Le 1er septembre 2022, Cristina Fernandez de Kirchner, actuelle vice-présidente du pays, a été victime d’un attentat manqué. Un homme cagoulé et infiltré dans la foule a tenté de tirer sur elle. Cela s’est produit lorsqu’elle saluait ses partisans près de sa résidence personnelle à Buenos Aires. Pour rappel, Cristina Fernandez a également été présidente de l’Argentine pendant deux mandats entre 2007 et 2015. Elle menait alors une politique de gauche avec de nombreuses nationalisations comme l’avait fait auparavant son mari, Nestor Kirchner au pouvoir de 2003 à 2007. Ces deux dirigeants sont à l’origine du kirchnerisme créé en 2003, un mouvement politique argentin de centre-gauche orienté vers le péronisme.
Les images de l’attaque du 1er septembre ont fait le tour du monde. Le parti au pouvoir, Todos, a parlé d’une tentative d’assassinat et a qualifié cet événement d’ « extrêmement grave ». Le président argentin Alberto Fernandez s’est exprimé et a tenu les mots suivants : « C’est le plus grave [évènement] qui soit arrivé depuis que nous avons retrouvé la démocratie. Pour une raison qui n’a pas encore été confirmée techniquement, le pistolet, qui contenait cinq balles, n’a pas fait feu alors qu’il a été déclenché. ».
Cette tentative d’attentat a plongé le pays dans un scénario de consternation et d’incertitude au milieu d’une crise prolongée qui a été ravivée ces dernières semaines par les différentes procédures judiciaires auxquelles Cristina Fernandez de Kirchner est confrontée. La crise avait quant à elle pour origine de nombreux autres facteurs comme la situation économique et politique.
Le contexte judiciaire autour de cette attaque
Les événements ont été capturés pratiquement en direct par les téléphones de plusieurs témoins, ainsi que par la télévision publique. La scène s’est déroulée à Buenos Aires dans le quartier où réside Cristina Fernandez de Kirchner. Depuis plusieurs jours, ses partisans se sont rassemblés près de son domicile alors qu’elle est en plein procès judiciaire pour corruption. En effet, mi-août deux procureurs ont requis des peines de prison allant jusqu’à 12 ans à son encontre et une déchéance à vie pour avoir prétendument fraudé l’État dans des travaux publics et détourné des fonds lorsqu’elle était présidente entre 2007 et 2015. La vice-présidente rejette ces accusations, affirmant qu’elle est en position de victime dans cette procédure judiciaire. Au milieu de cette situation, ses partisans se sont mobilisés pour lui apporter du soutien. En revanche, des émeutes ont éclaté pendant les semaines passées lorsque les forces de l’ordre ont tenté d’installer une clôture autour de la maison de Cristina Fernandez. Mais ce contexte de procédures judiciaires n’est qu’un des éléments entourant la tentative d’assassinat.
Le contexte au sein du pays et les réactions face à cet évènement
L’Argentine connaît depuis une vingtaine d’années ce qu’on appelle au sein du pays “La Grieta” que l’on peut traduire par la faille. Il s’agit d’une opposition très forte entre les partisans du kirchnerisme et des partisans du centre-droit, notamment ceux du président qui a succédé à Cristina Fernandez, Mauricio Macri.
Lors de la tentative d’assassinat, l’actuelle vice-présidente saluait ses partisans lorsque les caméras ont filmé un homme infiltré dans la foule qui tendait le bras en tenant l’arme à quelques centimètres de la tête de la femme. L’image semble le montrer en train d’essayer de l’activer mais cela ne fonctionne pas. Cristina Fernandez s’accroupit à ce moment-là et, au milieu de l’agitation, commence la traque de l’homme armé. La vice-présidente n’a pas été blessée et l’agresseur a finalement été appréhendé. Selon les autorités, il s’agit d’un citoyen brésilien ayant déjà un casier judiciaire.
Des chaînes et des messages de soutien à Cristina Fernandez de Kirchner sont arrivés immédiatement, tant de la part du gouvernement que de l’opposition. Même l’ancien président Mauricio Macri, principal rival politique de la vice-présidente, a écrit un message sur ses réseaux sociaux. Il a tweeté : « Je répudie absolument l’attaque subie par Cristina Fernandez, qui n’a heureusement pas eu de conséquences pour la vice-présidente. ».
Conclusion sur cette attaque et perspectives pour l’avenir
En presque 40 ans de démocratie, il n’y a pas eu de violence politique au sein du pays. Il y a eu de nombreuses crises économiques et sociales comme celle que le pays connait actuellement, mais aucune violence politique notable. Cristina Fernandez s’en sort indemne mais cet incident aggrave la crise que connait actuellement le pays.
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