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La Chine est en proie à des pressions déflationnistes

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Chine pressions déflationnistes

En Chine, au mois de juillet 2023, les prix ont baissé de 0,3 %, pour la première fois depuis 2021. Le recul des prix illustre la faiblesse de la consommation des Chinois, qui hésitent à dépenser dans un contexte économique en proie à des pressions déflationnistes.

L’économie chinoise accumule les mauvaises nouvelles

Sept mois après la levée des restrictions Covid en Chine, l’économie ne rebondit pas comme espéré. Les chiffres du deuxième trimestre, publiés au début du mois de juillet 2023, montrent que le PIB chinois a progressé de 6,3 % sur un an. La performance est en réalité décevante quand on se souvient que la base de comparaison est le deuxième trimestre 2022, encore marqué par les confinements drastiques du « zéro Covid ». Concrètement, en rythme trimestriel, le PIB chinois ne progresse que de 0,8 %.

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En deuxième lieu, la Chine a vu ses exportations accuser leur plus fort repli en plus de trois ans, victimes du ralentissement économique et de la distance commerciale que prennent avec elle certains pays occidentaux. Les ventes de produits chinois destinés à l’étranger ont reculé de 14,5 % sur un an le mois dernier, plus que les 12,5% attendus et que la baisse de 12,4% du mois précédent, selon les chiffres en dollars publiés le 8 août 2023 par les Douanes chinoises.

Le 9 août 2023, la Chine est entrée en déflation, pour la première fois en plus de deux ans, plombée par une consommation intérieure atone. Rappelons qu’à l’inverse de l’inflation omniprésente depuis vingt-quatre mois au niveau mondial, la déflation correspond à la baisse des prix des biens et services. Si sur le papier ce phénomène peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d’achat, la déflation est une menace pour l’économie. Car au lieu de dépenser, les consommateurs reportent leurs achats dans l’espoir de davantage de baisses de prix.  La spirale est destructive pour l’économie, d’autant que la déflation alourdit le poids de la dette, un vrai problème dans un monde endetté comme aujourd’hui. L’indice des prix à la consommation, qui était stable en juin, est en baisse de 0,3 % sur un an en juillet, a annoncé le Bureau national des statistiques chinois. 

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Les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés

La contre-performance chinoise tient pour partie à la conjoncture mondiale. La brusque envolée de l’inflation et les hausses de taux d’intérêt ont amené l’Europe et les Etats-Unis au bord de la récession. Les consommateurs ont réduit leurs achats, en particulier de biens made in China. A quoi s’ajoute la volonté de rendre les économies occidentales moins dépendantes de la Chine.

Malheureusement pour Pékin, ce n’est pas le seul moteur de croissance à subir des ratés. La consommation domestique est également à la peine. Les observateurs s’attendaient à ce que la fin du « zéro Covid » se traduise par un retour en masse dans les magasins, au restaurant ou dans les hôtels. Ce n’est pas le cas. Il y a une vraie défiance des ménages chinois, qui ne dépensent pas leur argent.

Pour expliquer cette frilosité, certains économistes pointent la mauvaise situation du marché de l’emploi. Le chômage des jeunes, en particulier, a dépassé 21 % en juin, son plus haut niveau historique, et devrait encore augmenter selon le gouvernement. « Les pertes d’emplois constituent un choc sur les revenus des ménages, qui s’additionne au choc sur leur patrimoine provoqué par la baisse des prix de l’immobilier », analyse Raphaël Gallardo, chef économiste chez Carmignac.

Enfin, depuis l’éclatement de la bulle immobilière il y a deux ans, le secteur de la construction ne s’est pas remis. En juin, le prix des logements dans 70 villes baissait encore de 2,2 % sur un an. « Le secteur immobilier représentait le quart du PIB chinois ! En proportion, c’est deux fois plus que les bulles immobilières qu’on a connues par le passé – en Espagne ou en Irlande, remarque Raphaël Gallardo. La Chine continue d’en payer le prix, avec des anticipations – des entreprises comme des ménages – qui se sont inversées. »

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Pour conclure, la Chine, deuxième économie mondiale, est en proie à des pressions déflationnistes sur fond de crise immobilière majeure et de ralentissement des exportations et d’une faiblesse de la demande intérieure. Pour faire repartir la machine, la Banque centrale chinoise a déjà baissé ses taux d’intérêt, la prochaine étape serait une relance budgétaire de la part du Parti communiste chinois, afin d’éviter la menace d’une japonisation ?

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref