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Le Kosovo: un possible avenir dans l’Union européenne?

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Le 15 décembre 2022, le Kosovo dépose une demande d’adhésion à l’Union européenne. Le premier ministre a fait la demande pour que le Kosovo obtienne le statut de candidat à l’Union européenne. Cependant, 5 États membres ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo. Dans cet article, voyons les difficultés d’un avenir dans l’Union européenne pour le Kosovo.

 

Le Kosovo : un État dont l’indépendance n’est pas reconnue par tous les États membres de l’Union européenne

Le 17 février 2008, le Kosovo a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Serbie. Depuis, la majorité des États membres de l’Union européenne ont reconnu son indépendance. Cependant, ce n’est pas le cas de l’Espagne, le Grèce, la Roumanie, Chypre et la Slovaquie qui ne reconnaissent toujours pas l’indépendance du Kosovo. La non-reconnaissance de la souveraineté du Kosovo sur son territoire est un problème pour son intégration à l’Union européenne. En effet, pour intégrer l’Union européenne, il faut que les actuels membres de l’Union européenne s’accordent à l’unanimité. Or, les États membres qui ne reconnaissent pas le Kosovo ne voteront pas pour son intégration à l’Union européenne puisqu’ils ne reconnaissent pas l’existence de l’État du Kosovo. Ainsi, pour que sa candidature à terme soit validée, le Kosovo a besoin de la reconnaissance de son indépendance par l’ensemble des États membres. A court voire moyen terme cela parait peu probable. En effet, l’Espagne, par exemple, ne peut pas se permettre de légitimer l’existence du Kosovo si elle veut éviter l’indépendance de la Catalogne. Ainsi, malgré le dépôt de candidature par le Kosovo à l’Union européenne, l’inexistence de cet État selon plusieurs États membres est un premier blocage à son avenir dans l’Union européenne.

 

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Le Kosovo : un État toujours en conflit territoriale contre la Serbie

Le Kosovo a déclaré le 17 février 2008 son indépendance vis-à-vis de la Serbie de manière unilatérale. Aujourd’hui encore, la Serbie ne reconnait pas l’existence de l’État du Kosovo. Ainsi, l’instabilité règne au Kosovo avec de nombreux conflits avec la Serbie. Or, si l’Union européenne refuse l’intégration de la Serbie car elle possède un conflit interne, elle n’accordera pas l’intégration du Kosovo si ses frontières ne sont pas reconnues par l’ensemble des États membres et si le Kosovo est encore en conflit avec la Serbie sur les délimitations de son territoire. Ainsi, une normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo est nécessaire à l’intégration des deux États à l’Union européenne.

Cependant, si une normalisation officielle est nécessaire, il faut qu’elle soit également vraie dans les faits. L’Union européenne n’intègre pas des États qui sont en situation de conflits, qu’ils soient externes ou internes. Ainsi, il faut que les violences entre les deux États cessent également dans les faits. Or, les tensions aujourd’hui sur le terrain sont palpables. Début octobre 2023, l’OTAN a du déployé 600 soldats supplémentaires dans le Kosovo après que les États-Unis aient annoncé une augmentation de la présence de soldats serbes à la frontière avec le Kosovo. Ainsi, pour l’intégration à l’Union européenne du Kosovo et de la Serbie, il faut une normalisation officielle des relations entre les deux États et vérifier que cette normalisation prend effet sur le terrain.

 

Le Kosovo : un État nécessitant de nombreuses réformes

En plus de la stabilité sur le territoire national et de la reconnaissance par tous les États membres, des modifications internes doivent avoir lieu au Kosovo pour que celui-ci puisse intégrer l’Union européenne. Tout d’abord, il doit y avoir un respect de la démocratie. Or, le premier ministre Albin Kurti est accusé de dérive autoritaire. Au mois de juin 2023, il a demandé la fermeture de la première chaîne de télévision privée. La demande de fermeture de cette chaîne est aussi une entrave à la liberté d’expression. Or le respect des libertés individuelles est l’un des critères essentiels à l’intégration dans l’Union européenne.

De plus, pour entrer dans l’Union européenne, il faut que l’économie du pays soit suffisamment forte pour être compétitive sur le marché unique européen. Or, le Kosovo doit faire face à plusieurs problèmes économiques. Par exemple, il y a un chômage supérieur à 20%. Cela entraine le développement des économies souterraines et des dérives mafieuses. Il y a une inflation à 11%. L’IDH du pays est inférieur à 0,8. Le pays possède un retard économique par rapport aux États membres de l’Union européenne ce qui ne lui permet pas d’être viable sur le marché unique. En effet, à la fin de l’année 2021, le PIB /habitant en PPA était limité à 26 % de la moyenne de l’UE 27. Ainsi, le niveau économique du Kosovo ne lui permet pas d’intégrer à courts termes l’Union européenne.

 

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Pour conclure, le Kosovo doit franchir encore de nombreux obstacles avant une éventuelle intégration à l’Union européenne. Ses pays voisins des Balkans voulant intégrer l’Union européenne ont un processus d’intégration très lent, ce qui suppose que le Kosovo va devoir attendre encore plusieurs années avant de pouvoir intégrer l’Unions européenne

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Margaux Le Thuc