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Les meilleurs romans sur le monde ouvrier en lutte

Sommaire

Le programme de l’épreuve d’Histoire tronc commun du concours ENS A/L de 2023 s’intitule “Mouvements protestataires et luttes populaires (France, 1831 – 1968)”. Nous te proposons ici les meilleures romans sur le monde ouvrier et ses luttes afin d’y voir plus clair dans tes cours d’Histoire et t’aider à apprendre à travers la fiction.

Germinal, Emile Zola, 1885

Roman naturaliste, il paraît l’année de la grande grève des mineurs d’Anzin débutée le 2 mars 1884 et temps fort de l’histoire du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Ce roman s’intéresse à la lutte des classes, à la lutte sociale et prend le parti des dominés, ici les ouvriers des mines. Le titre l’exprime bien : “Germinal”, c’est la germination des ouvriers pour de meilleures conditions de vie. On suit ainsi une grève de mineurs contre la Compagnie des mines, dans toute sa dureté.  

La condition ouvrière, Simone Weil, 1934

En décembre 1934, Simone Weil est entrée comme « manœuvre sur la machine » dans une usine, pour découvrir la vérité du travail à la chaîne. Elle y fera ainsi l’expérience de l’engagement en usine, de la solidarité entre dominés, parmi eux. Il s’agit ainsi pour elle de comprendre la misère ouvrière. On y trouve ainsi une description rigoureuse de la vie à l’usine, une tentative de pénétrer l’essence de l’aliénation ouvrière, et des idées originales pour y remédier.

Le cheval de Troie, Paul Nizan, 1935

Roman ouvrier, il raconte la préparation d’une contre-manifestation ouvrière à un meeting fasciste par un groupe communiste dans l’entre-deux guerres. Cette grève se transformera en bataille de rue très violente contre les gardes mobiles. Aux yeux des communistes, la ville est clairement le lieu et l’enjeu de la bataille. Il raconte ainsi la condition ouvrière à l’approche de la guerre.

En un combat douteux, John Steinbeck, 1936

Un roman sur les ouvriers outre-Atlantique, mais néanmoins important pour voir au-delà du programme. Il raconte une grève aux Etats-Unis dans les années 30, mettant en scène Mac un militant activiste communiste et Jim qui va apprendre ce qu’est le combat social auprès de Mac. Tous deux vont se rendre dans une vallée de Californie afin d’inciter les ouvriers agricoles qui subissent des baisses de salaire à faire grève. 

Il s’agit d’un roman à la fois politique, sociologique, psychologique et idéologique, qui au moyen de dialogues présente un épisode de la sempiternelle lutte sociale entre ouvriers et patronat, en montrant bien les difficultés pour les deux syndicalistes à gagner la confiance des ouvriers et à les convaincre de mener la grève jusqu’au bout, dans l’intérêt de tous.

 

Beau Masque, Roger Vailland, 1972

Dans les années 1950, un journaliste-narrateur mène une enquête sur la grande usine de filature de soie de la région. Il raconte les scènes auxquelles il a participées, mais la plupart du temps, il rapporte ce que quelques militants de la section locale du PCF et de la CGT lui ont raconté. Il sympathise avec une ouvrière, déléguée syndicale, Pierrette Amable, l’héroïne du roman, autour de laquelle évoluent les autres personnages : militants, ouvriers, membres de la direction. C’est encore un groupe de militants que l’on suit dans la préparation d’une action, à l’annonce de la restructuration d’un atelier et des premiers licenciements qui l’accompagnent. La grève d’usine devient rapidement un combat mené contre les forces de l’ordre.

Sortie d’usine, François Bon, 1982

Dans ce roman, on suit le quotidien ouvrier. François Bon s’efforce de rendre la texture du temps et du travail en usine grâce à des détails, des portraits, des récits d’événements singuliers (grève, accident) qui rendent comptent du quotidien insupportable et répétitif. Il le fait aussi par la langue : un mélange créatif de vocabulaire oral, spécialisé et savant, de syntaxe complexe et brisée qui rappelle le nouveau roman.

La place, Annie Ernaux, 1983

Dans ce roman, Annie Ernaux s’attache à raconter l’histoire de son père, en partant du jour de sa mort. Elle y décrit ainsi leur condition d’ouvrier mais aussi leur ascension sociale après un travail acharné, par une description minutieuse de leur vie, du langage du monde ouvrier…

Le cri du peuple, Jean Vautrin, 1999  

Roman historique, il narre l’Histoire de la Commune de Paris de 1871, vue par le petit peuple, auquel se mêlent les personnages historiques. Un long travail est fait sur la langue,  charnue, complexe, populaire et littéraire, nourrie d’archaïsmes, de parlers régionaux, d’argot des faubourgs et de poésie, sachant rendre compte de toute la complexité de la Commune.

 

Retour à Reims, Didier Eribon, 2009

Cet ouvrage autobiographique, dans une veine sociologique, présente le retour à Reims de Didier Eribon, dans sa famille d’ouvriers. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l’histoire de sa famille, celle des ouvriers français. En ressort ainsi une réflexion beaucoup plus large sur la société française que sur sa simple histoire personnelle : description de la classe ouvrière et de ses conditions de vie, mais également analyse des évolutions du monde ouvrier sont montrées dans ce livre. 

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Corentin Viault