Le 16 Septembre, Mahsa Amini, une jeune Iranienne de 22 ans est morte suite à une arrestation par la police des mœurs Iranienne. La raison de son arrestation est qu’elle ne portait pas le voile correctement. Elle a alors été mise en garde à vue, et est décédée à la suite de celle-ci.
Les circonstances de cette mort sont pour le moins étranges, et le peuple iranien a eu vite fait d’accuser la police des mœurs d’être responsable de ce décès. Ainsi, depuis, de nombreuses manifestations sévissent en Iran. Nous pouvons alors nous demander si ces manifestations peuvent parvenir à changer les choses dans le pays, malgré la rigidité du gouvernement Iranien.
Les manifestations se font importantes
À la suite de ce scandale, de nombreuses femmes Iraniennes ont voulu montrer leur solidarité à Mahsa Amini, et ont alors pris la décision de se filmer en train de brûler leur voile, ou de se couper les cheveux, et de poster les vidéos sur les réseaux sociaux. Ces actes sont de vrais mouvements de révolte dans une république islamiste aussi traditionaliste que l’Iran.
Il faut bien avoir en tête que le gouvernement Iranien a pour objectif de faire régner des lois religieuses très strictes. Ainsi, ces initiatives sont de vraies marques de courage dans un pays comme l’Iran. Elles peuvent mettre en danger non seulement les femmes qui les pratiquent, mais aussi leurs familles. Ces initiatives ne sont donc pas à prendre à la légère.
Enfin, nous pouvons voir que de nombreuses manifestations se sont élevées dans le pays. 80 manifestations différentes ont pu être recensées, et ce malgré l’interdit des autorités. Le peuple iranien semble donc vraiment vouloir s’opposer à la radicalité du gouvernement.
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Mais ces manifestations sont écrasées
Sans surprise, ces manifestations sont bloquées par le gouvernement iranien. Les blocages ne sont d’ailleurs pas tendres, puisque 50 personnes ont déjà perdu la vie du fait des forces de l’ordre iraniennes depuis le début des manifestations selon l’IHR. Face à une répression d’une telle violence, nous pouvons donc penser que ce mouvement est voué à s’arrêter en peu de temps.
Le gouvernement Iranien cherche d’ailleurs à empêcher la formation de ces manifestations en plus de les réprimer. Ainsi, il a coupé à plusieurs reprise l’accès à internet dans certaines parties du pays. L’objectif est ainsi que les révolutionnaires ne puissent pas faire passer les informations au sujet de manifestations à venir, et ne puissent ainsi pas se regrouper pour montrer leur mécontentement. Le gouvernement met donc en place tout ce qu’il peut pour empêcher ces manifestations.
Mais le plus gros souci avec les coupures d’internet n’est pas là. En effet, nous pouvons remarquer que ce type de mesures rappelle fortement celles que le gouvernement iranien avait prises en 2019 pour faire face à une autre vague de manifestations dans le pays. Ils avaient coupé l’accès à internet dans le pays pour pouvoir réprimer les manifestants avec toute la violence qu’ils voulaient. Ces manifestations avaient mené à la mort de 321 personnes. Pour cette raison, certaines personnes, comme Hadi Ghaemi, directeur du CHRI, craignent que ces nouvelles manifestations s’apparentent à nouveau à un bain de sang. Ces manifestations pourraient ainsi avoir des conséquences déplorables pour la population.
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La communauté internationale s’en mêle
Face à ces répressions très fortes en interne, la communauté internationale peut chercher à s’en mêler pour agir en faveur des manifestants. C’est du moins ce que revendique l’ONG Amnesty Internationale, pour venir en aide aux manifestants en danger en Iran. Les autres pays pourraient ainsi agir et faire pression sur Téhéran.
Le plus gros problème dans cette répression se trouve dans le fait que l’Iran soit partiellement coupé d’internet. C’est ce problème qui apporte tous les dangers. Pour cette raison, le directeur de WhatsApp a recommandé aux iraniens de passer par des serveurs intermédiaires pour continuer à accéder à son service, et pouvoir ainsi rester connectés au monde. Certains parviennent d’ailleurs à contourner les limitations du gouvernement en utilisant des VPN. Nous voyons donc que les Iraniens avec une certaine aide venue de l’étranger, font tout pour rester connectés, et pouvoir ainsi se prémunir face à de potentielles violences venues du gouvernement.
Enfin, nous pouvons voir que même certains États s’y mettent pour tenter de reconnecter l’Iran au monde. Les États-Unis ont par exemple décidé de lever certaines sanctions informatiques qu’ils avaient imposées à l’Iran jusque-là. L’objectif est de permettre de faciliter le trafique sur internet pour les Iraniens, afin, encore une fois, qu’ils ne se retrouvent pas totalement isolés du reste du monde. Nous voyons donc que tout est mis en place pour permettre à ces révoltes d’avoir vraiment lieu, et d’avoir un effet à l’avenir.