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ESH – 3 graphiques pour faire la différence !

Sommaire

Connaître des modèles ou des schémas sur le bout des doigts et savoir les reproduire en dissertation n’a pas toujours été un des requis des plus importants des jurys du concours, et il faut le savoir : une copie présentant des arguments pertinents au sein d’un cheminement de pensée original vaudra toujours mieux auprès d’un correcteur qu’un simple répertoire de connaissances dont la distribution ou la présence de ces dernières sur la copie semble parfois hasardeuse, voire inutile

 

L’importance accrue des schémas et de la rigueur théorique depuis la réforme

Seulement voilà, depuis la réforme des CPGE économiques et commerciales, passant de ECE/ECS à ECG avec le choix des spécialités (Maths appro vs appli et HGG vs ESH), les jurys des épreuves du concours d’ESH, notamment ceux de l’épreuve ESCP/SKEMA (dont les très connus économistes Didier Marteau et Emmanuel Combe font parti), ont commencé à demander une maîtrise plus rigoureuse des modèles et mécanismes économiques cités ou utilisés dans les copies. Il fallait ainsi, depuis au moins ces deux dernières années, miser sur le côté démonstratif de son raisonnement en sachant inclure et maîtriser des schémas ou même des équations pour pouvoir espérer se distinguer lors des concours…

Lire plus : 5 façons de travailler l’ESH en chillant

 

Le sujet de cette année : “L’ouverture au commerce international appartient-elle au passé ?”

Ayant moi-même composé sur ce sujet, l’une des premières idées que j’ai eu pour tenter de me démarquer des autres copies était d’utiliser les schémas sur les différentes pratiques protectionnistes (droits de douanes et quotas qui sont des formes plus anciennes et les subventions aux producteurs nationaux qui est une stratégie plus actuelle) et leur impact sur le marché et donc sur l’ouverture au commerce international d’autant plus que ces schémas sont extraits du Précis d’Économie d’Emmanuel Combe (15ème édition), membre du jury de l’épreuve en question.

Les schémas et leurs explications rapides

Les droits de douanes et les quotas :

Ces deux pratiques protectionnistes étaient et restent encore aujourd’hui les stratégies les plus anciennes qui ont pour but de réduire directement l’ouverture au commerce international et laisser l’opportunité aux producteurs nationaux d’augmenter leur production par l’augmentation du prix du bien.

Sur le schéma des droits de douanes (schéma 11), on retire au consommateur le surplus G’GEF dont le quadrilatère G’LKG est accaparé par les producteurs nationaux. On réduit aussi les quantités importées (et donc l’ouverture au commerce international) passant de du segment AB au A’B’. La zone barrée constitue l’ensemble des recettes fiscales de l’État, la perte sèche constitue la somme des triangles foncés.

Sur le schéma des quotas, la limitation des quantités importées réduit les quantités totales échangées sur le marché, rendant ainsi le bien plus rare est donc plus cher. Cette hausse du prix permet aux producteurs nationaux de produire plus et aux exportateurs étrangers d’augmenter leur marges (symbolisé par le rectangle central gris clair exprimant la rente de quota), aboutissant ainsi à un nouvel équilibre, indiqué par l’intersection entre la droite On+quota et celle de la demande nationale Dn.

Les subventions

Quant aux subventions, il s’agit probablement du schéma le moins enseigné des trois (et par conséquent celui qui permet de mieux se distinguer …) alors qu’il n’est pas si difficile que cela à comprendre. Au contraire, dans ce cas-là, , l’État assure aux producteurs nationaux le coût d’un certain nombre de quantités supplémentaires à produire qui est plus cher que le prix P* (dépend du montant de la subvention mais ici en l’occurrence pour une subvention d’un montant SxA, cela permet de passer de A à A’ pour les producteurs nationaux). La seule perte sèche de ce schéma est représentée par le triangle gris KLM, ce qui est moins en général que les autres formes de protectionnisme.

 

L’intérêt de ces schémas dans ce sujet

Ces schémas ne sont en réalité utiles ici que dans leurs comparaisons mutuelles dans l’enjeu qui ne doit concerner ici que l’ouverture au commerce international à travers le temps. Il est possible de dire par exemple que les deux premiers schémas relevaient d’anciennes pratiques protectionnistes, impactant directement l’ouverture internationale et pouvaient paraître plus hostiles, pouvant entraîner une réaction en chaîne généralisée comme ce fut le cas après la crise de 1929 ou encore de manière plus modérée dans les années 1890 avec la multiplication des tarifs douaniers (Mendeleïev en Russie, Méline en France, McKinley aux USA). En comparaison, la pratique de stratégie de subvention relève de politiques protectionnistes plus récentes comme l’Inflation Reduction Act aux USA (pratiques dîtes de « protectionnisme inversé », Zaki Laïdi) ne sont que des incitations à relocaliser les productions et n’impactent qu’indirectement l’ouverture au commerce international.

Plus généralement, si l’introduction dans sa copie de schémas de modèles maitrîsés est de plus en plus valorisée et qu’elle permet de gagner des points au concours, ces derniers restent parfois difficiles à adapter au sujet pour éviter de répondre à côté. De plus, s’il y en à plusieurs à inclure, il faut aussi réussir à ne pas perdre son correcteur dans l’enchaînement des explications des mécanismes par rapport à l’argument initial du schéma au sein du cheminement de pensée de ta dissertation

Les bonnes copies, c’est par ici : ESH ECRICOME 2024 – Maëlis (20/20)

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Soleilman Mtarfi