L’Allemagne est considéré comme leader en Europe dans le secteur des énergies renouvelables. Cependant, malgré de nombreuses mesures prises pour l’objectif de la neutralité carbone en 2050, l’Allemagne reste aussi un des plus gros pollueurs d’Europe.
Die Energiewende : le tournant énergétique allemand
Suite à l’accident de Fukushima en 2011, le gouvernement allemand avait alors décidé de lancer die Energiewende (le tournant énergtique). Ce plan consiste en deux objectifs principaux : la sortie du nucléaire d’ici 2022, et la neutralité carbone d’ici 2050.
Concernant le nucléaire, l’Allemagne a déjà fermé 11 centrales nucléaires sur les 17 existantes, et les 6 dernières seront hors-service d’ici l’an prochain. Pour compenser la perte de production d’électricité, l’Allemagne a du tout d’abord avoir recours aux énergies existantes : le charbon, le gaz, et en 2011 un peu de renouvelables. Cependant, depuis cette date l’Allemagne a réellement développé ses énergies renouvelables, ce qui le place aujourd’hui en leader en Europe.
Les énergies renouvelables en Allemagne
En 2019, 39,9% de la production d’électricité provenait d’énergies renouvelables. En effet, le déploiement de l’énergie éolienne en Allemagne est massif. Toujours en 2019, il couvrait 18% de la demande en électricité. Ces parcs éoliens ont été développé sur terre, mais aussi beaucoup en mer, les fameux parcs « offshore ». Avec la supposée entrée des Verts (Die Grünen) dans la prochaine coalition(voir l’article actualités octobre en Allemagne) la part de l’éolien pourrait encore augmenter. En effet, une des mesures principales de leurs campagnes était de vouloir consacrer 2% de la surface terrestre de l’Allemagne à l’énergie éolienne.
Concernant l’énergie solaire, la part de celle-ci atteignait 10% de la production d’électricité en 2019. Ici aussi, de grands moyens ont été développés depuis 2011 pour développer cette énergie (comme par exemple le parc Waldpolenz en Saxe, inauguré en 2009, ou encore le plus grand à ce jour : un parc de 164 hectares situé dans le Brandenburg, près de Berlin).
Enfin, la troisième énergie renouvelable est la biomasse, elle représentait 8% de la production d’électricité en 2019.
Cependant, les énergies renouvelables sont soumises à des contraintes techniques et économiques.
Tout d’abord, il y a de fortes contraintes techniques concernant les énergies renouvelables. En effet, cela représente un défi pour les réseaux de transports et de distribution, mais aussi pour le maintien de la sécurité d’approvisionnement de l’Allemagne et de l’Europe. De plus, la production éolienne et solaireest soumise à de fortes variations : la production peut être très importante sur une période, puis baisser fortement ensuite. Aujourd’hui, l’Allemagne est encore peu confrontée à ces contraintes car elle dispose de moyens de production continue que sont les centrales nucléaires et les centrales à charbon. Cependant, cela va changer dans les prochaines années car l’arrêt du nucléaire est programmé pour 2022, celui du charbon pour 2038.
Des solutions existent pour pallier à ces centrales, mais elles sont encore aujourd’hui peu développée. C’est pourquoi il faudra encore du temps pour que l’Allemagne arrive à s’approvisionner entièrement à l’aide d’énergies renouvelables, et qu’elle arive aussi à assurer sa sécurité d’approvisionnement.
De plus, les énergies renouvelables sont aussi soumises à des contraintes économiques. L’Institut de Düsseldorf (DICE) a effectué une étude concernant le coût économique des énergies renouvelables de 2000 à 2025. Ceux-ci s’élèvent à 520 milliards d’euros, même si bien entendu, d’autres investissement seront faits après 2025 pour atteindre les objectifs fixés. De ce fait, le prix payé pour l’électricité par la population allemande est un des plus élevés d’Europe. Même si l’Etat allemand assure que dans les prochaines années, il prendra en charge une partie des frais, il reste encore quelques doutes, comme par exemple comment la facture se réduira réellement pour les consommateurs.
Les énergies fossiles
Une commission chargée par le gouvernement a conclu a un accord en 2019 : l’arrêt des centrales à charbon devra être fait d’ici 2038. Elle préconise également des investissement massifs de la part du gouvernement afin de compenser l’envol des prix de l’électricité qui suivra (2 milliards d’euros).
Cependant, la sortie du charbon et du nucléaire combiné va faire perdre une forte partie de la production actuelle d’électricité en Allemagne. Même si les énergies renouvelables sont d’ores et déjà bien développé, cela ne suffira pas (pour l’instant) à compenser cette perte. L’Allemagne compte donc s’appuyer sur le gaz, d’où le projet Nordstream 2 avec la Russie.
Concernant le nucléaire, un pas avait déjà été fait en 2002. La coalition SPD / die Grünen (sous GerhardSchröder) a interdit en 2002 toute nouvelle construction de nouvelle centrale. Cela se solda en 2002 par la loi Atomique (poursuivie en 2010 et en 2018). Le principal défaut de cette loi est qu’elle ne fixait aucune échéance concernant la fermeture des centrales. Cela a été accéléré en 2011 après l’accident de Fukushima (cf. intro).
Ainsi, le nucléaire prend désormais de moins en moins de place dans la production d’électricité nationale en Allemagne (2019 : 12,3%).