Les analyses des sujets de Culture Générale Excelia 2025 sont en ligne sur Mister Prépa !
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Dans cet article, vous trouverez un décryptage complet des deux sujets, les axes possibles de traitement, les références clés et les pièges à éviter.
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Analyse du sujet 1 de Culture Générale Excelia 2025
Sujet 1: L’image peut-elle être une représentation fidèle de la réalité ?
Comme chaque année, rappelons que cet article n’est pas une correction mais bien une proposition d’analyse de sujet. Il n’est donc absolument pas grave si vous n’avez pas parlé d’une notion abordée ici, ou inversement.
Le sujet « l’image peut-elle être une représentation fidèle de la réalité ? » pose un questionnement. Mais il ne suffira pas de répondre par oui ou par non mais bien d’analyser toutes les réponses qui peuvent se dégager de la relation entre l’image et la réalité. En effet, l’image nous entoure, nous sollicite, nous influence et souvent semble nous montrer le réel. Pourtant, cette prétention à la fidélité est loin d’être assurée : qu’est-ce qu’une image ? Qu’est-ce que la réalité ? Et qu’entend-on par fidélité ?
Le sujet interroge donc la capacité de l’image à restituer fidèlement ce qui est réel. Peut-elle être transparente ? Peut-elle être neutre ? Ou au contraire, est-elle toujours interprétation, cadrage, construction ? Et si elle peut sembler fidèle, dans quelles conditions l’est-elle — et à quoi ?
Maintenant que nous avons su dégager les questionnements sous-jacents induits par le sujet, il est primordial d’analyser les termes du sujet pour en saisir les enjeux et éviter tout hors sujet.
Analyse des termes :
L’image :
L’“image” avec un “L” suggère que l‘on parle de l‘image en tant que concept, que l’on cherche à cerner dans sa globalité.
Implication dans le sujet : Le fait que l’on parle “de l’image” plutôt que simplement “des images” renforce l’idée que cette réflexion porte sur le rôle fondamental de l’image dans nos vies. Elle n’est pas seulement une collection d’illustrations, mais un concept qui interroge notre perception du monde. Cela implique que l’on doit réfléchir à l’essence même de ce que représente l’image dans notre société : un objet complexe, souvent polysémique, qui peut revêtir une multitude de sens.
En effet, il est crucial de distinguer les acceptions du mot « image ».
Il faut penser le mot dans toutes ses dimensions :
- L’image sensorielle : ce que nous voyons du monde.
- L’image mentale : les représentations que nous construisons dans notre esprit. (souvenirs, rêves, représentations…)
- L’image sociale : apparence, réputation, communication de soi…
- L’image culturelle : les images médiatiques, artistiques, les publicités…
- L’image technologique : dans une ère saturée d’écrans et de contenus visuels.
- L’image symbolique : métaphores, allégories, icônes…
L’image est donc à la fois ce qui montre et ce qui cache, ce qui semble simple mais est en réalité profondément polysémique, interprétable, ambiguë.
Peut-elle être :
Il ne s’agit pas de savoir si elle l’est, ou même si elle veut l’être mais si elle peut l’être : c’est-à-dire si elle en a la capacité, le potentiel. Cette nuance nous permet de savoir qu’il ne faudra pas répondre de manière binaire, mais interroger les conditions dans lesquelles une image pourrait être fidèle, ou au contraire, pourquoi cette prétention est problématique.
Représentation fidèle :
La représentation implique un écart entre le réel et son image. Représenter, c’est déjà interpréter subjectivement le réel. Le choix de ce terme nous invite alors à nous interroger : peut-on véritablement rester totalement fidèle à ce que l’on cherche à figurer ?
Si l’on entend par fidélité la capacité à reproduire la réalité de manière exacte, sans transformation ni altération, celle-ci peut s’envisager sous plusieurs formes :
- Fidélité (ressemblance visuelle)
- Fidélité symbolique (vérité du sens)
- Fidélité existentielle (restitution de l’expérience)
La question est donc de savoir si l’image peut être un miroir transparent du réel, ou si elle est toujours déformée, orientée, subjective.
Réalité :
Dans ce sujet, la réalité peut être perçue comme objective, c’est-à-dire qu’elle existe en dehors de nos représentations subjectives.
Ouverture vers une problématique :
Peut-on faire confiance à l’image ? L’image peut-elle réellement nous transmettre la vérité du réel, ou est-elle toujours une construction ? Alors que l’image semble parfois documenter, prouver, témoigner — elle peut tout autant manipuler, mentir, détourner. La question de sa fidélité renvoie donc à une interrogation profonde sur notre rapport au visible, à la vérité, et à la représentation.
Est-ce que représenter, c’est nécessairement reproduire avec exactitude, ou est-ce que l’image transforme inévitablement ce qu’elle montre ?
PLAN
I. L’image comme miroir fidèle de la réalité
L’image comme reproduction mimétique du réel :
mimesis : depuis Platon et Aristote, l’image est pensée comme imitation du réel. Les premiers portraits photographiques du XIXe siècle = volonté de figer la présence, comme une forme d’immortalité.
Exemple : la photographie de guerre (Raising the Flag on Iwo Jima, 1945) ou la photographie de presse (Nick Ut, La fille au napalm, 1972) ont marqué les esprits car elles semblaient montrer le réel sans filtre.
Référence à Aristote : l’art imite la nature, mais cette imitation peut aussi nous instruire.
Le progrès technologique : vers une de l’image toujours plus précise
Exemples : Photographie astronomique (télescopes James Webb). Reconstitutions historiques 3D dans les musées (ex : ruines de Pompéi).
L’image comme preuve :
Dans les procès, les enregistrements vidéos ou images de vidéosurveillance servent de preuves fidèles.
Exemple : les images des attentats du 11 septembre, utilisées comme documents historiques et preuves d’un traumatisme collectif.
II. Mais l’image est toujours une interprétation, une construction du réel
L’image sélectionne, cadre, oriente :
Exemple : la propagande soviétique (photographies retouchées pour effacer des individus comme Trotski).
Jacques Aumont, L’image : “Toute image est un fragment de réalité, jamais la réalité toute entière ».
L’image peut manipuler ou mentir :
Ex. : retouches, deep fakes, IA générative.
Exemple : publicité de Benetton dans les années 90 (photo d’un mourant du sida, mais mise en scène esthétique).
Roland Barthes, Mythologies : les images sont chargées de significations culturelles ” elles fabriquent du “mythe”.
L’image passe toujours par un regard :
Barthes, La Chambre claire : chaque spectateur est touché différemment (punctum/studium). Exemple : un même tableau comme Guernica de Picasso peut être vu comme œuvre politique, expressionniste ou dénonciation symbolique selon le regard.
III L’image peut être fidèle autrement : par le symbole, l’émotion ou le symbole
Fidélité symbolique : dire une vérité plus profonde que la ressemblance
Une caricature déforme pour mieux dénoncer
Exemple : Guernica de Picasso ne montre pas la guerre de manière réaliste, mais exprime une vérité émotionnelle et politique plus puissante. Ou Charlie Hebdo. Ou les œuvres de Goya (Les Désastres de la guerre).
Platon, Allégorie de la caverne : les images du sensible sont des reflets trompeurs, mais la véritable image est celle qui mène à l’idée (le soleil, la vérité).
L’image comme révélateur du réel invisible
Paul Klee : “L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible ».
Exemple : cinéma (Ken Loach, I, Daniel Blake) ” restitue une vérité sociale plus forte que des statistiques.
Exemple : les photos de Dorothea Lange pendant la Grande Dépression (ex : Migrant Mother).
L’image comme catalyseur de conscience
Aujourd’hui : images virales sur les réseaux sociaux qui déclenchent des mobilisations (ex : vidéo de George Floyd).
Exemple : les images de la famine en Afrique dans les années 80 ” ont suscité une prise de conscience mondiale.
Conclusion
L’image n’est pas une reproduction neutre du réel. Elle est toujours un choix, une interprétation, un regard. Mais elle peut être fidèle autrement : en révélant l’invisible, en touchant le sensible, en provoquant une prise de conscience. C’est une forme de vérité plus qu’un simple miroir du monde.