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Culture Générale ECRICOME 2025 – Analyse du sujet 1

Sommaire
CULTURE GENERALE ECRICOME ANALYSE SUJET 1 2025

Dans cet article, vous retrouverez l’analyse du sujet 1 de culture générale ECRICOME 2025. Cette analyse a été rédigée par un de nos rédacteurs et vous permettra de connaître les points importants du sujet. 

L’épreuve de culture générale est à fort coefficient, il est donc nécessaire de bien se préparer pour les prochains concours. 

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L’analyse du sujet 1 de Culture Générale ECRICOME 2025

Article rédigé par Sébastien Costa et Antoine Mas (étudiants à HEC Paris).

Cet article propose des pistes de réflexion et n’a pas vocation à être un corrigé exhaustif du sujet.

 

Comme tout sujet de Lettres & Philosophie, le 1er réflexe que vous devez avoir est le suivant : analyser les termes du sujet. La réponse à une telle question semble évidente : à priori, c’est l’objet représenté qui apparaît dans l’image. Mais soyons précis : Que signifie apparaître ? 

  • Apparaître, dans cette question, est a priori être représenté, être l’objet au coeur d’une image, qui n’est pas là mais pourtant rendu présent par l’image.
  • Plus encore, apparaître, c’est devenir visible, se manifester à autrui, se révéler. Peut-on peut avoir ici un sens qui s’applique à quelque chose d’immatériel ? 
  • Cependant, le terme apparaître fait penser à l’apparence : Ce qui apparaît, ce serait alors ce à quoi nous avons accès au premier abord, mais qui est alors plutôt superficiel. Ce que tout le monde pourrait voir.
  • On pourrait également s’intéresser à la différence entre les verbes “paraître” et “apparaître” : Ce dernier suggère un caractère soudain, brusque. (Il était possible de faire l’usage de cette distinction dans la 3ème partie que nous proposons.)

Pour l’image, nous pouvons en introduction prendre une définition simple : la représentation physique ou mentale d’un objet ou d’une idée. Dans votre développement, il sera judicieux d’évoquer les différents types d’images : photographie, image mentale, sculpture, tableau, imagination.. 

Attention cependant : Si la polysémie des termes vous est utile pour enrichir votre traitement du sujet, il ne faut pas se contenter de nommer les différents sens possibles du sujet mais les mettre en confrontation. Il ne faut pas faire une simple description des termes du sujet, mais bien faire émerger un problème, une tension.

Alors, quelle tension pour ce sujet ? De prime abord, la question du sujet semble absurde, on a une réponse évidente : Ce qui apparaît dans l’image, c’est l’objet représenté. Or, à bien y réfléchir, cette image – qu’elle soit photographie, imagination, tableau – est l’oeuvre d’un individu. L’image peut-être un moyen d’expression pour celui-ci, si bien que la façon de représenter un objet ou une idée peut-être biaisée, et révéler plus sur l’auteur de l’image que sur l’objet représenté.  L’objet mis en scène dans une image est donc en second plan – seulement un élément de décor d’un univers imaginé par l’auteur de l’image. Alors, l’image fait-elle apparaître l’objet dont-elle est le support, ou l’auteur qui l’a conçue ? 

 

En 1ère partie, il était possible de prendre le sujet au pied de la lettre en s’interessant à la mise en avant d’un objet, d’une idée ou d’une personne au sein d’une image. L’image représente, elle rend présent ce qui ne l’est pas : elle fait apparaître ce qui ne m’est pas immédiatement accessible. 

Ici, on pourrait évoquer des photographies ayant pour objectif de représenter un évènement historique. Les photographies de Dorothea Lange sur la crise économique des années 30, pour donner un exemple : ces photographies nous permettent de nous rendre compte des effets désastreux d’une telle crise dans le passé. L’intérêt de l’image est ici de mettre devant nous une réalité que nous n’avons pas vécue : Elle n’est qu’un support vis-à-vis de ce que l’auteur veut représenter. Plus qu’un évènement historique, l’image peut faire apparaître un Dieu (Pourquoi pas évoquer la question de la représentation religieuse ici, qui fut l’objet de débat sur la possibilité de représenter Dieu) de symbole ou même un concept, pour nous le rendre concret. Faire apparaître, ce n’est donc pas seulement montrer ce à quoi je n’ai pas accès immédiatement, pour des raisons temporelles ou géographiques : Ce peut également être une illustration d’un concept pour toucher un public plus large.

Toutefois, ce choix de représentation n’est-il pas arbitraire ? Nous avons pour le moment évoqué l’apparition comme une mise en avant de l’objet de l’image : Mais qui choisit l’organisation, l’agencement au sein de l’image ? C’est l’auteur de celle-ci : mais alors, la façon dont l’image est conçue ne peut-elle pas en révéler sur l’auteur plus que sur l’objet représenté ? L’auteur apparaît-il dans l’image ? 

 

C’est une thèse possible pour votre 2ème partie : Les images font apparaître son créateur plus que l’objet représenté, qui n’est qu’un moyen pour l’auteur de s’exprimer. Il était alors possible d’analyser l’image non comme représentation fidèle de la réalité, mais comme illustration du monde intérieur de l’auteur. C’est le cas de certaines oeuvres d’art abstrait. Dans le tableau Impressions III, Kandisky (peintre russe du XXème) fait apparaître ses impressions suite à l’écoute d’un concert du compositeur allemand Schöneberg. On raconte que Kandisky était atteint de synesthésie, c’est-à-dire qu’il pouvait ressentir un mélange de sens (exemple : écouter des couleurs, voir de la musique). Par conséquent, c’est bien une impression intérieure qui apparaît sur l’image, et non un objet tangible auquel nous aurions pu avoir accès autrement. 

Si l’image est un moyen d’expression, elle peut également permettre à l’auteur d’en savoir plus sur lui-même, inconsciemment. Cela pouvait alors être l’occasion d’aborder l’image comme imagination et de faire un paragraphe mobilisant une thèse freudienne (par exemple, sur le rêve). Une possibilité serait d’évoquer un personnage ayant une imagination débordante, dont les images mentales ne font que faire apparaître une part de lui-même : Pourquoi pas mobiliser l’ouvrage Don Quichotte de Cervantès, en évoquant le chapitre VIII où Don Quichotte croit combattre des géants démesurés qu’il est simplement face à une trentaine de moulins à vent : ce que ces images mentales révèlent, c’est bien l’état d’esprit de Don Quichotte, qui souhaite vivre des aventures comme un héros de roman de chevalerie. 

Nous avons donc vu que l’image pouvait être un moyen d’expression de l’intimité de l’auteur : Mais quid d’un auteur qui souhaiterait tromper le public ? (Cf Platon ?) Au lieu de faire apparaître les sensations ou l’identité de l’auteur, ce dernier peut sciemment choisir de faire apparaître ce qu’il souhaite : Et donc, de mentir à son public. Nous pourrions ici prendre l’exemple de la propagande : Modifier la réalité au service d’un régime politique. Ce que l’image fait apparaître, c’est donc ce que l’auteur veut bien faire apparaître.

Alors, ce qui apparaît, c’est ce qui est superficiel : si l’auteur se révèle dans la réalisation de l’image, il peut aussi la tronquer pour la faire correspondre à ses idées.

L’image, c’est l’auteur qui se montre à travers un support. Une telle conception de l’image n’est-elle pas destructrice pour l’homme ? Si elle est condamnée à être une simple expression de l’auteur, faut-il s’affranchir de l’image pour s’approcher de la réalité ? 

 

En 3ème partie, il était alors possible de s’interroger sur une autre façon d’appréhender le verbe “apparaître”. Nous avons jusqu’ici évoqué ce verbe comme une mise en avant au sein même de l’image : Mais n’y a t-il pas d’autres choses qui apparaissent au sein d’une image ? Des éléments d’arrière-plan, qui semblent de prime abord insignifiants, mais qui peuvent en réalité être dotés d’un sens puissant, d’une histoire à découvrir. Ne dit-on pas par ailleurs que le diable est dans les détails ?  Or, ces éléments ne sont pas accessibles à tous : seul l’expert, fort de ses connaissances multiples sur les images, pourra voir ces détails et les interpréter. 

Il est alors possible d’évoquer des images dont le sens n’est compris qu’à travers une analyse approfondie : À titre d’exemple, nous pourrions prendre le tableau Francesca Da Rimini de William Dyce, qui représente Francesca et Paolo amoureux, l’un près de l’autre, dans une scène pleine de tendresse. Mais l’oeil avisé remarquera une main à gauche, qui rend compte de la fin de cette idylle : Le meurtre des deux amants par le beau-frère de Paolo. 

Le sens de l’image apparaît donc après une analyse fine de celle-ci. L’image artistique fait donc apparaître la vérité de façon détournée, en nous incitant à la reconstruire par nous-même. Il était alors possible de mobiliser la thèse de Martin Heidegger dans L’origine de l’oeuvre d’art, à travers l’analyse du tableau Les Souliers de Van Gogh. Heidegger y voit une révélation de la vie d’un paysan à travers le détail de la représentation des souliers : “ dans l’obscure intimité du  creux de la chaussure se cache la fatigue des pas du labeur”. En ce sens, “dans la proximité de l’oeuvre, nous avons soudainement été ailleurs que là où nous avons coutume d’être” : Nous avons été transporté au coeur de la vie d’une paysanne à travers une mise en avant de ses souliers. Ainsi, ce qui apparaît dans l’image dépasse le simple objet représenté : Pour voir ce qui apparaît, il faut une certaine expertise, une capacité d’analyse. Et c’est d’ailleurs précisément tout l’objet de “l’histoire de l’art”, étudier les images à partir d’une méthode, d’un ensemble de connaissances historiques, sociales, iconographiques… Se pose alors la question du “Qui” est ce qui fait apparaître le sens dans l’image ? Une référence au capital culturel, chez Bourdieu, pouvait permettre de souligner cet aspect.

 

Bon courage pour la suite des concours !

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Image de Lou Adam de Beaumais
Lou Adam de Beaumais