Le verdict concernant le procès de Cristina Kirchner est tombé : 6 ans de prison, la déchéance politique à vie ainsi que la confiscation de plusieurs millions de dollars. L’ancienne vice-présidente a été condamnée pour corruption bien qu’elle continue de nier les faits et assure toujours être en position de victime dans cette guerre judiciaire. Elle a été jugée suite à des contrats irréguliers qui ont eu lieu entre 2003 et 2015, soit pendant qu’elle gouvernait le pays avec son mari, Nestor Kirchner. Il s’agit de la première fois dans l’histoire du pays qu’une vice-présidente en fonction est jugée et condamnée pour corruption.
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L’origine de cette condamnation
La décision finale concernant cette affaire de corruption est revenue à un tribunal pénal et les 3 juges ont décidé à l’unanimité de cette condamnation. Cristina Kirchner a donc été condamnée pour un délit « d’administration frauduleuse ». Cela se traduit par une peine de 6 ans de prison et la déchéance politique à perpétuité. A cela s’ajoute également la confiscation de millions de dollars des biens de Kirchner et des autres condamnés dans l’affaire.
L’accusation est fondée sur l’existence de nombreux contrats irréguliers pour des travaux publics dans la province de Santa Cruz où vie la vice-présidente avec sa famille. Ces contrats ont eu lieu entre 2003 et 2015 ce qui correspond précisément à la période où le pays était dirigé par Cristina Fernandez de Kirchner et son époux défunt. D’après les accusations, quelques jours avant que le président prenne ses fonctions en 2003, le couple a créé une entreprise de construction au nom d’un ami qui a également été condamné dans l’affaire. Cette entreprise a reçu près de 79% des chantiers qui ont eu lieu dans la province argentine pendant que Nestor Kirchner était au pouvoir. Ces 79% correspondent à 51 chantiers publics dont seulement deux ont été terminés à temps. Le préjudice pour l’Etat a été estimé à plus de mille millions de dollars. D’autre part, l’entreprise a cessé toute activité en décembre 2015 juste au moment où les Kirchner n’étaient plus au pouvoir.
En plus de la vice-présidente, il y a d’autres personnes condamnées dans cette affaire qui sont des anciens fonctionnaires du kirchnerisme. Certains ont même déjà été jugés pour d’autres cas de corruption en Argentine. Le plus connu est Julio de Vido, ex-ministre de la planification fédérale entre 2003 et 2015 qui a été arrêté à son domicile. Cet homme était considéré comme le bras droit de la famille Kirchner.
La réponse de Cristina Kirchner face à ce verdict
La vice-présidente se défend en affirmant que la fiscalité n’a pas de preuves concrètes contre elle. Aucun élément avancé par la justice ne la lierait directement à ces délits de corruption. De plus, les 51 chantiers ont déjà fait l’objet d’une première enquête judiciaire dont aucune preuve n’en est ressortie.
Le président actuel Alberto Fernandez s’est exprimé sur les réseaux sociaux suite à cette condamnation en affirmant que le principe de ne pas juger plusieurs fois le même fait a été violé. Il soutient donc sa vice-présidente dans cette affaire.
Mais en plus de nier les faits contre elle, Cristina Kirchner maintient que cette affaire fait partie d’une persécution politique, médiatique et judiciaire qui serait orchestrée par l’ancien président Mauricio Macri, un de ses principaux rivaux politiques. Elle se sent prise au piège dans une guerre judiciaire qui chercherait uniquement à mettre fin au kircherisme.
Ce qu’il va se passer pour Cristina Kirchner suite à cette condamnation
Cette condamnation ne signifie pas que la vice-présidente est destituée de suite et directement envoyée en prison. Le jugement doit d’abord être signé et cela peut prendre des années en Argentine face à la tension que connaît le secteur judiciaire. De plus, son poste lui garantit une impunité jusqu’en décembre 2023 lorsque son mandat prendra fin. Elle pourra donc même se présenter aux élections pour un nouveau poste politique ce qui allongerait son impunité. Mais Cristina Kirchner a pour l’instant rejeté cette idée.
Ce n’est pas le seul cas de corruption qui reste en cours en Argentine, l’ex-président Mauricio Macri est également accusé et n’a pas encore été condamné. L’affaire de Cristina Kirchner reste donc en suspens bien que le verdict soit tombé.