Exceller en culture générale : l’analyse des bonnes copies
La lecture de bonnes copies est un outil extrêmement stratégique pour performer au concours en culture générale. En effet, quoi de mieux pour tendre vers les meilleures notes qu’étudier ce que les étudiants ayant excellé au concours ont fait ? Les bonnes copies sont un moyen de comprendre ce qu’il faut faire au concours pour, dans le pire des cas avoir une note acceptable, et dans le meilleur des cas se distinguer et avoir une très bonne note. L’analyse faite dans cet article se base sur l’étude de dizaines de bonnes copies. Vous verrez que si certains conseils demandent un travail de long-terme dans leur mise en pratique, d’autres peuvent être applicables très facilement et vous permettre de gagner des points rapidement. Je tiens néanmoins à préciser que cette analyse n’est qu’un point de départ. Afin d’affiner votre compréhension, il vous faut continuer à aller étudier les bonnes copies pour préciser votre écriture, l’utilisation des références ou la rédaction de l’introduction.
I) Forme générale des copies
•Le nombre de pages moyen se situe entre 7,5 et 9. Le fait de faire une dissertation courte permet de resserrer le sujet, de répondre vraiment au sujet, sans tomber dans l’écueil de la récitation de cours et de l’accumulation de connaissances.
•Le nombre de références varie beaucoup, mais on peut observer deux types de copies : celles qui utilisent environ deux références par sous-parties (on se situe entre 14 et 18 références), et celles qui utilisent une référence par sous-partie (donc 9 environ).
•La répartition entre références littéraires et philosophiques est assez équilibrée, avec cependant un petit penchant pour les références philosophiques (ce qui ne constitue cependant pas une finalité).
•Quelque chose de très important à retenir est qu’il faut être le plus clair possible dans la rédaction. Enoncer les thèses de manière explicite, formuler les distinctions et les paradoxes clairement, utiliser les références de manière précise et claire. Le risque est de se perdre dans la pensée, et donc de perdre le correcteur, qui ne saura plus où on se trouve dans le raisonnement. Il faut que la lecture du correcteur se fasse de la manière la plus fluide possible, en se laissant guider par notre réflexion.
•Les bonnes copies vivent le sujet, s’impliquent et s’engagent dans chaque sujet car la question posée mérite d’être prise à cœur. L’écriture, les questions, les raisonnements sont donc dynamiques, fluides et précis.
II) Forme de l’introduction
•La longueur de l’introduction doit être similaire à la taille des parties : un devoir équilibré est souvent signe d’un devoir cohérant (donc si on a des parties d’une page et demie faire une introduction aussi longue).
•Commencer par une accroche qui est directement et pertinemment liée au sujet, et à l’enjeu du sujet.
•Une définition des termes, et des relations qu’il y a entre ces termes est primordial. Il faut, dès l’introduction, distinguer les définitions, et montrer que les différentes définitions que soulèvent les termes du sujet entraînent une réponse différente à la question posée. Aucun terme n’est là par hasard, et ainsi, même le plus insignifiant (une ponctuation, un article) doit donner lieu à une analyse qui permettra de soulever des nouveaux questionnements, des nouvelles pistes de réflexion (pourquoi avoir choisi tel article ? Qu’est-ce que cela implique ? Pourquoi est-ce que dans ce sujet, il n’y a pas tel ou tel article ? Telle ou telle ponctuation ?).
•On débouche peu à peu vers l’intérêt du sujet, les paradoxes du sujet, les questions que le sujet soulève, et donc finalement la problématique. Celle-ci peut être sous la forme d’une seule question (c’est préférable), ou de plusieurs (2 ou 3 pas plus) questions qui se succèdent. Le tout est de comprendre le paradoxe central du sujet, en ayant une problématique qui le mette en évidence, et qui aille le plus loin possible dans l’étude du nœud du problème.
•Puis, annonce du plan et de l’enjeu. Pour l’annonce de plan, si sur le moment, la forme « Si….Alors…Ainsi… » fonctionne et est claire, il faut l’utiliser. Néanmoins, les étudiants s’expriment très souvent de manière explicite (dans un premier temps, nous verrons que… Puis…. Et pour finir…). Néanmoins, les symboles (I,II,III) ou (A,B,C) que l’on peut utiliser en ESH ou géopolitique, sont à proscrire absolument.
•Au brouillon, il faut étudier les différentes pistes du sujet, et donc les différents enjeux et paradoxes qui se posent. Ne pas hésiter à voir le sujet dans toutes ses dimensions (même, surtout, celles qui ne nous apparaissent pas immédiatement), en fonction de la manière dont est formulé le sujet, car c’est ce qui va nous permettre de distinguer des arguments. Par exemple dans le sujet « Le livre de la nature », on pouvait faire cette distinction : il existerait un livre qui parle de la nature, ou encore, il existerait un livre qui appartient à la nature, dont la nature est l’auteure (comme on pourrait dire : le livre de Romain). Après ça, on étudie les différents paradoxes que soulèvent ces différentes manières d’aborder le sujet, nous permettant de créer un raisonnement argumenté.
III) L’utilisation des références
•On présente l’argument de la sous partie, notre argument, puis pour venir l’appuyer, on exploite une référence, en l’expliquant correctement et de manière la plus approfondie possible, avant de faire l’ancrage entre cette œuvre, mon idée présentée en début de sous-partie, et le sujet.
•L’objectif de la dissertation de culture générale est que ce soit notre pensée et notre réflexion qui soient moteurs de l’argumentation. Les références ne viennent qu’appuyer notre pensée, pas plus ! On ne part donc pas des références pour bâtir notre dissertation. Certaines copies sont essentiellement axées sur la réflexion de l’étudiant, ponctuées de références (assez peu parfois) qui mettent en lumière ses propos.
•L’idéal à rechercher est de montrer que c’est notre pensée, notre réflexion, qui mènent le sujet, permettant d’avoir une réponse personnelle à la question posée. De ce fait, les références choisies doivent être celles qui donnent de la légitimité, de la crédibilité aux propos. Inutile donc de s’encombrer avec des références qui prennent de la place sur la pensée personnelle (références que la plupart des candidats connaîtront). Ce qui compte, c’est de montrer que l’on sait utiliser des références que l’on a à notre disposition dans le cadre d’une réflexion.
IV) Le fond de la dissertation, la progression dans les idées
•Globalement, les parties doivent aller de l’idée la plus simple, la plus immédiate, à la plus complexe.
•L’objectif est d’avancer entre les parties sans se contredire. Pour cela, il faut procéder à une redéfinition des termes du sujet. Il faut montrer qu’en prenant le sujet d’une autre manière, on peut donner une réponse différente au problème posé (cela peut constituer un I et un II). Donc, l’objectif au brouillon est de procéder à ces distinctions conceptuelles des termes du sujet, qui nous permettront d’avancer dans la dissertation, et de passer d’une partie à une autre.
•Au sein des parties, l’objectif des sous-parties est de présenter trois arguments qui viennent appuyer l’idée générale de la partie, de manière progressive si possible, en allant là aussi de la plus simple à la plus approfondie. La dernière sous-partie doit, si possible, permettre le passage à la partie suivante, en soulevant une réflexion qui nous permettra d’aller plus loin dans l’analyse, si l’on prend la peine de donner un nouveau sens aux termes.
•La dissertation, ce n’est pas seulement « thèse-antithèse-synthèse ». Une confrontation entre les parties peut exister, et existe généralement, mais en fait, c’est surtout une progression dans les idées, qui pousse chaque partie à dépasser la précédente. Le risque est d’être incohérent, en disant « Non » à quelque chose que l’on affirmait positivement dans la partie précédente (c’est là que les distinctions conceptuelles prennent tout leur sens). Certaines copies, selon le sujet, n’ont pas forcément d’antithèse, mais on va simplement de la thèse la plus simple à la plus complexe (par exemple pour le sujet : Qu’est-ce qui fait qu’un corps est humain ?).
V) La conclusion
•La conclusion est un bref récapitulatif des idées, et une réponse à la (les) problématique(s) posée(s).
•Elle doit aboutir à une réponse au problème posé, que nous avons discuté, questionné, analysé et fait évoluer tout au long du devoir. Il faut montrer que nous ressortons avec une idée globale, critique et précise du sujet que nous avons découvert quatre heures plus tôt.
•L’ouverture, si elle n’est pas extrêmement pertinente, n’est absolument pas nécessaire. Il vaut mieux finir sur une réponse pertinente à la problématique que sur une idée qui n’apporte rien à la réflexion.
Pour conclure, il est intéressant, voire primordial à quelques mois des concours, de comprendre comment les élèves ayant excellé au concours ont pu avoir des très bonnes notes en culture générale. Cela passe par l’étude de bonnes copies telle que proposée dans cet article, mais également par l’étude des rapports de jurys dont nous vous avons proposé une analyse quelques jours plus tôt sur le site.