La mondialisation est un processus d’accélération des flux à travers les différentes parties du globe. Cependant, celle-ci ne peut pas de faire toute seule, elle s’appuie sur les infrastructures pour que les échanges puissent se dérouler. Dans cet article, nous verrons comment les infrastructures permettent l’intégration dans la mondialisation.
Les infrastructures, des supports au processus de mondialisation
La mondialisation accélère l’intensité des échanges dans le monde depuis les années 1990 et la fin de la Guerre Froide. Cependant, les échanges de la mondialisation ne peuvent se réaliser seuls. Pour chaque échange réalisé il faut des infrastructures au départ mais aussi à l’arrivée.
80% des échanges commerciaux dans le monde se font par la mer. Ainsi, il est nécessaire pour chaque région du monde d’avoir des ports capables d’accueillir les différents types de bateau comme les porte-conteneurs ou les pétroliers. De plus, comme les porte-conteneurs deviennent de plus en plus grands, les ports doivent être capables, pour être des ports centraux dans les échanges commerciaux, d’accueillir les plus gros navires.
Cependant, si la majeure partie des échanges se font par la mer, il y a aussi des échanges qui se font par avion. Ainsi, pour être un espace intégré dans la mondialisation, il faut avoir des aéroports capables d’accueillir des avions de transports de marchandises.
De plus, avoir des ports et des aéroports n’est pas suffisant pour qu’un pays ou une région soient intégrés dans la mondialisation. En effet, il est nécessaire que les ports et aéroports soient connectés au reste du pays ou de la région pour que ceux-ci puissent être intégrés dans la mondialisation. Ainsi, il est nécessaire d’avoir un réseau de transports performant avec des autoroutes ou des voies ferroviaires pour relier les différentes régions d’un pays par exemple.
Les échanges de la mondialisation s’appuient sur des infrastructures, d’où le fait que celles-ci soient essentiels à l’intégration dans la mondialisation.
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Une corrélation entre l’intégration dans la mondialisation et la performance des infrastructures à toutes les échelles
A l’échelle mondiale, les régions du monde les plus intégrés sont les régions avec les meilleures infrastructures. Comme 80% des échanges commerciaux mondiaux se font par la mer, nous pouvons observer une corrélation entre intégration dans la mondialisation et classement des plus grands ports mondiaux. En effet, sur les 10 plus grands ports mondiaux en nombre d’EVP, 7 sont chinois. Or, la Chine est la première puissance exportatrice et est un pays très intégré dans la mondialisation. Le port de Rotterdam est le 10ème port mondial en 2022 en nombre d’EVP. L’Europe est une région également au cœur de la mondialisation. A l’inverse, en 2022, aucun port africain n’est présent dans les 50 premiers ports mondiaux. Or, l’Afrique est le continent le moins bien intégré dans la mondialisation. Ainsi, nous pouvons observer la corrélation entre performance des infrastructures et intégration dans la mondialisation à l’échelle mondiale.
A l’échelle continentale, la performance des infrastructures impact aussi l’intégration dans la mondialisation de chaque pays d’un continent. Tout d’abord, tous les pays d’un continent n’ont pas nécessairement accès à la mer. Ainsi, il est nécessaire pour chaque État d’un continent donné d’avoir des réseaux de transports performants pour pouvoir faire parvenir les marchandises venues d’un port sur son territoire. Ainsi, si l’Europe est très bien intégrée dans la mondialisation, tous les pays européens ne sont pas intégrés de manière égale dans la mondialisation. Par exemple, l’Allemagne, qui possède de réseaux de transports plus performant que la Pologne, est bien mieux intégrée que celle-ci.
Enfin, à l’échelle nationale, cette corrélation est également valable. Par exemple, la région française la mieux intégrée dans la mondialisation est l’Île-de-France. Dans la région Île-de-France, il y a le plus grand aéroport de France, de nombreuses gares, des infrastructures de transports reliant la région à l’Europe et au monde, ce qui fait d’elle la région française la plus intégrée dans la mondialisation. Or, de nombreuses régions françaises ne sont pas aussi bien intégrée dans la mondialisation comme l’Auvergne. Clermont-Ferrand est une ville bien moins intégrée dans la mondialisation que Paris avec des infrastructures moins performantes.
Une compétition entre États pour avoir les meilleures infrastructures et restés attractifs
Les modalités de transports de marchandises évoluent avec le temps, notamment leur taille. Par exemple, les porte-conteneurs deviennent de plus en plus gros pour pouvoir transporter le plus grand nombre de marchandises possible. Or, tous les ports et canaux ne sont pas capables d’accueillir tous les porte-conteneurs. En effet, le canal de Panama, canal central dans le commerce maritime mondial, a besoin de s’adapter aux plus grands porte-conteneurs. Le canal ne peut pas accueillir les plus grands navires. Or, pour rester un nœud central du commerce maritime mondial, le Panama a besoin de moderniser son canal s’il ne veut pas voir les flux s’orienter vers de nouvelles voies maritimes.
Aujourd’hui les ports américains sont en perte de vitesse par rapport aux ports chinois. Le premier port américain est le port de Los Angeles en EVP en 2022 et il est le 16ème port mondial. La Chine est plus compétitive que les États-Unis dans ses infrastructures portuaires. C’est pourquoi en 2021, Joe Biden a lancé un plan de rénovation des ports, des routes et des ports de 1 200 milliards de dollars. Ce plan a pour but de moderniser les infrastructures américaines pour qu’elles soient plus performantes.
Des pays africains lancent aussi des projets de modernisation de leur port pour être plus attractif et polariser plus de flux commerciaux. Par exemple, il y a eu un plan de modernisation du port de Tanger Med au Maroc. L’enjeu pour ce port est de rester le premier port africain.
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Pour conclure, la mondialisation et les échanges commerciaux ne peuvent se faire sans les infrastructures. C’est pourquoi il y a une corrélation entre performance des infrastructures et intégration dans la mondialisation, ce qui nécessite des plans de modernisation des infrastructures pour rester performant.