La Force des Femmes est un livre écrit par Denis MUKWEGE et publié en 2021. Personnage actif pour la lutte contre les violences envers les femmes, notamment celles perpétrées dans un contexte de guerre, Denis MUKWEGE a dédié sa vie pour les aider.
1 – Qui est Denis Mukwege ?
Denis MUKWEGE, surnommé « l’homme qui répare les femmes » est un gynécologue originaire du Congo Belge(aujourd’hui République Démocratique du Congo), né en 1955.
C’est cette même année que les mouvements d’indépendance du pays débutent, avant de parvenir à la déclaration d’indépendance en 1960. Patrice LUMUMBA est alors nommé Premier ministre avant d’être assassiné dès 1961.
Denis MUKWEGE a grandi dans la violence entre la guerre civile et la violence faite aux femmes. En effet, les conditions d’accouchement des femmes dans le pays sont déplorables. Denis MUKWEGE est d’ailleurs directement concerné par cette tragédie puisque sa mère a failli perdre la vie en accouchant de lui.
Soucieux de s’occuper des autres et surtout des femmes, il se lance dans des études de médecine au Burundi en 1976. En 1984, il obtient une bourse afin de suivre une spécialisation en gynécologie à Angers. De France, il fonde l’association France-Kivu pour aider sa région d’origine. Attaché à vouloir aider son pays, il fait le choix de retourner au Congo à la fin de ses études plutôt que de rester en France.
Mais la première guerre du Congo (1996-1997) débute et son hôpital de fonction est détruit en 1996. Denis MUKWEGE échappe à la mort mais certains de ses patients et de ses infirmiers perdent la vie ce qui l’affecte profondément. Il se réfugie quelque temps à Nairobi (capitale du Kenya) avant de revenir au Congo, toujours convaincu que sa place est là-bas.
Avec l’aide d’une association caritative, il fonde l’hôpital de Panzi à Bukavu. Choqué par les violences faites aux femmes (mutilations génitales, viols, etc) auxquelles il est confronté, le désir d’en parler autour de lui grandi. En effet, en RDC et plus particulièrement dans la région du Kivu, le viol collectif est utilisé comme arme de guerre et est banalisé. Aux yeux de la société ce sont d’ailleurs souvent les victimes qui sont responsables de ce qui leur est arrivé.
Il fait donc le choix de s’orienter dans la chirurgie gynéco réparatrice et de développer l’aide psychologique, économique et juridique aux victimes dans son hôpital. En effet, il avait remarqué que la simple intervention chirurgicale ne suffisait pas à réparer les femmes. À leur retour de leur hospitalisation, elles étaient souvent rejetées par leurs familles et leurs proches et il leur était alors difficile de se réinsérer dans la société. L’hôpital avait donc mis en place de nombreuses des formations pour apprendre de nouveaux métiers afin de faciliter leur retour.
En 2012, Denis MUKWEGE est victime d’une agression visée. Le gardien de sa maison perd la vie après l’avoir alerté et sa voiture est incendiée et il est ligoté. Grâce à l’aide des riverains, il en sort sain et sauf. Il se réfugie par la suite quelque temps en Belgique avant de retourner au Congo.
Il reçoit le Prix Sakharov en 2014 ainsi que le Prix Nobel de la Paix en 2018 pour ses efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre.
Il vit aujourd’hui sous surveillance à l’intérieur de son hôpital de Bukavu, ayant été victime de plusieurs tentatives de meurtres.
2 – Résumé de La force des femmes
En 2021, il publie le livre La force des femmes. Ce livre est une sorte d’autobiographie où Denis MUKWEGE retrace tout son parcours : il explique son choix de s’orienter dans la gynécologie réparatrice, sa volonté de toujours retourner dans son pays malgré les risques qu’il encourt et qu’il fait encourir à sa famille, les distinctions qu’il reçoit ainsi que les rencontres marquantes qu’il a faites.
Denis MUKWEGE est porté par l’amour des femmes et est conscient de leur importance (« C’est vous, les femmes, qui portez l’humanité »). Il est aussi fortement touché par l’histoire de son pays ce qui le pousse à rester et à retourner en République démocratique du Congo.
Finalement, son livre retrace tout autant sa propre histoire que l’histoire de son pays.
La force des femmes est un livre féministe et engagé très touchant que je vous recommande de lire. C’est une belle leçon de vie mais pas seulement : les détails sur l’histoire de son pays vous permettront de réviser en même temps votre HGG. En effet, il cite par exemple Jules Cornet qui qualifie la république démocratique du Congo de « scandale géologique » de par sa richesse en matières premières. Cette expression peut –et doit être citée si vous en avez l’occasion dans une copie ! Son livre est donc tout autant une autobiographie qu’un essai dans lequel il dénonce les abus que subit son pays.