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Alexandra, 17 en spécialité philo à l’ENS

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Découvrez dans cet article l’interview d’Alexandra, khâgneuse qui a obtenu la belle note de 17/20 à l’épreuve de spécialité philo de l’ENS, lui permettant notamment de décrocher la 55ème place nationale en spé philo au concours de l’ENS 2021.

 

 

 

Salut Alexandra, pourrais-tu nous présenter un peu ton parcours ?

Après avoir passé mon enfance en Ouzbékistan, je suis arrivée en France à l’âge de 11 ans. J’ai de suite été sous le charme de la langue, c’est donc naturellement que je me suis dirigée vers le monde des lettres : la khâgne me paraissait le meilleur endroit pour recevoir une formation complète et exigeante dans les disciplines littéraires. Comme le lycée Poincaré de Nancy était réputé accueillant, je me suis lancée.  Si mon ambition s’est de suite portée sur l’ENS, mes résultats au concours de l’ENS 2020 ont été décevants, j’ai donc décidé de faire une khûbe, au terme de laquelle j’obtenu une admissibilité à l’ENS de Lyon en spé philosophie. Mais n’ayant pas réussi à franchir l’étape des oraux, je poursuis aujourd’hui mon chemin en master de philosophie.

 

 

Au concours, tu as été performante dans toutes les matières. La khûbe a-t-elle bénéfique ? Qu’est-ce que cette troisième année t’a apporté ?

La khûbe est vraiment une année de perfectionnisme : j’ai corrigé mes faiblesses, (même les plus légères) et affiné ma méthode en dissertation Si je devais donner un conseil, ce serait d’apprendre à faire des phrases simples, à rendre votre pensée limpide : rendre la copie lisible et agréable pour le correcteur, telles sont les conditions de la réussite.

 

 

Tu as obtenu 11 en khâgne et 17 en khûbe à l’épreuve de spé philo. Ce progrès est phénoménal ! La khûbe a-t-elle changé quelque chose dans ta manière d’appréhender la spé ?

Je dirais surtout que la khûbe m’a permis de mieux cerner les enjeux et attendus de la spé philo, peut-être encore trop opaques en khâgne : en lisant et s’inspirant des copies de quelques camarades qui ont intégré, j’ai compris beaucoup de choses. La maturité acquise au cours des années m’a aussi aidé à prendre du recul sur mes propres erreurs.

L’année de khûbe m’a aussi enseigné à faire raisonner et circuler mes connaissances entre elles : il ne s’agit pas donc pas de réformer sa manière de penser, mais de mieux articuler notre raisonnement et nos connaissances.

 

 

Comment résumerais-tu ta méthode de travail et ta préparation en spé philo ?

La première étape -et peut-être bien la plus décisive-, c’est de bien suivre les cours. Les cours de philo ne sont pas du blabla! La philosophie requiert beaucoup de méthode, de gymnastique, je mettais donc un point d’honneur à avoir une prise de note dynamique et synthétique.  Ensuite, mon premier support de travail n’a pas été mes fiches de cours, mais bien les textes : si vous êtes en spécialité philosophie, l’appropriation authentique des textes est indispensable. Les fiches sont des « rappels », mais ne remplaceront jamais le support original.

 

 

En khâgne moderne, l’épreuve de spécialité a un coefficient deux fois supérieur à celui des autres matières. Consacrais-tu plus de temps à la spé philo qu’aux autres discipline ?

Non, peut-être même légèrement moins. Mais cela était stratégique : visant l’ENS, je devais travailler mes matières faibles pour obtenir des résultats homogènes. Autrement dit, me consacrer davantage aux matières où j’avais du mal à cerner les attentes était un parti-pris : si la spé était mon point-fort, j’ai choisi de me concentrer sur mes faiblesses.

 

 

Fournissais-tu un travail supplémentaire à celui demandé par tes professeurs ? Essayais-tu d’aller plus loin ?

Quand je n’étais pas très motivée pour travailler, je visionnais une conférence vidéo sur Youtube ou alors j’écoutais un podcast sur France Culture pour « me mettre dans le bain ». J’ai toujours aimé rentrer en douceur dans les disciplines, avec mes propres petites références : parfois, je faisais simplement une petite chasse aux citations sur les différents programmes, de quoi me constituer ma petite « banque de citations ».

Mais je dirais que la petite routine qui m’a permis de progresser a été surtout méthodologique : je tenais un « carnet à erreurs » dans lequel je listais tout type de fautes à ne plus faire, et que j’enrichissais au fur et à mesure des khôlles et dissertations. Cela m’aidait beaucoup : je les relisais avant les DS pour me fixer des objectifs et me motiver !

 

 

On veut ton secret… Qu’est-ce qui, selon toi, fait la différence dans une dissertation de philo ?

La simplicité. Je ne l’ai compris qu’au milieu de mon année de khûbe, mais mieux tard que jamais ! Le plus important est de rendre sa pensée assez puissante pour qu’elle brille dans sa simplicité. Autrement dit, ne faites pas des phrases comme celle que je viens de faire ! Un élève de terminale doit pouvoir comprendre chaque étape de votre raisonnement.

 

 

Merci Alexandra ! Un dernier petit conseil pour les khâgneux en spé philo ? 

C’est un conseil un peu étrange mais je dirais d’être humble. Humble dans la pensée. Toujours cultiver une modestie dans la manière dont vous traitez vos sujets et vos auteurs. Cela ne vous empêchera pas d’écrire une copie engagée et vive, mais cela vous poussera à adopter finalement une honnêteté intellectuelle qui, je crois, plaît beaucoup aux correcteurs

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Marie Mouret