Kuczynski, Ricardo Martinelli, Odebrecht,… Tous ces noms sont confus pour toi ? Pas de soucis, dans cet article nous allons revenir sur l’essentiel de la corruption en Amérique Latine. Mais alors, qu’en est-il de la corruption en Amérique Latine depuis ces dernières années ?
L’Amérique Latine : un continent touché par la corruption
La corruption est omniprésente en Amérique Latine depuis plusieurs siècles. Chaque année, Transparency International partage un rapport qui montre l’indice de perception de la corruption dans les pays. Si l’Uruguay est un bon élève vis-à-vis de la corruption, ce n’est pas le cas de tous ses voisins qui se classent presque tous en dessous de la 60ème place mondiale en terme de corruption.
La corruption touche tous les fonctionnaires de l’Etat: que ce soit les présidents, les juges, les forces de l’ordre. Les affaires de corruption viennent compromettre la politique de ces pays pour cause d’arrestation des dirigeants et des proches du gouvernement.
La situation péruvienne : entre lutte contre la corruption et pots-de-vin
En 2020, le Pérou a connu un bouleversement total faisant connaître au pays près de 3 présidents en moins d’une semaine. La lutte contre la corruption est la principale cause de ce changement du panorama politique.
En mars 2018, Martin Vizcarra arrive à la tête du gouvernement du Pérou avec une politique de lutte contre la corruption. Effectivement, les quatre précédents présidents étant tous liés à l’affaire Odebrecht, il veut faire revenir l’ordre dans le pays. En 2020, c’est à son tour d’être accusé : après avoir échappé à une motion de censure en octobre, il est destitué en novembre. Vizcarra aurait reçu des pots-de-vin lorsqu’il était gouverneur en 2014.
- Kucsynski, président de 2016 à 2018 a été arrêté et condamné pour corruption.
- Humala, président de 2011 à 2016 a été impliqué dans le cas Odebrecht. Il a été jugé une première fois en 2017, puis libéré. Il est de nouveau jugé en 2022.
- Garcia, président de 2006 à 2011 se suicide juste avant son arrestation pour corruption.
- Toledo, président de 2001 à 2006 est toujours en fuite après sa condamnation pour corruption.
En savoir plus sur la politique du Pérou ici.
Le Venezuela : numéro 1 de la corruption en Amérique Latine
Sous le gouvernement de Chávez, la corruption s’est largement développée dans tout le pays. Les partisans de Chávez occupent des places importantes dans le gouvernement et les pots-de-vin se multiplient.
En 2007, un partisan de Chávez, Antonio Wilson est arrêté en Argentine alors qu’il prenait un vol privé payé par le gouvernement vénézuélien. Arrêté avec plus de 500 000 dollars américains sur lui, il devait participer à la signature d’un accord entre les deux pays.
Le gouvernement de Maduro n’aide pas non plus dans la lutte contre la corruption. Les proches de Maduro mèneraient des trafics de drogue de masse qui s’avèreraient être réinvestis dans les différentes campagnes présidentielles de l’actuel président. Cabello, homme politique influent dans le pays est aussi lié à de nombreuses affaires de corruption et de cartels de drogue. Selon des lanceurs d’alerte, il serait à la tête d’un large réseau de trafic (le cartel des soleils).
La corruption s’étend aussi dans tout le pays et touche les agents administratifs, les douanes et les forces de police. Les accusations sont nombreuses vis-à-vis des forces de l’ordre qui sont accusées d’avoir participé à des vols et des enlèvements.
Pour en savoir plus sur la politique du Venezuela, c’est ici.
La justice corrompue : la Bolivie touchée par des scandales de corruption
Si la corruption est omniprésente dans la vie politique en Amérique Latine, elle n’épargne pas non plus la justice. En Janvier 2022, Richard Choque Flores est libéré de prison pour être assigné à résidence en échange d’un pot de vin de près de 3500 dollars. En Bolivie, le tribunal avait condamné Choque Flores pour le meurtre de deux femmes et le viol d’une dizaine d’autres.
Le taux de violence sexuelle et de féminicide dans le pays est l’un des pires en Amérique Latine et cela ne peut qu’aller de pire en pire car la justice bolivienne est elle aussi victime de la corruption. En effet, les témoignages lors d’audience dénonçant le sexisme des forces de l’ordre et du système judiciaire croient tous les jours dans ce pays frappé par la corruption du système judiciaire. Rares sont les juges qui ne reçoivent pas de pots-de-vin en échange d’une peine allégée ou annulée.
Le scandale Odebrecht
L’affaire Odebrecth regroupe près de 10 pays en Amérique Latine : Argentine, Brésil, Colombie, Equateur, Guatemala, Mexique, Panama, Pérou, République Dominicaine et Venezuela. L’affaire touche aussi l’Amérique du Nord et quelques pays d’Afrique. L’entreprise de construction Odebrecht est liée à de nombreux dirigeants de ces pays et leurs aurait versé des pots-de-vin. Tous les dirigeants en fonction depuis les années 1980 se retrouvent vite liés à l’affaire, les paiements entre l’entreprise de construction et les présidents se multiplient.
- En Argentine, le scandale touche de nombreux ministres. Ils se retrouvent jugés et condamnés pour une grande partie.
- Brésil, l’affaire Odebrecht implique les présidents Temer et Lula.
- Panama, c’est l’ancien président Ricardo Martinelli qui aurait reçu des pots-de-vin.
- Pérou, tous les hauts fonctionnaires de 2005 à 2014 ont reçu des pots-de-vin, parmi eux, les présidents Toledo, Garcia, Humala et Kuczynski.
L’argent reçue par les dirigeants politiques permettaient à l’entreprise de construction brésilienne d’étendre son pouvoir de marché dans toute l’Amérique Latine en profitant de laisser-passer de la part des gouvernements.
Un peu de vocabulaire pour accompagner les connaissances :
- El soborno, el pago, el dinero,
- Sentenciado, encarcelado, arresto domiciliario
- Los familiares del presidente, los ministros, los funcionarios, la policía
- Estar vinculado al caso, ser acusado, empresa de construcción
Pour finir
Pour conclure, si nous avons retracé quelques éléments de la corruption en Amérique Latine, cette liste n’est pas exhaustive. En effet, les cas de corruption sont nombreux et bien souvent étouffés par les gouvernements en vigueur. Cette corruption aussi forte dans les pays d’Amérique Latine empêche leur développement, faisant croître la pauvreté et la violence.