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Étude de cas: La ferme solaire de Noor au Maroc, avancée majeure ou oasis au milieu du désert?

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Au milieu du désert Marocain, non loin de Ouarzazate, se sont de biens étranges champs qui sont cultivés. En effet, ce ne sont point des céréales qui poussent ici, mais bien un nombre colossal de panneaux solaires qui permettent de fournir une quantité d’électricité non négligeable. Entre exemple a suivre pour l’Afrique, prise de conscience concernant le développement durable ou encore limites symbolique des problématiques inhérentes aux PED, voici un exemple pouvant être replacé dans de nombreux sujets dans une dissertation d’HGGMC.

 

La ferme solaire de Noor, une tentative de réponse à l’échelle marocaine à la problématique énergétique africaine

Aujourd’hui encore 700 millions d’africains n’ont pas encore d’accès à l’électricité, soit un peu moins des deux tiers de la population. L’accès à une source d’énergie stable et sûre reste un prérequis indispensable à tout accès à la croissance et au développement. Même l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent connaît de graves problèmes d’approvisionnement en électricité actuellement avec leur principale compagnie dans le domaine Eskom qui rencontre de multiples problématiques.

Dans ce marasme ambiant qui handicape le continent, l’exemple de Ouarzazate est réellement inspirant puisque la ferme solaire permet de fournir à au moins 100 000 foyers marocains de l’électricité de manière constante @alors même qu’elle n’a pas encore terminé son développement donc pas atteint son efficacité maximale. Elle connaît d’ailleurs des retombées positives sur la zone en termes d’emploi et d’attractivité.

Ce projet a d’ailleurs été soutenu par la BAD (banque africaine de développement), preuve de son intérêt au service du développement marocain.

 

Un symbole des prémisses de la prise de conscience concernant le développement durable

Dans la foulée de la COP 22 qui s’est déroulée à Marrakech en 2016, le Maroc confirme sa volonté de verdir son économie et s’affirme comme un pionnier au développement durable notamment à l’échelle africaine. En effet, l’énergie solaire est une énergie renouvelable et globalement propre par opposition aux énergies fossiles souvent polluantes.

Aujourd’hui, selon l’AIE (agence internationale de l’énergie), 81,4% du mix énergétique mondial était fossile. Le Maroc veut aller contre cette tendance encore persistante et vise à l’horizon 2030 52% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique. Cet élan du Maroc vers une énergie verte, alors que l’accès à l’énergie est déjà bien meilleur dans la zone que dans la plupart des pays africains montre une tentative louable de l’état marocain d’accéder à un développement durable qui n’est pas la première préoccupation voire même représente le cadet des soucis de la plupart des états africains qui peinent déjà pour accéder à la croissance et au développement. Ainsi le continent possède de nombreux pays (Nigéria, Angola…) qui vivent encore au moins en partie sur une rente pétrolière alors que les hydrocarbures sont une des sources d’énergie les plus polluantes. Ce symbole marocain est aussi fort dans la mesure où l’Afrique est le continent le moins responsable du réchauffement climatique… mais le plus touché par ses effets puisque 15 pays africains font partie des 20 pays qui connaissent les plus durs effets devant ce phénomène.

 

Un projet qui comporte néanmoins de nombreuses failles

Tout d’abord, il convient de relativiser le succès de la ferme de Noor. Du point de vue énergétique, le pays reste profondément dépendant des importations et le rêve du gouvernement d’exporter à terme son énergie verte vers le reste de l’Afrique reste pour l’instant un vœu pieu. De plus il convient de rappeler que le Maroc demeure pour l’instant encore éloigné de son objectif en termes de développement durable.
Enfin, le projet de ferme solaire est-il généralisable dans d’autres régions du monde ? Cela ne semble en tout cas pas le cas : du point de vue climatique, un fort ensoleillement est nécessaire, que l’on peut trouver dans le Sahara mais pas dans d’autres régions du monde. Enfin du point de vue du réseau de transport de l’électricité, il faut voir que si Noor est très utile dans le cadre de l’alimentation de Ouarzazate, une ferme solaire aurait beaucoup moins de sens dans un cadre rural.

 

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Julien Vacherot
Étudiant à HEC Paris en Stratégie fiscale et juridique internationale et responsable géopolitique, j'ai pour but de vous faire partager ma passion et de vous aider dans cette matière et partout où c'est possible