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Qu’est ce qui a fait et qui fait du dollar une monnaie internationale ? (dissertation)

Sommaire

Avec l’essor de nouvelles monnaies au niveau international, ce sujet d’ESH ECRICOME 2019 redevient d’actualité.

Dans cet article, un plan détaillé vous est proposé pour que vous ayez des pistes de réflexions, des exemples, des auteurs sur un tel sujet.

La liste n’est évidemment pas exhaustive, le plan n’est pas définitif, à vous aussi de tourner le sujet comme vous le pensez.

Pour ne pas donner un plan sans que vous ayez pu réfléchir au sujet, cet article est participatif. A la fin de cet article vous trouverez une copie avec l’entière problématisation et un autre plan. A vous de construire le vôtre avant…

(Ce plan est un plan type ENS D1, 2 parties / 2 sous parties)

Bonne lecture !

 

Bretton Woods : le règne du dollar comme monnaie internationale

En 1944, 44 pays signaient les accords de Bretton Woods. Ou plutôt, ils signaient le début du règne des Etats-Unis sur la Sphère monétaire internationale qui devint la seule monnaie convertible en or.

Le système Bretton Woods confère au dollar une valeur « as good as gold »

  • Bretton Woods fixe l’étalon-or dollar : seul le dollar est convertible en or, et toutes les monnaies sont convertibles en dollar. Le dollar devient la monnaie de réserves des banques centrales. Cela reflète le début hégémonique du dollar, la stabilité de cette monnaie et la confiance des banques dans le dollar : as good as gold
  • Les états unis détiennent les plus grandes réserves en or. Les Alliés ont payé les États-Unis pour l’approvisionnement en or pendant la Première Guerre mondiale, propulsant les États-Unis pour devenir le plus grand détenteur d’or.
  • Les pays ont rattaché leur monnaie au dollar après la guerre, mettant fin à l’étalon-or.

 

Le dollar américain remplit toutes les fonctions d’une monnaie internationale

  • Le dollar pèse près de deux tiers des réserves mondiales
  • Le Dollar est présent dans 87 % des transactions.
  • Les USA sont le seul pays du monde à pouvoir commercer en dollar : tout est facturé en dollar.
  • Le dollar attire les placements : 72 monnaies ancrées sur le dollar.
  • 40 % de la dette mondiale est libellée en dollar.
  • 90 % des opérations sur le marché des changes impliquent le dollar.
  • Le Fonds monétaire international a indiqué que 59 % de toutes les réserves des banques étrangères sont libellées en dollars américains.

 

La puissance des Etats-Unis : le dollar demeure monnaie internationale de nos jours

La suite de l’histoire, ce sont les Etats-Unis eux-mêmes qui l’ont construite. Ils se sont assis sur leur hégémonie même après l’échec de Bretton Woods. Et ce pour deux raisons, leur hard power et leur soft power. La conséquence ? Une dépendance mondiale au dollar aujourd’hui.

 

L’efficience des marchés financiers américain, la stabilité hégémonique du dollar et la confiance dans le dollar garantissant le dollar comme monnaie internationale

  • La fin de Bretton Woods et la crise de 2008 n’ont pas modifiés l’attrait pour le dollar considéré comme une valeur refuge. De nombreuses devises sont arrimées au dollar, notamment les pays émergents d’Amérique centrale et du sud. Cela leur permet de résister à d’éventuels chocs systémique.
  • Le dollar garantit la stabilité hégémonique. (Kindleberger, la grande crise mondiale). L’existence d’un pays leader au niveau mondial est un facteur de stabilité. Dans la mesure où ce leader est animé par une responsabilité à l’égard du monde et a les moyens d’intervenir afin d’assurer la régulation de l’économie mondiale. C’est d’ailleurs dans l’intérêt du pays leader de prendre en charge le bien collectif de la stabilité mondiale.
  • Le dollar assure même une 4ème fonction de la monnaie internationale qu’on appelle bouclage de circuit financier mondial. Il équilibre les capacités et besoins de financement globaux.
  • Même en cas des multiples crises financière (asiatique, argentine, Mexique et 2008) le dollar ne faiblit pas.
  • Depuis la fin de Bretton Woods, les accords de Jamaïque ont permis que chaque pays puisse choisir leur régime de change, pour autant énormément de pays restent arrimés au dollar.
  • Facteur sociologique : le poids de l’habitude, confiance dans le dollar.
  • Facteur économique : les titres financiers émis en dollars sont beaucoup plus liquides que ceux émis dans d’autres devises et les agents ont une préférence pour la liquidité.

 

La dépendance mondiale au dollar et le privilège exorbitant du dollar confirment le statut de monnaie internationale

  • « Le dollar est notre monnaie mais votre problème » John Connally 1971.
  • On pourrait se demander comment les Etats-Unis financent ce déficit commercial gigantesque du au fait que le dollar ne peut être à la fois une monnaie nationale et internationale. C’est le paradoxe de Triffin. Pour que des non-résidents détiennent du dollar, le pays doit être en déficit commercial.
  • Mais ce n’est pas un problème, d’une part, les états unis sont la seule puissance à pouvoir s’endetter vis-à-vis de l’étranger dans leur propre monnaie. Une partie de la création monétaire européenne et asiatique à servit à financer la croissance américaine.
  • D’autre part, les USA se financent par leur propre monnaie, ce que Jacques Rueff appelle le « déficit sans pleurs ». Les Etats-Unis s’endettent dans leur propre monnaie, sans risque de change. Le déficit ne pose alors aucun problème.
  • La crise financière de 2008 a rendu le dollar encore plus largement utilisé. En 2017, les banques du Japon, de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni détenaient davantage d’engagements libellés en dollars que dans leur propre monnaie.
  • Le dollar de 1944 est « le soleil autour duquel s’organisent les autres monnaies satellites.» (Henri Bourguinat, Les vertiges de la finance internationale).
  • L’interdépendance s’est accrue alors qu’elle devait se réduire. Par exemple la hausse du dollar entre 1979 et 1985 à impacter négativement la croissance et l’emploi en Europe, de même pour la politique de rigueur monétaire américaine qui a eu des effets défavorables sur les pays du tiers monde (crise du Mexique en 1982).

 

Dans l’objectif de rendre cet article plus vivant voilà quelques liens utiles.

Une bonne copie sur ce sujet ! 

Une possibilité de 3ème partie ou d’ouverture

 

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Martin Guerville
Je m'appelle Martin Guerville, je suis passionné d'économie et j'ai à coeur de transmettre ce savoir aux étudiants de prépa !