Ce vendredi 29 septembre s’est déroulé le second vote afin d’investir Feijóo, le leader du PP. Après un deuxième échec à obtenir la majorité parlementaire, nous pouvons légitimement nous demander ce qu’il va advenir du gouvernement espagnol.
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Le contexte des élections générales : un parlement fragmenté
Lors des résultats des élections générales en juillet, c’est un gouvernement divisé et sans majorité absolue qui est ressorti. Par conséquent, le roi Felipe VI, a organisé des entretiens avec les différents leaders des partis et a désigné Alberto Nuñez Feijóo pour tenter de former un gouvernement.
Ainsi, afin de faire « valider » ce gouvernement, Feijóo doit être investi, c’est-à-dire qu’il doit obtenir la majorité absolue des votes en faveur de son gouvernement de la part des 350 députés. Pour cela, deux tentatives de votes sont prévues, la deuxième ayant lieu dans le cas où lors du premier vote la majorité absolue n’est pas atteinte.
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L’échec de l’investiture
Mercredi 27 septembre a donc eu lieu le premier vote pour l’investiture de Feijóo. À l’issue de ce vote, Feijóo a obtenu 172 votes pour et 178 votes contre. Par conséquent, vendredi un second vote a été organisé avec cette fois-ci 177 votes contre. En réalité, cela est dû à un vote compté comme nul d’un député de Junts qui a répondu « oui » par erreur.
En effet, lors de cette deuxième investiture, Feijóo n’a réussi à réunir que les votes du PP, de Vox, de l’UPN (Union du Peuple Navarrais) et de la coalition canarienne, ce qui ne suffit pas pour pouvoir être investi.
Quelle suite pour le gouvernement ?
Lundi, le roi d’Espagne devra répéter la procédure déjà effectuée en août. En effet, il devra convoquer chaque dirigeant de parti avant d’en désigner un nouveau qui puisse tenter à son tour de former un gouvernement. À ce jour, tout porte à croire que ce sera Pedro Sanchez, actuel chef du gouvernement et leader du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) qui sera désigné pour cette seconde tentative. Dans ce cas de figure, selon la volonté du PSOE, les élections devraient s’organiser rapidement, courant octobre.
Ainsi, à partir de maintenant, le gouvernement a deux mois pour former une coalition et voter l’investiture d’un président du conseil. Si durant ces deux mois aucun accord n’est trouvé, des élections générales seront réorganisées le 14 janvier.
Une répétition des élections de 2019 ?
A noter qu’en 2019 deux élections générales avaient déjà été célébrées face à l’impossibilité de former un gouvernement. Les difficultés à gouverner en Espagne ne sont donc pas un problème nouveau.
Nous pouvons néanmoins craindre une baisse de la participation électorale dans l’hypothèse de nouvelles élections et la montée du vote d’extrême droite. En effet en 2019 lors des deuxièmes élections, la participation électorale avait diminué de 10 points (66,23% au lieu de 75,75% lors des premières) et l’extrême droite de Vox était passée de 24 à 52 sièges.
Vocabulaire utile
- L’investiture : la investidura
- Le gouvernement : el gobierno
- La majorité absolue : la mayoría absoluta
- Voter pour : votar a favor de
- Le chef du gouvernement : el jefe del gobierno