Le conflit israélo-palestinien connaît des rebondissements sanglants, et il semblerait que nul n’avait pu prévoir les terribles évènements, et leurs suites tragiques, de ce samedi 7 octobre.
Un peu de contexte
L’Etat d’Israël est proclamé le 14 mai 1948, par David Ben-Gurion qui deviendra le premier Ministre du pays. C’est une décision unilatérale, définie par la Résolution 181 des Nations Unies, puis votées par un Conseil national de 37 membres, rassemblés par David Ben-Gurion. Ce document proposait que 56% du territoire de la Palestine deviennent le nouvel Etat d’Israël. Les populations arabes s’étaient opposées à cette décision et avaient fait appel à la Cour de Justice internationale, qui rejeta leur demande.
Cette division du territoire marque également le début de la guerre arabo-israélienne, le 15 mai 1948. Six guerres vont marquer le nouvel Etat depuis sa création, notamment la guerre du Kippour en 1973[1] qui oppose Israël à la coalition militaire menée par l’Egypte et la Syrie.
La répartition du territoire
Si Israël devait occuper 56% du territoire de la Palestine en 1948, on constate aujourd’hui que ce territoire a vu une extension de près de 50% de sa taille originelle. Ainsi, le territoire palestinien est divisé en deux parties, séparées par le territoire israélien qui continue de s’étendre ; avec à l’ouest la « bande de Gaza », et à l’est la Cisjordanie. Israël a en effet mené une politique colonialiste agressive, en prenant des territoires par la force militaire ou en concluant des traités. Le gouvernement israélien encourage également ses ressortissants à s’installer en territoire palestinien : près de 10% de la population totale d’Israël vit en territoire palestinien.
Israël s’enlise dans les conflits avec ses territoires limitrophes qui ne reconnaissent pas tous sa légitimité, et les tensions avec la bande de Gaza se multiplient depuis que le Hamas est devenu la seule autorité politique et militaire du territoire. C’est un groupe politique nationaliste et fondamentaliste à deux branches : une branche politique, et une branche militaire ; celle-ci est considérée terroriste par de nombreuses nations. Toutes deux veulent voir la Palestine redevenir ce qu’elle était avant l’existence d’Israël, dont elles ne reconnaissent pas l’Etat.
Ce qu’il s’est passé le 7 octobre 2023
La bande de Gaza est séparée d’Israël par une barrière « infranchissable ». Or, ce samedi, à la fin d’un mois de fêtes religieuses pour Israël, des groupes armés ont franchi cette barrière et tiré sur les populations à la frontière. Ils étaient précédés d’une vague de tirs, et parallèlement à leur attaque, d’autres membres du Hamas pénétraient le territoire par la mer. Samedi soir, c’est en 8 lieux du sud d’Israël qu’ont lieu des confrontations armées.
Les secours comptent 260 corps retrouvés, plus de 1000 blessés, et ce sont près de 100 personnes qui ont été prises en otage par les groupes armés du Hamas. Benjamin Netanyahu, premier Ministre d’Israël, déclare son pays en guerre et affirme que Gaza paiera le prix fort de cette attaque.
Cette offensive a été la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis des années. Or, une attaque de pareille ampleur nécessite quelques mois de préparation ; cependant les services de sécurité israéliens ont été dans l’incapacité de la prévoir, augmentant le nombre des interrogations.
L’une d’elles notamment, concerne l’aspect soudain de ce déchaînement de violence. L’attaque est appelée « Déluge de al-Aqsa » par le groupe armé du Hamas. La mosquée du même nom est sur un site considéré comme le troisième grand lieu saint de l’Islam, la prière à l’intérieur de la mosquée est interdite aux juifs. Or, c’est aussi un lieu sacré du Judaïsme, appelé le mont du Temple. Des tensions exacerbées ces derniers temps ont entouré le lieu saint, alors que les relations entre la Palestine et Israël n’étaient déjà pas au beau fixe.
La réponse Israélienne depuis ce samedi
Les déclarations du premier Ministre constituent un prologue à la réponse militaire d’Israël. Les autorités ont fait appel à leurs réservistes, et font bombarder Gaza par des milliers de missiles. Si le gouvernement affirme que l’objectif de cette manœuvre est d’anéantir le Hamas, les habitants de Gaza subissent des bombardements qui semblent prendre pour cible les civils principalement.
En effet, ce sont les habitants de la ville qui subissent les premiers l’offensive actuelle : Israël a coupé les approvisionnements en carburant et en électricité, et a également détruit l’un des principaux fournisseurs de data du pays. Les hôpitaux, qui accueillent déjà un grand nombre de blessés par les bombardements, risquent de ne plus supporter longtemps la pression qui est exercée sur eux ; les habitants, quant à eux, n’ont plus beaucoup de contacts avec le monde depuis que les opérateurs du pays ont été pris pour cibles.
Dimanche, du côté Israélien, les autorités ne comptent pas moins de 700 morts et au moins 2000 blessés pris en charge dans les hôpitaux ; du côté du Hamas, Daniel Hagari, porte-parole de la IDF[2] compte 400 morts et des dizaines de prisonniers ; enfin, du côté Palestinien, le ministère de la Santé compte 400 morts, et 2000 blessés.
[1] La guerre du Kippour va normaliser les relations entre Israël, et l’Egypte. Cependant, cette guerre débute par une attaque surprise que n’avaient pas prévu les services de renseignement israélien. Ce traumatisme est ravivé par l’attaque du Hamas de ce samedi.
[2] Israel Defense Forces