La question des droits des minorités est un sujet très fréquent dans l’actualité hispanique, et toujours en mouvement. Ce sujet et plus généralement, les droits humains, reviennent ainsi très souvent en colle, pour parler du manque de droits ou de liberté des populations indigènes en Amérique latine, ou pour parler des droits des femmes, récemment d’actualité en Argentine par exemple. Ainsi il est très important d’avoir des exemples sur ce sujet, à mobiliser à l’oral (en colle, ou bien durant les oraux des concours), mais aussi à l’écrit. Nous allons prendre aujourd’hui deux exemples, deux personnes emblématiques venant de deux pays différents, qui se sont battues à leur manière pour permettre aux peuples indigènes d’accéder à davantage de droits humains : Rigoberta Menchú au Guatemala mais aujourd’hui mondialement connue, ainsi qu’Evo Morales, ancien président de Bolivie.
Rigoberta Menchú
Rigoberta Menchú est une femme guatémaltèque très importante et inspirante dans l’histoire de la lutte pour les droits des personnes indigènes et des droits de l’homme en général. Elle est née le 9 janvier 1959. Elle nait dans une famille pauvre appartenant à la communauté indigène des Quiches (une des plus importantes communautés de la culture Maya). Cette femme a réussi à gravir des sommets en faveur des droits de l’homme malgré une situation compliquée au Guatemala (elle a notamment vécu durant la guerre civile). La vie de Rigoberta Menchú incarne l’oppression et les discriminations auxquelles sont soumis les indigènes depuis la conquête espagnole de 1492. Elle participe en 1991 à la préparation d’une déclaration des droits des peuples autochtones aux côté des Nations Unies.
Elle reçoit pour sa bravoure et ses combats le Prix Nobel de la paix en 1992, à seulement 33 ans, comme récompense pour son combat et son travail en faveur des droits des peuples autochtones et son travail pour favoriser la justice sociale. Elle s’unit à partir de 2006 à d’autres femmes détentrices de Prix Nobel de la paix (elles sont six en 2006) pour prôner les droits des femmes.
Le Prix Nobel de cette femme inspirante lui a permis de créer la fondation Rigoberta Menchú Tum qui a pour but de mettre en place des programmes éducatifs, de favoriser la participation citoyenne et surtout celle des femmes, de lutter contre l’impunité, et de mettre en avant le développement communautaire. Elle réussit par son parcours à attirer l’attention des autorités internationale et de l’opinion internationale concernant les souffrances et les discriminations que subissent des peuples indigènes sur le continent américain. Ambassadrice à l’UNESCO depuis 1993, elle est reconnue et considérée comme une autorité morale et comme un modèle à suivre.
Evo Morales
Evo Morales, président de Bolivie de 2006 à 2019, a été le premier dirigeant autochtone d’Amérique latine. Evo Morales fait parti du MAS (Movimiento Al Socialismo), le mouvement vers le socialisme, créé en 1997. Le chef d’Etat d’ascendance amérindienne s’affirme et s’engage à écouter les revendications culturelles et sociales des populations indigènes. Son arrivée en tant que président est un réel bouleversement pour la politique et le peuple bolivien. Il revendique tout au long de son mandat, les droits des autochtones et est un facteur d’espoir pour les peuples indigènes, qui ont massivement voté pour lui, réussissant à modifier la constitution bolivienne en 2009 en faveur des indigènes. Il cherche à réduire la pauvreté, l’analphabétisme ainsi que les inégalités. Des normes sont reconnues par l’Etat notamment la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones de 2007 ainsi que la Convention 169 de l’OIT de 1989. Evo Morales a été soutenu par des peuples indigènes et notamment par les Andins, qui travaillent dans les mines, étant donné que Morales a mis en place un système coopérativiste contrairement au Pérou où de grandes entreprises internationales sont propriétaires des mines.
Dans les premières années de son mandat, Evo Morales a été un président très apprécié des peuples autochtones, on parle d’ « Evo, el presidente aimara ». Il a repris le code moral des Incas en disant « Ama Sua, Ama Llulla, Ama Qhella » = « No seas ladrón, no seas mentiroso, no seas flojo ». De plus, la constitution bolivienne de 2008 reconnait la wiphala, qui est un symbole ethnique du peuple aimara, le drapeau adopté par de nombreuses ethnies des Andes, comme un symbole d’Etat
Malgré ces avancées depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales, les peuples autochtones déplorent toujours la faiblesse, le manque de droits ainsi que le manque de protection de leurs territoires. Les peuples autochtones continuent de se sentir rejetés par le gouvernement, dans les plans économiques et/ou dans les aménagements territoriaux mis en place l’ancien dirigeant bolivien.
Quelques dates en plus sur le mandat d’Evo Morales
- 18/12/2005 : élu président de l’état plurinational de Bolivie (premier mandat)
- 06/12/2000 : réélu président (deuxième mandat)
- 20/10/2019 : réélection (suspendu)
- 10/11/2019 : démission
Vocabulaire
les indigènes = les peuples autochtones : los (pueblos) indígenas
un Prix Nobel : un Premio Nobel
un crime contre l’humanité : un crimen de lesa humanidad
guatémaltèque : guatemalteco (jamais de majuscule pour les nationalités)
attirer l’attention : llamar la atención
ambassadrice/ambassadeur : embajadora/embajador
un mandat : un mandato
démission : renuncio
bravoure : valor/ valentía
les droits des femmes : los derechos de las mujeres
ancien/ex-président : ex/emérito