La République Démocratique du Congo se lance dans un projet ambitieux : devenir le leader dans la production de lithium, métal essentiel à la production de batteries électriques. C’est un sujet sensible et stratégique dans un contexte où le marché de l’automobile électrique connaît une croissance exponentielle.
La RDC : un pays détenant de grandes réserves de lithium
Le gouvernement congolais conscient de la transition énergétique mondiale souhaite faire du pays, un endroit incontournable pour les grands fabricants automobiles. En effet, le lithium est un métal nécessaire à la production de batteries électriques.
Le gouvernement est désireux d’implanter des usines de production et met en avant sa compétitivité avec deux arguments principaux :
- La RDC détiendrait les plus grandes réserves de lithium de roche dure inexploitées au monde (132 millions de tonnes exploitables et rentables)
- Seulement dix kilomètres du sous-sol de la RDC a été étudié sur la centaine qui regorgerait de ce minerai
Cela dit, avec les chiffres avancés ci-dessus, on peut affirmer que c’est le pays du continent africain au potentiel le plus important. On peut même penser que la RDC pourrait dépasser l’Australie qui détient actuellement la cinquième réserve de lithium la plus importante au monde et qui est la première productrice de lithium du monde.
Le lithium de la RDC attire les convoitises
En effet, sans plus attendre, la société australienne AVZ Minerals a prévu de lancer en 2023 l’exploitation du plus grand gisement de lithium de roche dure au monde. Ce dernier est situé dans la ville de Manono au Congo.
Cependant, AVZ Minerals n’est pas la seule intéressée. Pékin se lance également dans la conquête du lithium avec le groupe chinois Contemporary Amperex Technology Ltd (CATL), leader mondial de la fabrication de batteries.
Ce groupe a décidé de prendre pied à Manono via une coentreprise appelée Suzhou CATH Energy Technologies. Un investissement de 240 millions de dollars est prévu pour une participation de 24 % dans le projet et pourrait dépenser jusqu’à 400 millions au total.
Autrement dit, Pékin compte bien rester leader de la production de batterie électrique quel qu’en soit le prix !
La RDC voit au-delà de l’exploitation de lithium
Pour la RDC, cette découverte constitue un tournant important qui ferait du Congo une zone géographique incontournable de la transition énergétique. La RDC est déjà le premier producteur mondial de cobalt, utilisé pour la fabrication des batteries et des éoliennes, et le quatrième producteur mondial de cuivre, qui entre dans le montage des voitures électriques et des infrastructures de la plupart des énergies renouvelables.
Cependant, les autorités se veulent visionnaire et souhaitent s’imposer au-delà de lithium.
Lors du DRC-Africa Business Forum de Kinshasa fin novembre, qui rassemblait chefs d’Etat, banques et entreprises dans la capitale congolaise afin de déterminer comment « développer une chaîne de valeur autour de l’industrie des batteries, des véhicules électriques et des énergies propres » en Afrique, le gouvernement a annoncé vouloir participer à leur fabrication sur son territoire en transformant le lithium !
Conclusion
« La RDC est la destination la plus compétitive au monde pour installer des usines de fabrication de batteries », a plaidé le président congolais Félix Tshisekedi.
L’enjeu : capter une partie des « 8 000 milliards de dollars » de revenus issus de la vente des véhicules électriques à l’échéance 2025, « 46 000 milliards d’ici à 2050 », a-t-il poursuivi.