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Réussir les concours de la BCE après une prépa A/L

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Après 3 ans de prépa littéraire Julie a intégré emlyon. Elle nous explique comment appréhender les épreuves de la BCE et avoir de bons résultats

 

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Bonjour Julie, est-ce que tu peux te présenter ?

Bonjour ! Je m’appelle Julie, j’étais en classe préparatoire littéraire A/L pendant trois ans en spécialité Lettres classiques au lycée Pierre de Fermat à Toulouse ! Je suis maintenant à emlyon business school !

 

Comment se passent tes deux premières années de prépa ?

Eh bien…c’était des années très difficiles pour moi. On nous demandait beaucoup de travail et beaucoup de rigueur. J’avais des facilités au lycée donc j’avais du mal à m’y mettre au début…et surtout je n’arrivais pas à comprendre ce qu’on me demandait. Je donnais toujours le maximum pour réussir en tout cas malgré la fatigue et le stress. Deux premières années un peu compliquées mais en khûbant j’ai compris plus de choses.

 

Comment tu te prépares aux concours en 2 ans ?

Alors, pour préparer les concours littéraires en tout cas, je pense que la clé est de mener un travail de fond sérieux, d’être très motivé et d’accepter que les résultats ne soient pas visibles uniquement en quelques jours. En prépa littéraire, il faut s’imprégner de tout ce dont on nous parle (en classe, en colle, dans nos lectures, dans les corriges de DS, dans les conférences…). Il faut arriver à emmagasiner le plus d’informations possible. Il arrive alors un moment où l’on a un déclic, où quelque chose se passe et où on comprend ce qu’on attend de nous, ou du moins à peu près. Et ce déclic arrive à des moments différents pour chacun. Moi en tout cas, à force d’écouter en classe, de réviser, de lire, de m’inspirer de copies d’autres élèves, de faire et refaire des versions et des dissertations, j’ai mieux compris ce qu’on attendait de moi.

 

Les concours : comment ça se passe ? Quelle est la différence entre les concours de l’ENS et ceux de la BCE ?

La première année était plutôt compliquée. J’étais très stressée et fatiguée. J’avais du mal à dormir. Finalement, j’ai eu des résultats corrects mais pas à la hauteur de mes attentes. En ce qui concerne la différence entre l’ENS et la BCE, il s’agit de deux banques d’épreuves différentes que l’on passe l’une après l’autre : d’abord l’ENS, puis la BCE. Pas d’inquiétude cela dit, les programmes sont les mêmes !  Ce sont les modalités des épreuves qui changent seulement. Les épreuves de l’ENS qui ne sont pas optionnelles (composition d’histoire, de littérature et de philosophie) durent 6 heures à l’ENS mais durent 4 heures pour la BCE. Les épreuves de version grecque et latine durent 4 heures à l’ENS et 3 heures à la BCE et constituent une LV2 (on choisit si l’on veut passer latin ou grec). De plus, les littéraires doivent passer l’épreuve d’anglais commune à toute la BCE mais également la tant redoutée épreuve de la contraction de texte.

 

Comment tu t’adaptes à cette différence entre les épreuves de l’ENS et celles de la BCE ?

Tout d’abord, cela peut paraître très difficile pour un khâgneux de composer une dissertation en 4 heures quand on a l’habitude de la faire en 6 heures, mais il ne faut pas avoir peur ! Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de s’entraîner à composer en 4 heures. Il faut juste prévoir une répartition stricte de son temps en amont de l’épreuve pour ne pas se laisser emporter par le temps et pour être sûr de finir à l’heure. De plus, comme les sujets sont plutôt déroutants et spécifiques, ce n’est pas le temps qui manque mais plutôt les connaissances. Je me rappelle que la première fois que je passais le concours, le sujet d’histoire était « Droites et gauches en France » alors que le programme était sur le pouvoir exécutif. J’avais beaucoup trop de temps pour ce que j’avais à dire… ! Plus sérieusement, l’important est de se préparer psychologiquement à cette originalité des sujets de dissertation de la BCE. Il faut se dire que les sujets vont forcément surprendre tout le monde et c’est la personne qui sera la plus préparée à être déstabilisée qui s’en sortira le mieux. Il faut donc garder en tête ce qui constitue l’essentiel d’une dissertation : un raisonnement logique et progressif ainsi qu’un très bon français et une belle écriture.

Ensuite, et je sais qu’il est difficile de faire cela en même temps que la préparation aux concours de l’ENS, mais il faut arriver à s’imposer la lecture d’articles en anglais et à s’entraîner chez soi à faire des contractions de texte en trois heures. Ce que je conseille, c’est de faire de l’anglais aussi régulièrement que possible et d’essayer de faire une contraction toutes les vacances scolaires et ce, dès la première année.

 

Tes épreuves favorites et redoutées ?

Mes épreuves favorites…je dirais le latin, l’histoire et la littérature. Mes épreuves redoutées…l’anglais, la philo et la contraction de texte. Je redoutais beaucoup la philosophie car c’est une épreuve très aléatoire pour moi. Pour les concours, j’ai décidé d’adopter une stratégie : répérer les matières que je pouvais potentiellement rater et les matières que je pouvais potentiellement vraiment réussir. Par exemple en philosophie j’ai eu 10 mais en Latin j’ai eu 19,5. Cette stratégie m’a permis d’aller aux concours avec des véritables objectifs. Je pense qu’il ne faut vraiment pas oublier d’être très bon là où on peut l’être ! Oui il faut travailler les matières où l’on est en difficulté, mais il faut être encore meilleur dans celles où l’on performe !

 

Tu as fait latin ? Tu conseilles quoi pour ceux qui font des langues mortes ?

Oui j’ai fait latin ! Et grec ancien aussi ! Mais j’ai choisi de prendre latin en LV2 à la BCE car j’étais meilleure qu’en grec ancien. Je conseille de très bien travailler ces « langues particulières » car elles font vraiment gagner des points aux candidats qui ont beaucoup travaillé. Il faut s’entraîner à faire des versions, s’entraîner à bien traduire les phrases dans un très bon français et s’entraîner à sauver les meubles quand on ne comprend pas le sens d’une phrase ! Ça aussi c’est très important.

 

Tu décides de khuber : pourquoi ? Qu’est-ce que tu changes dans ta façon de travailler ?

J’ai décidé de khûber car j’avais obtenu des résultats moyens aux deux concours (ENS et BCE), et que j’étais assez déçue de mes résultats. Je voulais voir si je pouvais faire mieux. Et je ne regrette pas du tout d’avoir khûbé ! J’ai eu un véritable déclic en khûbant. La troisième année j’ai donc décidé de prendre plus de temps pour moi, de prendre du recul sur mes cours, de me poser un peu en quelque sorte. J’étais beaucoup plus détendue et du coup beaucoup plus efficace ! Je ne faisais plus des fiches pour tout et pour rien, mais seulement sur ce qui me semblait important et où j’avais des difficultés. Je passais plus de temps à lire des bonnes copies ou faire des annales par exemple. J’ai su m’écouter et j’ai su ce qu’il fallait que, moi, je travaille personnellement.

 

Du coup les concours la troisième année : ça donne quoi ? Tu as bien fait de khûber ?

Beaucoup mieux ! Je suis arrivée aux concours beaucoup plus détendue et reposée. J’essayais de me détendre en pensant à des choses drôles avant le début de l’épreuve pour être vraiment concentrée après. Mes résultats ont été vraiment meilleurs ! En littérature par exemple, je suis passée de 8 aux premiers concours, à 16 ! C’est vraiment mon changement d’attitude qui m’a permis de réussir ! Je ne regrette donc pas du tout d’avoir khuber ! Déjà parce que j’ai adoré ma troisième année ! C’était très satisfaisant intellectuellement parlant de se sentir à sa place ! Avant cela, j’avais l’impression que je n’avais pas ma place, que j’aurais mieux fait de rester dans les champs du Gers ! Mais bon j’ai compris ce qu’on attendait de moi et j’ai appris à me détendre et à avoir confiance en moi et c’est ce qui a tout changé !

 

Des conseils pour ceux qui vont passer les concours ?

  • Déstresser et rester concentré malgré le stress
  • Accepter que l’on ne sache pas tout sur tout et que cela est normal
  • Accepter que les sujets puissent être surprenant et qu’on ne peut pas se préparer à tout. Ça fait partie du jeu
  • Reconnaitre ses forces et ses potentiels points faibles pour être vraiment performants au moment voulu
  • Conseils pour les littéraires : faites au mieux et avec ce que vous avez ! Ce n’est pas parce que vous avez moins travaillé les matières communes aux ECG que vous n’avez pas certains avantages en tant que littéraire ! L’important est d’y aller à fond et d’y croire ! N’abandonnez pas le jour de l’épreuve sous prétexte que vous êtes littéraires, au contraire !
  • Et conseil final…faites des stratégies ! Ne mettez pas toute votre énergie dans des matières « faibles » si c’est pour laisser de côté les matières où vous pouvez briller ! Il faut trouver un juste milieu !

 

On remercie chaleureusement Julie pour son témoignage !

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Lou Tardy
Après deux ans de prépa ECE à La Salle Saint-Etienne et maintenant étudiant à emlyon business school, je tiens montrer aux élèves que tout le monde peut réussir !