A la fin de la semaine, les Allemands auront l’occasion d’aller se présenter dans les bureaux de vote afin d’élire les futurs députés qui siègeront au Bundestag. Si majorité relative pour un parti il y a, le président de la République Frank-Walter Steinmeier (SPD) proposera alors à la tête de liste du parti vainqueur de devenir chancelier pour les quatre années à venir.
La particularité du bulletin de vote allemand
Dimanche prochain, les électeurs se retrouveront face à un bulletin divisé en deux. D’un côté, ils voteront pour un député seul, de l’autre pour une liste de députés représentant un parti politique. Ainsi, le candidat ayant reçu le plus de voix dans sa circonscription se voit attribuer une place au Bundestag. Cela permet donc que chaque circonscription ait au moins un député qui le représente au parlement. De l’autre côté du bulletin de vote, les Allemands voteront pour un parti qui présente une liste régionale. L’ensemble de ces secondes voix est alors rassemblé au niveau national et seuls les partis dépassant les 5% peuvent disposer de sièges au Bundestag.
Voilà à quoi ressemble un bulletin de vote allemand:
Rappel des candidats principaux
Angela Merkel annonçait en octobre 2018 qu’elle ne se représenterait plus pour la chancellerie allemande. S’en est alors suivie une pagaille dans son parti pour lui trouver un successeur. Après l’abandon de Annegret Kramp-Karrenbauer, le parti a dû de nouveau choisir un nouveau candidat et le choix s’est finalement porté sur Armin Laschet. Le SPD a, quant à lui, fait le choix de l’expérience avec Olaf Scholz, actuel vice-chancelier et ministre des finances. Chez les verts, c’est Annalena Baerbock qui sera tête de liste. Députée depuis 2013, elle est une figure montante de la gauche écologiste depuis quelques temps. Selon de nombreux instituts de sondages, ces trois partis représentent plus de 60% des intentions de votes avec un léger avantage pour le SPD.
Le parti d’extrême droite AfD verrait son nombre d’électeurs baisser par rapport à 2017. Les intentions de vote seraient aux alentours des 10%. Le parti libéral FDP bénéficierait à peu près du même nombre d’électeurs selon les sondages. Le parti Die Linke est quant à lui sur la sellette puisqu’il ne représenterait que 6% des voix, soit un tout petit pourcentage au-dessus de la limite permettant d’avoir des sièges.
Le vote d’accord, mais après ?
Le système de vote allemand fait qu’il est très difficile pour un parti d’avoir la majorité absolue au parlement. Il s’agit donc de trouver des partenaires avec lesquels on peut cohabiter. Depuis qu’Angela Merkel est à la tête de la chancellerie, elle a participé à des Grosse Koalition (CDU/CSU + SPD), mais également à une coalition entre CDU/CSU et le Freie Demokratische Partei. Mais trouver de bons partenaires n’est pas toujours simple comme en témoigne l’élection de 2017 au cours de laquelle l’intervention du président de la République avait été nécessaire afin qu’une GroKo puisse se former après de longs mois d’attente.
Alors qu’Olaf Scholz est annoncé en tête de tous les sondages, verra-t-on une nouvelle GroKo se former ou peut-être une entrée des verts au sein du gouvernement pour former une coalition rouge-vert ?
Les élections vues depuis la France
Le départ de la chancelière au pouvoir depuis 16 ans soulève de nombreuses questions en France. Angela Merkel s’est imposée en 2005 et a ainsi connu les quatre derniers présidents de la République française. Les relations franco-allemandes n’ont pas toujours été au plus haut au cours de chacun des mandats, mais l’Allemagne est restée le principal compagnon de la France. A présent, la question se pose à propos de la poursuite des objectifs européens de coopération avec l’idée qu’un nouvel arrivant pourrait ne pas partager le même point de vue que le gouvernement Merkel. Il n’y a à priori pas d’inquiétude forte à se faire à ce sujet dans la mesure où les candidats probables à la chancellerie ne sont pas fermés à une coopération européenne, mais l’expérience nous montre que si des dirigeants ne s’apprécient pas particulièrement, les relations peuvent être au ralenti.
Conclusion
Les élections ont lieu dimanche prochain et les tendances donnent le SPD en tête après 16 années de domination de la CDU-CSU. Cependant, le vrai choix se fera le jour de l’élection, c’est-à-dire le 26 septembre prochain. Je te conseille donc de bien regarder les informations allemandes le jour J mais également dans les semaines qui suivent, car le choix de la coalition est très important.
Nom des principaux partis allemands:
- Christlich Demokratische Union (CDU)
- Christlich-Soziale Union (CSU)
- Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD)
- Die Grünen
- Freie Demokratische Partei (FDP)
- Alternative für Deutschland (AfD
- Die Linke