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Géopolitique de la Mer Baltique

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Le 7 mars 2024 signe une date historique pour l’avenir géopolitique de la Mer Baltique : la Suède intègre l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Cette organisation fut créée en avril 1949 dans un contexte de Guerre Froide et d’une recherche d’alliances des Etats-Unis contre le bloc soviétique. Comme un symbole, c’est la Russie, héritière de l’URSS, qui a propulsé la Suède, historiquement neutre, à se protéger de ses propres agissements agressifs en Mer Baltique. Au-delà du duel Occident/Russie, la Mer Baltique revêt d’autres enjeux géopolitiques contemporains tels que le changement climatique ou la sécurisation des flux maritimes.

 

Histoire et Géographie de la Mer Baltique

La Mer Baltique est une mer européenne semi-fermée bordée par la Suède, la Finlande, la Russie, les pays Baltes, la Pologne, l’Allemagne et le Danemark. Elle débouche sur la mer du Nord par les deux détroits danois et suédois de Skagerrak et d’Øresund. C’est donc une mer propice aux échanges maritimes entre pays riverains. On estime que plus de 70% du trafic maritime de la Suède et du Danemark s’effectue avec des pays riverains de la Mer Baltique. Cette-dernière bénéficie aussi d’îlots suèdois et danois (Aland, Bornholm, Gotland) qui renforcent cette cohésion interétatique. En mai 2001, la France, l’Irlande, l’Ecosse, le Danemark et la Suède créent la Fédération des petites îles européennes. L’objectif de cette organisation est d’aider ces-mêmes îles à travers des financements européens afin de stimuler les échanges touristiques et commerciaux.

L’histoire de la Mer Baltique est digne d’intérêt à partir du milieu du XXème siècle. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’URSS a en effet réussi à convertir la plupart des pays d’Europe de l’Est à son idéologie communiste. Cependant, dès la fin des années 1980, le système soviétique se délite progressivement. Les anciennes démocraties populaires se démocratisent réellement et les pays Baltes deviennent indépendants. Néanmoins, l’enclave de Königsberg, rebaptisée Kaliningrad depuis l’épisode soviétique, demeure une propriété russe. C’est le véritable talon d’Achille de l’Occident. Avec ses réserves d’ambre gigantesques et surtout son accès à la mer, cette enclave est une véritable sentinelle stratégique russe en territoire européen. Fort de ces atouts, la Russie a progressivement militarisé la zone. Des missiles balistiques menacent ainsi aujourd’hui directement tous les pays riverains de la Baltique. Cela explique donc le récent changement de position suédois évoqué en introduction.

 

Une géopolitique en Baltique bouleversée par la Russie

La Russie devient un problème géopolitique en Mer Baltique pour l’Occident depuis l’accélération de ses agissements offensifs. Par exemple, l’installation du missile balistique Iskander en 2016 est une vraie menace. Il est modulable en un missile nucléaire tactique. De plus, l’exercice Zapad de 2021 aux frontières ouest russe et biélorusse visent à intimider le commandement militaire de l’OTAN. En effet, le régime biélorusse de Loukachenko est devenu un régime fantoche de la Russie. Contre des avantages concurrentiels imbattables sur le pétrole et le gaz, Vladimir Poutine s’est mis le président biélorusse à sa botte. Il renforce ainsi les liens commerciaux et militaires entre Kaliningrad et la Biélorussie à travers le corridor de Suwalcki. Cette frontière de moins de 100km entre la Pologne et la Lituanie s’est fortement militarisée au détriment des gouvernements baltes qui craignent d’être encerclés par la Russie et son allié.

La montée des tensions dans cette zone précipite de facto la course aux armements. Les budgets lituanien, letton, estonien et polonais pour la défense dépasse les 4% de leur PIB respectif. Le niveau des pays membres de l’OTAN fixé à 2% ou plus de leur part de PIB alloué à la défense est donc doublée. Après la Finlande en 2022, l’adhésion suédoise confirme le surnom donné à la Baltique de « lac otanien » dans la mesure où tous les riverains sauf la Russie en font partie. L’enjeu principal pour l’OTAN sera donc de mettre à profit cet investissement militaire dans un but de sécurisation des flux maritimes et terrestres.

 

Lire plus : L’adhésion de la Suède dans l’OTAN : Vers une renaissance de l’organisation ?

 

De nouveaux défis géopolitiques en Mer Baltique

Au-delà de la dimension militaire, la dimension environnementale en Baltique est primordiale dans la géopolitique actuelle. En effet, la Baltique est en proie à un phénomène croissant dans le monde : la zone morte. A cause des entreprises qui développent l’élevage aquifère, l’eau devient surchargée en nutriments. Cela provoque dès lors une prolifération d’algues qui absorbent trop d’oxygène. C’est alors néfaste pour la faonne locale. De plus, l’accident survenu sur le gazoduc NordStream en 2022 a relâché un surplus de gaz détruisant la faonne et la flore baltique.

Les migrations régulières sont un sujet d’actualité pour les gouvernements riverains de la Mer Baltique. Un effort conséquent a été fourni ces derniers mois pour renforcé cette tendance et créer de la cohésion interétatique. La Suède et la Finlande se sont mis d’accord en 2024 sur une politique commune d’aide au transports des travailleurs traversant la frontière

 

Lire plus : Changement climatique : nouveau défi pour les relations internationales

 

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Image de Augustin Hirtzberger
Augustin Hirtzberger
Etudiant en première année à Audencia après deux années de classe préparatoire au lycée Hoche.