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L’Equateur en deuil après l’assassinat de Villavicencio

Sommaire

L’Equateur est un petit pays d’Amérique du Sud situé entre la Colombie et le Pérou, sa capitale, Quito compte près de 2.7 millions d’habitants.

 

Déroulement des faits : assassinat de Villavicencio

L’Equateur a été touché par un évènement particulier ce mois d’août 2023, l’un des candidats à la présidentielle a été assassiné lors de la sortie d’un meeting.

Le président actuel équatorien a convoqué une réunion en urgence avec les hauts responsables de la sécurité du pays. Cette décision intervient après qu’un individu suspect ait été appréhendé et transporté à l’unité du procureur général de Quito, celui-ci a ensuite succombé à ses blessures. Au total, 9 personnes ont été concernées par cette attaque, parmi lesquelles figurait un candidat aux élections et 2 policiers, comme l’a rapporté le bureau du procureur.

En effet, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent la scène et des mouvements de panique ou encore d’incompréhension : bon nombre d’individus se mettant à l’abri lorsque les coups de feu éclatent.

 

Fernando Villavicencio, un candidat « dérangeant » dans la sphère politique pour ses prises de position

Auparavant, le parti de Fernando Villavicencio, « Movimiento Construye », avait déjà signalé une attaque armée dans ses locaux à Quito. Cette situation avait d’ailleurs conduit le parti à discuter du retrait ou de la suspension éventuelle de la campagne du candidat en raison de cette violence politique à son égard. Cependant, Fernando Villavicencio s’est opposé à cette décision, soulignant que « rester silencieux et se cacher face à des actes criminels était de la lâcheté », selon les membres de son parti.

De plus, il est important de préciser que Fernando Villavicencio était un ancien syndicaliste et journaliste, il avait l’habitude de réaliser des recherches et des rapports afin de dénoncer certains faits dans le pays qui, selon lui, nuisent à sa paix et sa croissance.

Par exemple, Fernando Villavicencio avait joué un rôle clé dans la révélation d’un vaste réseau de corruption impliquant l’ancien président Rafael Correa, condamné à 8 ans de prison et qui réside actuellement en Belgique. D’ailleurs, Fernando Villavicencio avait été lui-même, condamné à 18 mois de prison pour diffamation à l’encontre de l’ancien président du pays Rafael Correa, contre qui il avait ouvertement exprimé des critiques. À la suite de cette condamnation, il s’était réfugié en territoire autochtone avant d’obtenir l’asile au Pérou.

Des hommes politiques d’opposition l’ont également critiqué lorsqu’il était député, l’accusant d’avoir entravé la procédure de destitution engagée contre Guillermo Lasso (président actuel) cette même année.

 

L’Equateur, un pays fragilisé en proie à des défis sécuritaires

Face à cette montée de violence, le gouvernement de Guillermo Lasso n’est pas à la hauteur. Cette violence en Équateur provient majoritairement des luttes entre criminels. En effet, le pays est durement touché par le trafic de drogues et plusieurs trafiquants se battent pour le contrôle des routes du pays, celles-ci sont utilisées notamment par les cartels mexicains.

Aujourd’hui, ces conflits mènent à l’insécurité et menacent cruellement la paix du pays. L’Équateur a été confronté à une vague de violence inédite ayant déjà entraîné la mort d’un maire et d’un candidat au Parlement.

La sécurité est la principale préoccupation des habitants, ainsi que l’accès à l’emploi et l’immigration.

Malgré les circonstances tragiques, l’Équateur a décidé de maintenir le calendrier électoral, le but même de cette attaque étant d’empêcher ces élections. Le président Guillermo Lasso a déclaré l’état d’urgence pour une durée de 60 jours. Le but étant de garantir la tenue de ce scrutin selon la décision du Conseil national électoral (CNE).

La communauté internationale a unanimement condamné cet acte de violence, qualifié d’odieux par les États-Unis, d’attaque contre la démocratie par l’Union européenne et d’acte barbare par la France. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a également exprimé son indignation face à cet assassinat, considérant la violence dirigée contre les responsables politiques comme une grave menace pour cette république démocratique.

Lire plus : Le trafic de drogues en Amérique Latine

 

Conclusion

L’Equateur est un pays instable et gangrené par le trafic de drogues. Ce fléau a un impact évident sur la sphère politique du pays. Guillermo Lasso, impopulaire et menacé de destitution avait choisi, en mai 2023, de dissoudre l’Assemblée et de démissionner de son poste.

Des élections se tiennent alors dans le pays : au premier tour des élections présidentielles (20 août 2023), Luisa Gonzalez, candidate du « Mouvement Révolution citoyenne » et héritière de Rafael Correa est arrivée en tête.

 

Vocabulaires utiles sur le trafic de drogue

  • Équateur : Ecuador
  • Assassinat : Asesinato
  • Candidats : Candidatos
  • Sécurité : Seguridad
  • Attaque : Ataque
  • Procureur général : Fiscal General
  • Réseaux sociaux : Redes sociales
  • Parti politique : Partido político
  • Syndicaliste : Sindicalista
  • Corruption : Corrupción
  • Prison : Cárcel
  • Député : Diputado
  • Trafic de drogues : Narcotráfico
  • Cartels mexicains : Cárteles mexicanos
  • Insécurité : Inseguridad
  • Maire : Alcalde
  • Élections : Elecciones
  • État d’urgence : Estado de emergencia
  • Communauté internationale : Comunidad internacional
  • Démocratie : Democracia
  • Haut-commissaire de l’ONU : Alto Comisionado de las Naciones Unidas
  • Assemblée : Asamblea o reunión extraordinaria
  • Mouvement Révolution citoyenne : Movimiento Revolución Ciudadana
  • Démissionner : Dimitir
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Nadia Saidi
Etudiante à Rennes School of Business après 2 années en ECS, j'ai pour objectif de partager ma passion pour la géopolitique et l'espagnol aux étudiants de classe prépa