Le FMI prévoit une croissance à 4 % en 2024 dans les pays subsahariens, mais cette reprise reste timide et inégale entre les pays.
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Des signes d’amélioration, mais des défis persistants
Malgré les défis en cours, le FMI suggère que l’Afrique pourrait voir la fin des périodes difficiles causées par la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19. La croissance devrait atteindre 4 % en 2024, comparée à seulement 3,3 % cette année. Cependant, la situation reste complexe.
Les raisons de cet optimisme prudent incluent un environnement international légèrement plus favorable. Les États-Unis et l’Europe ont montré une résilience économique relative, et l’inflation mondiale montre des signes d’apaisement. Les prix des denrées alimentaires ont également baissé, ce qui est positif pour les pays subsahariens, où la nourriture constitue une part importante des dépenses. De plus, les banques centrales des pays développés devraient arrêter d’augmenter leurs taux d’intérêt, ce qui pourrait entraîner une réduction de la pression sur les marchés financiers.
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Des économies en amélioration, mais des défis subsistent
Certaines économies majeures, comme l’Afrique du Sud, montrent des signes d’amélioration. Cependant, la région subsaharienne est encore profondément affectée par les chocs économiques des dernières années. Le niveau d’endettement a atteint un sommet de deux décennies, avec près de 58 % du PIB consacré à la dette. De nombreux pays à faible revenu sont confrontés à un risque de surendettement, voire de faillite.
L’inflation, bien que décélérant, continue de peser sur les ménages, avec 14 pays affichant toujours des taux à deux chiffres. De plus, l’instabilité politique s’est intensifiée en raison de tensions géopolitiques, de la faiblesse des institutions et des coûts de la vie élevés. Les coups d’État se multiplient, et de nombreuses régions, notamment le Sahel, font face à des problèmes de sécurité graves.
Par ailleurs, la région subsaharienne souffre de disparités économiques marquées, avec des pays diversifiés comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya ou le Rwanda affichant une croissance plus rapide, tandis que les pays exportateurs de matières premières comme le Nigeria, l’Angola et l’Afrique du Sud connaissent une croissance plus lente. Cette divergence s’est creusée ces dernières années et risque de persister, ce qui est préoccupant.
Les recommandations du FMI
Le FMI recommande d’investir davantage dans le capital humain, d’améliorer la gestion des ressources naturelles et de promouvoir la diversification de l’économie pour réduire les disparités de développement. De plus, le FMI appelle les grands donateurs à fournir un soutien plus significatif à l’Afrique, soulignant l’importance d’une aide étrangère plus régulière et mieux ciblée.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné l’importance d’une Afrique prospère pour un XXIe siècle prospère. Elle a plaidé en faveur d’un soutien accru à la région, car cela contribuerait à renforcer la résilience de l’économie mondiale.