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Vers une Coupe du Monde de rugby plus verte?

Sommaire

France 2023 et World Rugby ont confirmé leur ambition commune d’organiser une compétition à impact positif et ont pris 4 engagements forts :

  • Réduire l’impact sur l’environnement 
  • Agir pour une économie durable et circulaire 
  • S’engager pour l’éducation, la formation et l’emploi
  • Soutenir l’inclusion et l’accessibilité

France 2023 s’est doté d’une raison d’être : avoir un impact positif pour le rugby, la planète, la France afin de livrer un événement responsable qui réponde aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. La Coupe du Monde de Rugby 2023 sera plus qu’un événement sportif. Elle laissera une trace”, Brett Gosper, Directeur Général de World Rugby.

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Les mesures RSE prises par le comité d’organisation de la Coupe du Monde de Rugby

Dans une interview donnée à BFMTV, Jacques Rivoal, président du comité d’organisation de la Coupe du Monde de Rugby en France, a affirmé cette volonté de faire de cet évènement une compétition responsable. Pour ce faire, des engagements ont été pris pour favoriser la proximité, l’inclusion et l’environnement. Nous retrouvons par exemple la volonté d’une consommation à circuit court : l’engagement ici est de s’ancrer dans le territoire et de promouvoir une alimentation saine avec des « sandwichs circuits courts », c’est-à-dire avec des produits locaux, bio, ou encore d’appellations d’origines contrôlées. Cela permet donc de mettre en avant la richesse et la qualité de la gastronomie et du patrimoine local, et ce faisant de limiter l’empreinte carbone.

De plus, du point de vue social, les mesures sont aussi au rendez-vous. L’objectif est de venir en aide aux plus démunis avec l’aide de la Fédération des Banques Alimentaires, en recyclant les excédents de produits alimentaires invendus afin de les reverser à plus de 2 millions 400 mille familles qui sont dans le besoin. D’autres mesures quant à elles cherchent à avoir un impact sur la formation des jeunes. Pour ce faire, l’organisation de la Coupe du Monde de Rugby innove en créant le Campus 2023, qui est un centre de formation d’apprentis qui bénéficie à 1400 jeunes en formation 50% de leur temps. Puis, le reste du temps, ces apprentis sont en club pour se professionnaliser. Grâce à quoi ils occupent aujourd’hui des postes à responsabilité dans la Coupe du Monde de Rugby 2023.

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Enfin, l’évènement permet de montrer l’exemple grâce aux nombreuses valeurs du rugby, dans « une société de plus en plus archipélisée », en termes “d’inclusion, d’intégration, de liens sociaux, de fraternité, de respect, d’engagement collectif” selon Jacques Rivoal. La volonté est, ici, de rassembler les gens dans un univers de fraternité et d’inclusion et de léguer un héritage immatériel à la fondation Rugby Au Cœur, qui subventionne des clubs de rugby pour le Handicap Santé ou encore pour l’éducation sur l’égalité des chances.

Un bilan carbone compensé

La Coupe du Monde de Rugby a certes un bilan carbone bien moins élevé que celui de la Coupe du Monde de football au Qatar en 2022, mais il n’est pas parfait pour autant. Bien que beaucoup de mesures soient mises en place pour permettre aux visiteurs de se déplacer en transport en commun afin de se rendre aux stades ou aux points de retransmission des matchs en direct de manière plus responsable, le plus dur est de réduire l’impact des touristes étrangers.

En effet, pour les déplacements en France, les équipes sont encouragées à privilégier le train et les spectateurs à utiliser les transports en commun. Mais l’avion pour venir des Tonga, de l’Afrique du Sud ou encore du Chili, ne peut pas être remplacé. Or, ce sont plus de 6000 touristes du monde entier qui sont attendus pour cet évènement, qui pèsent lourd dans le bilan carbone avec ces types de transport.

Ainsi, Jean Rivoal a annoncé qu’une démarche d’absorption de carbone (plutôt que de compensation), serait mise en place. Le but étant d’investir dans des forêts de mangroves qui sont des puits de carbone 20 fois plus efficaces qu’une forêt amazonienne. Ainsi, un budget est prévu pour répondre aux 350 mille tonnes de CO2 attendues par le tourisme étranger que généra cette compétition, selon le président du comité d’organisation de la Coupe du Monde de Rugby.

 

Des valeurs sous-estimées

Le plus problématique à gérer dans le bilan carbone de ce tournoi est donc le poids des déplacements aériens des spectateurs étrangers (environ 88% du bilan) auquel il faut ajouter les émissions liées à l’organisation. Donc au total, un peu plus de 410 000 tonnes de CO2 selon Jacques Rivoal. Or d’après Sami, Startup française qui mesure le bilan carbone des entreprises, le bilan serait plutôt de l’ordre de 640 000 tonnes de CO2.

Ce dernier estime que 73% des émissions (soit 465 000 tonnes de CO2) viendront des déplacements, avec notamment la venue des étrangers qui pèse le plus lourd. Par exemple, selon l’entreprise, les 20 000 fans australiens et néo-zélandais devraient à eux seuls émettre plus de 115 000 tonnes de CO2!

Mais cet évènement reste sur la bonne voie. En comparaison, la Coupe du Monde de Rugby en 2007, déjà organisée en France, avait dégagé 570 000 tonnes de CO2, l’Euro 2016 de football 8,8 millions de tonnes de CO2 et la Coupe du Monde de football de 2022 au Qatar 6 millions de tonnes de CO2, selon Sami.

La Coupe du Monde de Rugby 2023, malgré son importance, engendre donc d’énormes émissions de gaz à effet de serre. Cette situation contraste avec les efforts actuels pour réduire notre impact environnemental. Cependant, cette compétition reflète la société actuelle et offre une opportunité de sensibiliser les fans au dérèglement climatique grâce à sa visibilité médiatique.

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Image de Morgane Masfrand
Morgane Masfrand
Après deux ans de prépa ECG, j'ai à coeur de partager mon savoir et mes acquis de cette expérience enrichissante au sein de Msiter Prépa, en parallèle de mon admission à Rennes School of Business.