Durant la Guerre froide, les États-Unis sont une des deux superpuissances. Après la dislocation de l’URSS en décembre 1991, les États-Unis remportent la Guerre froide. C’est alors que commence « l’hyperpuissance américaine ».
Les années 1990 : « l’hyperpuissance américaine »
Avec la fin de l’URSS et les difficultés rencontrées par la Russie dans les années 1990, les États-Unis deviennent une « hyperpuissance ». Ce terme « d’hyperpuissance américaine » est utilisé pour la première fois en 1998 par Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères.
Avec la défaite de l’URSS, de nombreux États auparavant sous l’influence de l’URSS, se tournent vers le libéralisme américain. Nous pouvons penser aux pays d’Europe de l’Est comme la Pologne. Ainsi, en 1992, plus que 5 États se réclament communistes. Ces États sont la Chine, le Vietnam, le Laos, la Corée du Nord et Cuba. Avec la création de l’OMC en 1995, le libre-échange et le libéralisme sont étendus à un plus large spectre d’États. La vision économique américaine l’emporte sur le communisme. L’idéologie économique américaine est donc dominante dans la géopolitique mondiale des années 1990.
Le libéralisme s’étend parmi les pays anciennement communistes, mais les États-Unis soutiennent également la démocratisation de nombreux États. Ainsi, à la fin de la Guerre froide, il y a une victoire du libéralisme économique mais aussi politique sur le communisme. Il y a donc une réelle victoire idéologique des États-Unis.
Les États-Unis sont également les gendarmes du monde et la « nation indispensable » selon Madeleine Albright. Elle a utilisé le terme de « nation indispensable » en 1998 pendant qu’elle était secrétaire d’État. Durant la décennie, les États-Unis sont les gendarmes du monde. Ils veulent faire régner les principes de l’ONU à travers le monde. Ainsi, en 1990, les États-Unis interviennent au Koweït, avec un accord de l’ONU, pour l’aider face à l’Irak. En 1992, les États-Unis interviennent en Somalie suite à une grave crise sanitaire dans le pays, sous mandat de l’ONU également. Les États-Unis font aussi une intervention en ex-Yougoslavie. Les États-Unis interviennent militairement dans le cadre de l’OTAN mais jouent également un rôle-clé dans la signature des accords de Washington en 1994.
Enfin, c’est durant cette décennie de l’hyperpuissance américaine que les États-Unis réalisent une réelle avancée avec le conflit israélo-palestinien. En 1993, les États-Unis parviennent à la signature des accords d’Oslo entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin.
Cependant, si les États-Unis sont la première puissance mondiale, le pays fait aussi face à certaines limites. En effet, lors de leur intervention en Somalie, les médias ont diffusé des images de cadavres de soldats américains. Ces images ont marqué l’opinion américaine et ont contraint l’armée américaine à se retirer. De plus, alors qu’il y a un génocide au Rwanda en 1994 entrainant la mort de plus de 800 000 personnes, les États-Unis n’interviennent pas.
Depuis le début du 21ème siècle, une concurrence à la puissance américaine
Si les États-Unis ont connu une ascension durant le 20ème siècle, depuis les années 2000 ils font face à l’émergence de nouvelles puissances concurrentes. Le 20ème siècle correspond à la montée en puissance des États-Unis tandis qu’au 21ème siècle la place de première puissance de ceux-ci est remise en cause.
Le 11 septembre 2001 est un premier témoignage du déclin de l’influence idéologique des États-Unis. Cet attentat qui visait les symboles de la puissance américaine montre une forme de protestation contre l’idéologie et la suprématie de la puissance américaine. Depuis les États-Unis ne sont pas toujours accueillis comme des héros mais parfois comme des envahisseurs, notamment au Proche et Moyen Orient. L’intervention en Irak en 2003 est très mal perçue par les populations. En effet, si les États-Unis ont gagné militairement, ils n’ont pas réussi à construire de régime démocratique stable sur place et ont ainsi déstabilisé géopolitiquement la région.
C’est aussi depuis le début du siècle que nous assistons à l’essor de nouvelles puissances. La Chine notamment connait une montée en puissance fulgurante ces dernières années et concurrence les États-Unis. Du point de vue économique d’abord, la Chine devient la première puissance économique mondiale en termes de pouvoir d’achat réel en 2014. L’Empire du milieu représente alors 16,5% de l’économie mondiale devant les 16,3% des Etats-Unis (Le Figaro).
Au-delà du domaine économique, les États-Unis perdent également du terrain sur le plan géopolitique. Par exemple, dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie lancées en 2013, la Chine réalise de nombreux investissements en Afrique. Elle gagne en influence au détriment des États-Unis et des autres pays occidentaux. En effet, contrairement aux pays occidentaux et aux organismes internationales prônant le libéralisme américain, la Chine ne cherche pas à s’ingérer dans les affaires intérieures des États dans lesquels elle investit. Le FMI et la Banque mondiale quant à eux demandent une libéralisation de l’économie et les pays occidentaux demandent une démocratisation progressive des régimes en place.
Ainsi, de nombreux États se tournent vers la Chine, ce qui lui permet d’étendre son influence au détriment des États-Unis. La Chine parvient à s’implanter plus facilement que les États-Unis dans les pays en développement pour faire des investissements
Cependant, si les États-Unis exercent une influence moindre que durant les années 1990, ils restent aujourd’hui la première puissance militaire.
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Pour conclure, le 20ème siècle est le siècle de l’ascension des États-Unis jusqu’au statut de « l’hyperpuissance ». En revanche, depuis le début du 21ème siècle, les États-Unis perdent en influence au profit d’États émergents, notamment la Chine.