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Les bases de la sociologie à connaître

Sommaire
synthèse ESCP 2019

La sociologie reste un des domaines des sciences humaines des plus lus et également des plus enseignés, notamment en prépa B/L, mais également en A/L avec le programme « Les sciences Humaines » en philosophie tronc commun. Dans cet article, nous te présentons les bases de la sociologie à connaître absolument !

Histoire

On définit la sociologie comme l’étude du lien social  : qu’est-ce qui, dans une société, lie, attache les individus entre eux ; par quels moyens les différentes sociétés sont-elles parvenues à transmettre un sentiment d’appartenance, d’attachement à leurs membres ; qu’est-ce qui fait le collectif ? 

La sociologie comme discipline académique se constitue dans un contexte économique, politique, intellectuel nouveau pour le XIXe siècle. L’émergence éco-capitaliste et industrielle change le monde, change les liens entre les individus ; c’est aussi en France, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, l’affirmation des états démocratiques : on a donc un réel tournant politique. La sociologie va s’institutionnaliser dans la deuxième moitié du XIXe siècle : elle devient une discipline indépendante, distincte des autres, commençant à avoir une organisation et une structure propre, et devient également autonome étant enseignée à l’université. Des courants vont alors commencer à apparaître et se distinguer.

Le XIXe siècle est donc un moment où la sociologie se spécialise, s’organise en se spécialise, en fonction de deux axes : 

  • Les grands courants théoriques 
  • Les objets d’étude, que l’on appelle les champs (religion, travail, etc.)

Parfois, un courant théorique et un champ se coupent (l’analyse stratégique et le champ du travail par exemple) ; mais pas nécessairement. Parfois un même champ est exploré avec différentes théories (le champ médical par exemple). Les différentes théories sont comme des ensembles qui peuvent se recouper ; et au fil du développement de la sociologie, il va y avoir de plus en plus d’intersections. 

Les principaux courants d’analyse

De manière générale, on peut compter trois courants d’analyse différents, qui ne sont que des façons différentes d’appréhender la sociologie : 

1 – Une attention privilégiée aux questions d’intégration de la logique du système social

Courants associés : le culturalisme, le fonctionnalisme, le structuralisme et le poststructuralisme. Ils proposent des réflexions sur le système social, réfléchissent à cette question en essayant de repérer des logiques ordonnant les choses et les humains à l’intérieur du système.

 

2 – Un accent sur les contradictions, les conflits qui traversent, structurent et organisent le social

Courants associés : les théories postmarxistes (l’école de Francfort par exemple), des interprétations sur le changement social lié au contexte d’historicité (le socio-actionnaliste Alain Touraine), la socio-dynamique (Georges Balandier)

 

3 – Des analyses qui ont en commun de prendre les individus comme point de départ (certains les appellent les acteurs) 

On y trouve les analyses qui privilégient le point de vue des individus : l’individualisme méthodologique, l’analyse stratégique (Michel Crozier), l’interactionnisme (Erving Goffman ; Howard Becker), l’ethnométhodologie 

La méthode sociologique

Pour se construire, la sociologie va devoir affronter des enjeux scientifiques qui vont orienter son modèle, qui sont les enjeux de méthodologie. En effet, si la sociologie n’est pas une science, elle n’aura pas sa place : elle doit donc s’organiser sur le modèle scientifique dominant à l’époque. Au XIXe siècle, le modèle dominant dans la démarche scientifique est celui des sciences physiques, biologiques, mathématiques qui se voulaient parfaitement objectives et rationnelles. L’objectivité est construite par la différence entre le chercheur et l’objet physique de son étude : il déduit quelque chose de reproductible. Le problème du sociologue est qu’il est lui-même dans l’éprouvette, et que les résultats des expériences ne sont pas toujours les mêmes (non reproductibles) : il doit donc mettre en place des méthodes propres à cette discipline.

Par exemple, dans Les règles de la méthode sociologique, Durkheim utilise un vocabulaire scientifique : « administrer la preuve » : on est dans des logiques scientifiques spécifiques ; l’on ne dirait plus ça aujourd’hui. 

Cette part d’irrationnel de la vie sociale, il en revient aux sociologues d’en prendre compte.  On vise toujours l’objectivité tout en sachant qu’on ne pourra jamais l’atteindre, et il a fallu déconstruire l’idée de rationalité et comprendre que l’irrationalité fait partie du réel.

Parallèlement au développement de la sociologie quantitative, une sociologie ayant recours à des méthodes qualitatives s’est construite. En effet, la sociologie quantitative produit une vision partielle : la mesure des choses est intéressante et pertinente mais ne donne pas une idée de la qualité du processus, qui est une dimension plus qualitative. 

Les trois définitions de la sociologie à connaître absolument

  • Durkheim : selon lui le fait social produit des normes, normes dont va découler la production de contraintes.
  • Weber : selon lui, le sujet de la sociologie est l’étude de ce qui pousse à faire quelque chose : c’est ce à quoi on croit.
  • Pierre Bourdieu, dans la continuité de Durkheim, parle de socialisation : il associe les membres d’une société aux groupes, la socialisation en termes de reproduction sociale 

Conclusion

Le social est traversé par des tensions, des dynamiques. Les sociétés sont en devenir, le lien social se génère mais aussi se régénère. Il est toujours en tension entre un attachement aux traditions et une attirance pour la modernité. Le lien social se construit brique à brique, et il s’agit donc pour la sociologie, à chaque époque, d’aller l’observer au plus près, dans les interactions les plus banales, la vie ordinaire des individus d’une société.

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Corentin Viault