Voici une bonne copie de l’épreuve d’ESH ESSEC 2020, sur le sujet : « Le modèle social français est-il à bout de souffle ? ». La lecture des bonnes copies des concours est un excellent moyen de progresser dans les matières concernées.
Quels sont les points positifs ?
Tout d’abord, l’accroche et l’ouverture sont des références d’actualité très précises. En effet, même si ce n’est pas du tout le plus important dans une copie, commencer et/ou finir avec une référence qui vous démarque des autres, que les autres n’ont pas, va taper dans l’œil du correcteur car il aura une bonne image de votre copie dès la lecture du premier mot et/ou lorsqu’il aura terminé de lire. De plus, la problématisation recouvre quasi toutes les problématiques du modèle social français (les inégalités, l’assurance contre les risques sociaux, les préférences collectives…) et est également construite sur l’interprétation de l’expression « à bout de souffle » et ses présupposés, ce qui est très important dans une introduction. Le plan est assez classique (du type : I) oui, II) mais tout compte fait non, III) solutions, nouveaux instruments), mais c’est un modèle qui marche assez bien pour n’importe quel type de sujet à question. Tout au long de la copie, les références sont précises, toujours avec le nom de l’auteur, l’ouvrage/l’article, la date de publication, voire le nom du chapitre du livre pour certaines références. Citer le nom du chapitre permet de vous différencier des autres candidats, car très peu vont le faire. Il y a également tous les auteurs classiques sur le sujet (PIKETTY, RAWLS, LAFFER, ROSANVALLON…) mais aussi des auteurs moins connus de tous. De plus, il y a de nombreuses données chiffrées et un graphique, deux attendus des correcteurs. L’intitulé du sujet permettait également l’intégration du côté historique de cette thématique, autre attendu des correcteurs.
Quels sont les points négatifs ? Que manquait-il pour atteindre la note maximale ?
Les points négatifs de cette copie sont la confusion de certaines notions classiques de ce thème. En effet, il a quelques petites, voire assez grosses coquilles comme la confusion sur les systèmes bismarckiens et beveridgiens dans la partie II. De plus, il n’y a pas la réelle définition du modèle social français (à savoir qu’il est bismarckien et beveridgien), que ce soit dans l’introduction ou le développement, ce qui est problématique. Cette définition aurait pû également permettre de construire un plan un peu plus précis et articulé. Il manque également un sujet d’actualité brulant à propos du modèle social français : la réforme des retraites.
Ce qu’il faut retenir :
Après la lecture, on peut retenir qu’il n’est pas obligatoire de rendre une copie quasi-parfaite pour avoir une très bonne note. En effet, on s’aperçoit que les confusions de certaines notions, même des notions dites « classiques », ne sont pas éliminatoires (même s’il vaut mieux tout de même éviter). On peut également constater qu’il est important de citer les auteurs de façon très rigoureuse. En effet, écrire le nom d’un chapitre d’un livre permet énormément de se différencier aux yeux du correcteur, car il vous percevra comme un élève sérieux, rigoureux et impliqué dans cette matière. Il est également important d’interpréter tout l’intitulé du sujet (ici la formule « à bout de souffle »), de rechercher tous ses présupposés et de ne pas hésiter à « jouer » avec cette expression (comme par exemple dans la partie III : « redonner un nouveau souffle au modèle social français »). Essayez également de réunir tous les attendus des correcteurs : références classiques et précises, chiffres, graphiques, faits et éléments historiques, ce qui augmentera vos chances d’avoir une très bonne note.
N’hésitez pas à lire d’autres copies sur le site, vous pourrez vous en inspirer et prendre conscience des éléments attendus par les correcteurs pour performer le jour des concours !