Choisir ou décider ? Cette distinction arpente tous nos choix de vie. Aller en prépa ou non ? Passer telle école ou non ? Charles Pépin explore cette distinction conceptuelle dans le Chapitre 5 « Décidez » de son ouvrage La confiance en soi.
Choisir et décider, une distinction fondamentale
« Choisir, c’est se reposer sur des critères rationnels pour armer le bras de son action. » écrit Charles Pépin. Dans le choix, on connaît tous les éléments qui doivent influencer notre décision avant de la prendre. L’exercice de la liberté est assez faible puisque c’est le contexte et l’ensemble de ces éléments qui dictent et orientent le choix.
« Décider, c’est trouver la force de s’engager dans l’incertitude, réussir à y aller dans le doute, malgré le doute. » nous dit Charles Pépin. En effet, dans la décision il y a une dimension de saut. Ce saut, on peut l’appeler confiance. Ainsi, décider c’est accepter de ne pas avoir la maîtrise sur tout ce qui nous entoure. En d’autres mots, décider, c’est affirmer que « nous ne sommes pas des machines programmées ».
Ainsi, dans la décision, il faut accepter une part de risque, d’incertitude. Et c’est ce risque qui rythme notre existence.
Comprendre la distinction entre choisir et décider, une invitation à mieux vivre
Poursuivant sa réflexion, Charles Pépin en vient à faire appel à la philosophie de Wittgenstein. Selon lui, comprendre, s’approprier certaines distinctions conceptuelles permet de vivre mieux. Ainsi, Charles Pépin écrit :
« Comprendre la différence entre choisir et décider nous aide aussi bien pour de petites choses, comme commander un plat au restaurant, que pour de grandes décisions, comme changer de métier ou s’engager avec quelqu’un ».
Ainsi, en décidant plutôt qu’en attendant pour pouvoir choisir, on apprend à se faire confiance. Certes, des décisions peuvent s’avérer mauvaises au premier abord. Mais Charles Pépin nous invite à bien plus que cela. Au-delà de prendre une décision, il faut rendre cette décision bonne.
Afin d’exemplifier ses propos, Charles Pépin prend l’exemple des élèves ayant le choix entre plusieurs sujets lors d’un devoir. Il conclut que le devoir du professeur serait de dire à ses élèves ces quelques mots :
« Ce n’est pas parce qu’un sujet est bon que vous le prenez, c’est parce que vous le prenez qu’il est bon ». En d’autres termes, c’est parce que les élèves décident de prendre un sujet qu’ils le rendent bon pour eux.
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Choisir et décider, « une valse à deux temps »
Enfin, selon Charles Pépin, dans le parcours de notre vie, nous sommes amenés à choisir et décider. Mais il ne faut pas se réfugier dans un pôle ou dans l’autre. C’est bien dans une alternance entre décision et choix qu’il faut demeurer. Ainsi, il faut sortir de sa zone de confort, se risquer à trancher, à décider de temps à autre. Ce faisant, on prend la pleine mesure de sa confiance en soi.
Dans le cas d’une erreur, d’un mauvais tir lors d’une décision, Charles Pépin nous invite à relativiser. Selon lui, c’est l’échec qui fait qu’un homme parvient à progresser. C’est tout l’objet de son ouvrage Les vertus de l’échec. Pour résumer cette idée, il cite Emerson :
« Le trajet du meilleur des navires n’est qu’une ligne brisée formée de centaines de bords ».
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Décider en prépa
Un dernier mot pour la fin. Tout l’objet de Charles Pépin est de nous inviter à ne plus hésiter avant de décider. Ce message s’adresse particulièrement aux préparationnaires. Dans cette période où les dilemmes insurmontables, où le choix paraît impossible (travailler telle ou telle matière, me reposer ou travailler…), il faut apprendre à décider. Ainsi, non seulement vous gagnerez du temps mais vous prendrez davantage confiance en vous. Encore faut-il rendre ses choix bons !