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Enjeux économiques et réchauffement climatique

Sommaire

Croissance et émissions de gaz à effets de serre sont inextricablement liés et c’est parce qu’ils le sont autant que tous les regards se tournent aujourd’hui vers le secteur économique et son impact.

Avant toute analyse, il faut poser les définitions et les enjeux d’un tel sujet !

 

  • Enjeux : ce qu’il y a à gagner ou à perdre (ce terme vient initialement du vocabulaire des jeux d’argent). Dans le cadre de notre sujet, les enjeux constituent les actions (ou inactions) des sociétés humaines face au changement climatique.

 

  • Réchauffement climatique : élévation globale des températures mondiales. Aujourd’hui, on parle d’ailleurs bien davantage du « dérèglement climatique », c’est-à-dire qu’on rajoute une dimension supplémentaire qui est la prise de conscience que les sociétés humaines ne sont pas adaptées au changement climatique.

 

  • Économie : au sens de la discipline, l’économie est « l’étude de l’allocation de ressources rares entre plusieurs usages alternatifs » (L. Robins)

 

On peut d’ailleurs, avant même de commencer à réfléchir plus précisément sur le sujet, préciser les causes de ce réchauffement climatique que nous vivons. Sans surprise, ce sont nos modes de vie actuels (« insoutenables ») ainsi que la perpétuelle hausse de la population mondiale (prévue à 10,4 milliards en 2080).

 

Selon les géologues, nous sommes entrés dans l’anthropocène, où l’activité humaine est désormais la principale force du changement climatique,  et non plus seulement les forces géophysiques. 

 

 

Le lien entre croissance et émission de gaz à effets de serre (GES)

 

Il n’y a pas de découplage entre croissance et émission de GES. 

En effet, il est indéniable que les grandes entreprises (du CAC40 par exemple) sont celles qui contribuent le plus à la croissance mais aussi au dynamisme industriel français. Mais ce sont aussi inévitablement celles qui polluent le plus, et dont l’impact environnemental est le moins bon. Même si elles se vantent « d’agir » contre le réchauffement climatique, elles sont pour la plupart accusées de greenwashing (procédé qui consiste à se donner une image trompeuse de responsabilité écologique). 

Plus les entreprises produisent, plus elles polluent.

Le questionnement clé ici est de se demander comment lutter contre le dérèglement climatique sans pénaliser la croissance ?  

Comme nous venons de l’évoquer rapidement, le développement durable n’est encore un idéal au sens ou il n’est que très peu appliqué et respecté. Il ne reste que très superficiel, surtout pour les grandes entreprises qui cherchent à « verdir » leur image sans avoir aucune convictions écologiques. 

 

Les études et données peuvent être trompeuses…  

On observe par exemple une baisse du rapport émission de CO2 / énergie notamment avec le développement des énergies renouvelables. Mais pour autant les emissions anthropique de CO2 augmentent toujours. Cela est en partie du à la hausse du niveau de vie mais également a l’augmentation de la population.

Entre 1990 et 2020, les emissions anthropiques de CO2 se sont multipliées par 1,6.

Ce paradoxe des chiffres peut s’expliquer par ce qu’on appelle le paradoxe de Jevons : une utilisation plus efficace des energies fossiles n’entraine pas de baisse des rejets globaux mais, au contraire, une hausse.

Jevons l’explique ainsi : le progrès technique rend la prod moins énergivore certes, donc moins couteuse. Les prix baissent et la demande augmente. Les entreprises répondent en augmentant la production. L’augmentation de la production est donc plus rapide que la hausse de l’efficacité des techniques de production. Donc les rejets globaux augmentent et ainsi de suite. 

Les couts sociaux sont énormes et personne ne veut les assumer 

 

Les risques et les couts sociaux sont inégalement répartis dans le monde.

En effet, certaines zones géographiques sont davantage exposées aux catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique. Dès lors, le sentiment d’urgence et le rôle à jouer diffèrent grandement selon les pays.

Prenons l’exemple de la zone polaire. Effectivement, les zones polaires se réchauffent plus vite que le reste du monde. 

De plus, certains pays avancent l’argument de la croissance come « droit » à polluer. C’est le cas de la Chine qui refuse de verdir sa production sous prétexte que les pays développés (européens ou américains) ont pollué pour se developper et pour faire grandir leur production. La Chine refuse alors le protocole de Kyoto en 1997 arguant que les pays développés ont financé leur développement en puisant dans le capital naturel mondial et qu’il serait donc injuste d’empêcher les pays en développement, aujourd’hui, de faire pareil. 

Lire plus : L’importance de l’environnement et de l’écologie en Chine.

 

Les pays sont conscients de leurs intérêts collectifs mais ils ne coopèrent pas spontanément.

La question de la diplomatie climatique a été formalisé comme un dilemme du prisonnier par l’économiste  Nordhaus dans un article daté de 2008. Il y explique que les acteurs (ici les États) rationnels savent que la coopération mondiale constitue l’optimum collectif. Mais que les gains individuels de defection sont plus hauts que ceux de coopération si les autres coopèrent. 

C’est ce qu’on appelle le problème du passager clandestin en économie appliqué à un bien collectif mondial qu’est le climat : tout le monde a interêt à agir mais personne n’a intérêt à en supporter les couts.

 

 

Ainsi, les enjeux sont patents : comment adapter la production des grandes entreprises, essentielles à la croissance, aux grands enjeux climatiques ? 

 

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Camille Huentz