Misterprepa

Comment je suis passé de 10 à 16 en latin au concours de l’ENS Ulm

Sommaire

Le latin et moi, ça n’a jamais été une grande histoire d’amour. Pendant longtemps, traduire du latin était une tâche pénible, voire cauchemardesque. Des phrases telles que “Positis castris a millibus passuum quindecim, auxilia Germanorum exspectare constituunt” (La Guerre des Gaules) m’apparaissaient comme une série de hiéroglyphes incompréhensibles. En carré, je finis donc avec un bien triste 10/20 à l’ENS. Envisageant de khûber, et déterminé à faire mieux, j’ai décidé de travailler autrement cette matière et j’ai (triomphalement) obtenu 16/20 à l’ENS en cube ! Voici donc dans cet article quelques conseils que je donnerais au khâgneux en difficulté en latin !

Changez votre regard sur le latin

Le latin est une matière spéciale, qui ne peut pas être parlée et qui est très complexe à comprendre. Cela nécessite une très grande gymnastique mentale et beaucoup de persévérance.

1.  Aimez cette matière

Le latin est une matière difficilement aimable : langue morte et inutilisée, peu valorisée dans le CV (à moins de faire des lettres classiques), grammaire difficile, listes de vocabulaire interminables à apprendre. Si l’on rajoute à tout cela de mauvaises notes, le latin peut devenir un vrai enfer. Or, il est préférable d’apprécier la matière que vous travaillez. Cela facilitera votre apprentissage.

La première étape consiste donc à apprécier la pratique du latin. Il ne s’agit pas d’en faire votre hobby ou votre métier, mais simplement de ne pas vivre les exercices de version comme une torture. Le latin peut facilement s’appréhender comme un jeu : chaque phrase est une énigme qu’il s’agit de déchiffrer. Aimer la culture ou l’histoire de l’Antiquité peut aussi être un moyen d’aimer le latin.

2. Être fort en latin est loin d’être impossible

Lorsqu’on est mauvais dans une matière, on a l’impression qu’il est impossible de la maîtriser. Devant une phrase latine, je me sentais immédiatement perdu et dépassé par sa complexité grammaticale. Je n’arrivais pas à croire qu’un jour je puisse me retrouver devant une phrase et cerner en un regard sa structure puis identifier déjà certaines déclinaisons. Pourtant, à force de travail, cette aisance est venue. Brisez cette barrière mentale qui vous donne l’impression que vous êtes condamnés à être mauvais en latin.

Pratiquez souvent

Ce conseil est pénible car répété par tous les professeurs, mais il est vrai ! Pour progresser en latin, vous devez traduire le plus souvent possible. Vous n’êtes absolument pas obligé de faire 1h de petit latin dans votre lit avant de vous coucher : il suffit simplement de traduire plusieurs fois par semaine des textes d’époques et d’auteurs différents. Mettez-vous dans les conditions du concours : prenez un texte, traduisez-le avec un Gaffiot, soyez fier de votre version finale, puis regardez la correction et corrigez-vous. L’intérêt de ces traductions en solitaire est aussi de prendre le temps d’analyser les phrases, de se questionner, ou de fouiller dans ses cours pour chercher une règle de grammaire. Si vous pratiquez régulièrement, vous sentirez au bout de quelques semaines une nette progression !

Ecoutez vos professeurs

Les cours de latin peuvent parfois être ennuyeux, mais ils sont en vérité une mine d’informations !

1. Soyez attentifs en classe

Le professeur donnera du vocabulaire, expliquera des règles de grammaire, précisera les attentes de la traduction. Votre écoute en cours ne sera effective que si vous notez attentivement toutes ces informations ! Le professeur corrige un élève en rappelant une règle sur la déclinaison des adjectifs de seconde classe à l’ablatif singulier ? Ecoutez-le et notez cette règle dans votre cahier !

2. Relisez vos corrections de DS

On sait tous à quel point il est douloureux de relire la correction d’un devoir, surtout d’un devoir qu’on a raté. Cette étape fait mal à l’ego, mais elle est absolument primordiale ! Vous avez eu 7/20 et vous avez envie de jeter cette copie à la poubelle pour ne plus jamais la revoir ? Assumez vos erreurs, reprenez votre copie et passez-la au peigne fin en analysant chaque point faute.

Exemple : Vous avez traduit “Tum” par “Alors que”, et vous avez perdu 1 point faute ? Notez-le : Tum se traduit par “alors” (un adverbe), et non par “alors que” (locution conjonctive). Comment se dit “alors que” ? “Cum” ! Notez-le aussi. Et apprenez-le. Vous ne referez plus jamais l’erreur.

Si vous faites ce travail de reprise pour chaque faute de votre copie, et si vous continuez à le faire pour chaque copie, vous aurez assimilé des dizaines et des dizaines de règles de grammaire et c’est des dizaines et des dizaines d’erreurs que vous ne ferez plus. 

Faites-vous votre propre cahier de grammaire

Voilà la chose qui a le plus changé mon niveau en latin : me faire mon propre cahier de grammaire. Dans ce cahier, j’ai compilé toutes les règles de grammaire que je trouvais. J’y faisais aussi mon petit latin et y notais du vocabulaire. A force de le lire et de le relire avant chaque DS, j’ai pu assimiler beaucoup de règles de grammaire.

En un mot : travaillez plus, mais travaillez aussi plus intelligemment. Impliquez-vous dans cette matière que j’ai personnellement réussi à beaucoup apprécier après pourtant tant de haine. Suivez ces conseils, et vous observerez une nette progression.

Newsletter
Image de Thibault Combret
Thibault Combret