Au premier trimestre 2023, le nombre de chômeurs au sens du Bureau International du Travail diminue de 7 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,2 millions de personnes. Le taux de chômage au sens du BIT est ainsi stable à 7,1 % de la population active en France (hors Mayotte). Un tel niveau n’avait pas été atteint depuis le deuxième trimestre 1982.
Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail
Un chômeur au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines et qui a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.
Au premier trimestre, le nombre de chômeurs au sens du BIT a légèrement diminué par rapport aux trois mois précédents, selon les chiffres publiés par l’Insee mercredi. Le nombre de personnes en recherche d’emploi est tombé à 2.186.000 au cours des trois premiers mois de l’année. Il revient ainsi à son niveau de 1982. « Cela fait 40 ans que le niveau du chômage n’avait pas été si bas. Objectif plein-emploi ! », a salué Emmanuel Macron sur Twitter. Sur le Vieux continent, le taux de chômage demeure inférieur à 6% pour l’UE à 27 et 6,5% en zone euro.
La référence à 1982 apparaît aussi comme un clin d’œil, renvoyant au tournant de la rigueur, précipité entre autres par la réduction du temps de travail (à 39 heures) et la diminution de l’âge de la retraite (à 60 ans). Le début d’une ère de chômage de masse et de déséquilibres budgétaires chroniques. C’est en 1982 que le déficit public a franchi le seuil des 3 % de PIB.
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Quelle catégorie de la population est la plus touchée par le chômage ?
Pour commencer, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) est nettement supérieur à celui du reste de la population. En 2022, il atteint 17,3 % en moyenne sur l’année chez les 15-24 ans, contre 6,6 % chez les 25-49 ans et 5,2 % chez les 50 ans ou plus. Néanmoins, sur le trimestre, il diminue très légèrement, de 0,2 point, à 16,6 % et se situe tout de même 5,2 points au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire.
Le taux de chômage des 25-49 ans est quasi stable (− 0,1 point) sur le trimestre, à 6,4 %. Enfin, le taux de chômage des 50 ans ou plus rebondit légèrement sur le trimestre (+ 0,2 point), à 5,2 %, mais il reste inférieur à son niveau d’un an auparavant (− 0,3 point).
En 2022, le taux de chômage des hommes (7,5 %) est proche de celui des femmes (7,1 %). Avant la crise économique de 2008-2009, le taux de chômage des hommes était nettement inférieur à celui des femmes. Entre 2012 et 2016 au contraire, il était devenu légèrement supérieur.
Le taux de chômage de longue durée (au moins un an) est quasi stable (− 0,1 point) pour le trimestre, à 1,8 % de la population active. Ce niveau est au plus bas depuis le premier trimestre 2009 (1,7 %), si l’on excepte le deuxième trimestre 2020 (1,4 %), pendant la crise sanitaire.
Enfin, le taux de chômage est plus élevé pour les moins diplômés. En 2022, il atteint 13,2 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 4,7 % pour ceux diplômés du supérieur. Il se situe à un niveau intermédiaire pour les titulaires d’un BEP ou CAP (7,7 %) ou du baccalauréat (8,7 %).
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Pour conclure, l’économie européenne continue de créer des emplois malgré une croissance atone. Pour la France, on ne peut pas parler de baisse du chômage en trompe-l’oeil puisque la part des CDI est élevée, la proportion des personnes en activité qui souhaiteraient travailler plus (taux de sous-emploi) est aussi au plus bas et à l’inverse, les taux d’activité et d’emploi touchent des plus hauts historiques.
