus optimal pour une unification de « l’Italie ».
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La naissance d’une volonté d’unification
Plusieurs causes sont à l’origine de ce désir d’unifier l’Italie. Tout d’abord, les pays voisins de la future Italie connaissent des bouleversements sociaux. La Révolution française en est le parfait exemple. Elle va mettre en exergue les inégalités socio-économiques des peuples voisins. Pour autant, le Royaume de Sardaigne ne plie pas face à ce souffle républicain venant de France, et réprime violemment les tentatives d’instauration de république.
Ce sont également les valeurs et les idées des Lumières. Nous pouvons citer l’auteur Sismondi, méconnu en France et pourtant considéré par les italiens comme leur « historien national ». Son œuvre, Storia delle Repubbliche Italiane, a eu un fort retentissement chez les penseurs lombards. Ces derniers, passionnés par leur histoire antique, ont vu en cette œuvre une histoire destinée à éclairer les lecteurs sur la liberté.
Toutefois, l’occupation de puissances étrangères sur les états « italiens » a contribué à renforcer cette volonté d’indépendance. Par exemple, les campagnes d’Italie menées par Napoléon Bonaparte ont fortement impacté le paysage politique de l’Italie pré-unitaire. En regroupant les 9 états italiens, le Petit Caporal place ce nouveau territoire sous protectorat français face à l’empire d’Autriche que les « Italiens » et la France souhaitent voir disparaitre. Napoléon Bonaparte donnera naissance à une « première » Italie et en sera son roi pendant quelques années.
Mais ce sera au sein du royaume de Sardaigne que les volontés d’unification vont réellement naitre, influencées par les idées des Lumières. Une société secrète,les Carbonari, va émerger. Mais des tensions persistent et des divisions apparaissent. Par exemple, le personnage emblématique Mazzini créera un mouvement, Giovani d’Italia, au même objectif, l’unification : Giovani d’Italia. Le général du royaume de Sardaigne, il generale Garibaldi, apportera son soutien à ce mouvement. Mais la répression sera rude, Mazzini, Garibaldi et les autres indépendantistes se font plus discrets.
À retenir
L’expression « Italie » est porteuse d’une histoire mouvementée et caractérise un territoire fragmenté à la fois géographiquement et dans la pensée. Nicolas Machiavel exprime notamment plusieurs raisons à cette division : les états rivaux, la présence de puissances étrangères et l’absence de république à Florence. Pour autant, les peuples « italiens », influencés par les idées des Lumières, débutent des insurrections. Ce sont les premiers fondements pour une unification à venir…