Depuis le début du 20ème siècle, les États-Unis et l’Europe ont connu plusieurs crises économiques et financières mais aussi des guerres. Avec ces crises, les États-Unis ont réussi à dépasser l’Europe et l’écart se creuse à chaque crise depuis. Ainsi, il convient d’analyser les différentes sorties de crises de l’Europe et des États-Unis.
Du début du 20ème siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis dépassent l’Europe après les crises.
Au début du 20ème siècle, le Royaume-Uni est la première puissance économique mondiale. Les États-Unis sont en ascensions mais reste en dessous des pays européens. Cependant, avec la Première Guerre mondiale, les États-Unis développent leur industrie et leur économie et sortent renforcés par la guerre. Les pays européens leur doivent de l’argent et les États-Unis deviennent la première puissance économique mondiale, titre consacré avec la mise en place d’un nouveau système monétaire : le Gold Exchange Standard. En 1929, la crise financière commencé aux États-Unis atteint l’Europe et ce sont les États-Unis qui parviennent à s’en sortir en premier avec le New Deal lancé par Franklin D. Roosevelt en 1933. C’est en s’inspirant de la politique du New Deal que les États européens par la suite parviennent à entamer le chemin vers la sortie de crise. Cependant, avec la Seconde Guerre mondiale lancée en 1939 en Europe, l’économie européenne est à nouveau déstabilisée pendant que les États-Unis peuvent encore renforcer leur économie et lancer un programme d’économie de guerre. Ainsi à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis concentrent ¾ du stock mondial d’or.
De 1945 jusqu’à la mondialisation : la domination géopolitique et économique des États-Unis sur l’Europe
En 1945, les États-Unis sont la première puissance économique mondiale et lance en 1948 le Plan Marshall pour aider l’Europe à relancer son économie après la guerre. Les États-Unis sont en surproduction et cherchent des débouchés pour écouler leurs stocks. Durant la période de la Guerre Froide, les États-Unis dominent le bloc ouest sur le plan géopolitique mais aussi économique. Cependant, durant la période des Trente Glorieuses, les États-Unis ont une croissance moins élevée que des pays européens comme la France, ce qui entraine un léger resserrement des écarts. En effet, en moyenne, la croissance des États-Unis sur la période 1950-1970 était de 3,5% alors que la France était autour de 5,5% par an. Cependant, en 1973, le premier choc pétrolier met un coup d’arrêt à la croissance des États-Unis et de l’Europe. Les taux d’inflation et de chômage augmentent en Europe et aux États-Unis. Avec la fin du système de Bretton Woods, on assiste à l’essor du néolibéralisme aux États-Unis et au Royaume-Unis sous R. Reagan et M. Thatcher. L’essor du néolibéralisme permet aux États-Unis de reprendre un cours de croissance plus élevé et de sortir plus vite de la crise que les pays européens avec de plus une économie stimulée par la Guerre Fraiche. Avec la fin de la Guerre Froide et l’extension du néolibéralisme au reste du monde, les États-Unis peuvent étendre leur modèle économique, ce qui leur bénéficie. De plus, alors que la décennie des années 1990 correspond à la période d’hyperpuissance américaine, les pays européens cherchent à étendre la construction européenne avec la signature du traité de Maastricht en 1992 et des programmes d’aides aux anciennes démocraties populaires, ce qui ralentit la croissance européenne et notamment celle de l’Allemagne qui cherche à combler le retard économique de l’ex-RDA.
Depuis le début du 21ème siècle, l’écart se creuse entre les économies européennes et états-uniennes
Au 21ème siècle, les États-Unis possèdent les entreprises les plus innovantes avec notamment l’essor de Google, Facebook… Alors que durant le Conseil européen de Lisbonne en 2000, les Européens décident de la stratégie de Lisbonne et d’investir plus dans l’innovation. Cependant, les pays européens n’arrivent pas à augmenter de manière significative leur moyenne d’investissement dans l’innovation et restent en retard. Les entreprises à plus forte capitalisation boursière sont également concentrées aux États-Unis ce qui réduit les capacités d’investissement des Européens. De plus, les États-Unis ont une économie qui rebondit mieux après les chocs financiers. Après la crise de 2008, Barack Obama a mis un plan de relance de 800 milliards de dollars dès 2009 alors qu’aucun plan de relance n’a été mis en place à l’échelle de l’UE avant la crise de la dette en Grèce en 2010. Depuis les écarts continuent de se creuser entre les États-Unis et les pays européens. Même si après la crise du COVID-19 l’Union européenne a été plus réactive et a signé un plan de relance de 750 milliards d’euros voté en juillet 2020, aujourd’hui, l’écart de PIB entre les États-Unis et l’Europe est de 80% à cause, notamment du ralentissement économique des pays européens avec l’inflation depuis la guerre en Ukraine.
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L’Europe dominait le monde au début du 20ème siècle, mais les États-Unis connaissent une ascension économique qui leur permettent de dépasser l’Europe à la fin de la Première Guerre mondiale et de devenir incontestablement la première puissance économique mondiale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis restent la première puissance mondiale et les écarts de PIB avec l’Europe s’agrandissent.