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Espagne : Pedro Sanchez réinvesti chef du gouvernement

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Pedro Sanchez, leader du Parti socialiste (PSOE), a été réinvesti en tant que chef du gouvernement par les députés espagnols ce jeudi. Dans cet article, nous revenons sur son investiture et les enjeux qu’elle soulève.

Un parlement fragmenté et l’échec d’une première tentative d’investiture

Le 23 juillet dernier, le Parti Populaire (PP) avait obtenu le plus grand nombre de voix aux élections générales sans toutefois atteindre la majorité absolue. En effet, même en s’alliant avec l’extrême droite de Vox, la droite n’obtenait que 170 voix (contre le 175 nécessaires à la majorité). Ainsi, aucune majorité n’était ressortie de ces élections et le roi Felipe VII avait désigné fin août Alberto Nuñez Feijóo, leader du PP pour tenter de former un gouvernement de coalition.

Néanmoins, fin septembre, Alberto Nuñez Feijóo a échoué à deux reprises à obtenir la majorité des votes du Parlement. Cela est en partie du à la coalition du PP avec l’extrême droite. De fait, certains partis nationalistes indépendantistes comme le PNV (Parti Nationaliste Basque) ont refusé de donner leur voix à cette coalition afin de ne pas soutenir Vox.

 

Lire plus : Espagne, l’échec de l’investiture de Feijóo

L’investiture de Pedro Sanchez

Ainsi, après l’échec du leader du PP, le roi a désigné Pedro Sanchez afin de tenter, à son tour, de former un gouvernement. Pendant plus d’un mois, Pedro Sanchez a conclu des pactes avec les différents partis pour obtenir leur soutien. Cela lui a permis d’obtenir, en plus des 121 votes de son parti et les 31 de SUMAR (gauche radicale), les votes des partis indépendantistes comme ERC (7 votes), Junts (7 votes), Bildu (6 votes), PNV (5 votes), la Coalition Canarienne (1 vote), et le BNG (1 vote).

Dès lors, Pedro Sanchez, chef du gouvernement depuis cinq ans, a été réinvesti à 179 voix pour les quatre prochaines années afin d’être à la tête d’un gouvernement progressiste de coalition.

Cependant, nous pouvons nous questionner sur les motivations de ces partis, parfois conservateurs, à apporter leur soutien au leader socialiste.

Une multiplication de pactes critiquée

Durant ce dernier mois, Pedro Sanchez a donc négocié plusieurs pactes avec les dirigeants d’autres partis. Ces pactes sont source de tension et de critique de la part de la droite, mais également au sein même du PSOE.

Parmi les différents pactes, on retrouve un pacte avec SUMAR qui consiste à diminuer la semaine de travail de 40 heures à 37,5 heures, ou encore des pactes avec le parti nationaliste basque.

Cependant, ce sont les pactes avec les indépendantistes catalans qui sont sources de tension. En effet, le pacte avec Esquerra Republicana (ERC) consiste à annuler 15 milliards d’euros de dette de la Catalogne envers l’État espagnol. De plus, Junts a négocié une proposition de loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans permettant d’annuler la responsabilité pénale et administrative de tous les indépendantistes ayant été condamnés entre 2012 et 2023. Cela concernerait environ 400 personnes d’horizons différents, dont Puidgemont (ex-président de la Generalitat) qui avait fui en Belgique pour éviter un jugement. À noter que, la période 2012-2023 inclut en particulier le référendum illégal d’autodétermination de la Catalogne du 1er octobre 2017 pour lequel des centaines personnes avaient été condamnées.

Si ce pacte est source de tension, rien n’est encore joué puisque la loi doit encore être approuvée à la majorité absolue par le Congrès puis passer devant le tribunal constitutionnel.

 

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Manon Maugard
Après 2 ans de prepa B/L au lycée du parc à Lyon et une année de khûbe au lycée Thiers à Marseille j'ai intégré l'ENSAE Paris et j'espère pouvoir vous aider tout en partageant ce que j'aime!