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La FED maintient ses taux d’intérêt

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La Federal Reserve, la banque centrale américaine, a décidé pour la deuxième fois consécutive de maintenir ses taux d’intérêt inchangés lors de sa réunion du 1er novembre. Cependant, la Fed n’a pas exclu la possibilité d’augmenter à nouveau les taux après cette pause. Les taux à court terme, qui avaient été maintenus près de zéro en raison de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 en mars 2022, se situent désormais entre 5,25 % et 5,5 %, atteignant ainsi un niveau record depuis vingt-deux ans.

 

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Une forte croissance malgré des taux d’intérêt élevés

La banque centrale a indiqué dans un communiqué qu’elle tiendrait compte de divers facteurs pour déterminer l’ampleur des futures mesures de resserrement, notamment l’impact cumulatif de la politique monétaire, les délais avec lesquels cette politique affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que les conditions économiques et financières.

Malgré l’augmentation des taux d’intérêt, l’économie américaine continue d’afficher une forte croissance, avec un taux de croissance annuel de 4,9 % au troisième trimestre, stimulé par la consommation des ménages et un taux de chômage de 3,8 %.

 

Wall street ne tremble pas après la décision de la FED 

La hausse des taux d’intérêt tarde à produire ses effets, bien que l’inflation soit passée de 9,1 % en juin 2022 à 3,7 % en septembre. Jerome Powell, le président de la Fed, a souligné que pour rétablir pleinement la stabilité des prix, il faudrait probablement assister à un ralentissement de la croissance économique et à une détente sur le marché du travail. La prochaine réunion du comité de politique monétaire est prévue les 12 et 13 décembre.

Cependant, les marchés financiers ne semblent pas craindre de nouvelles hausses des taux et estiment que celles-ci ne sont plus nécessaires. Mercredi, après une période tumultueuse de trois mois en Bourse, Wall Street a connu une forte hausse en ce premier jour de novembre, avec une augmentation de 1,05 % de l’indice S&P 500, qui regroupe les grandes entreprises, et une progression de 1,64 % du Nasdaq, axé sur la technologie. De plus, les taux d’intérêt à dix ans ont légèrement reculé, passant de 4,92 % à moins de 4,75 % en une journée, tandis que les taux à deux ans sont passés sous les 5 %.

Jason Furman, économiste de Harvard, a commenté la décision de la Fed en soulignant que la banque centrale avait fait ce qu’il fallait, reconnaissant qu’il restait encore du travail à accomplir pour maîtriser l’inflation, mais que de nouvelles hausses de taux pourraient ne pas être nécessaires.

 

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Le déficit budgétaire continue de se creuser  

Il est intéressant de noter que les marchés financiers ont contribué récemment au resserrement monétaire en faisant monter les taux d’intérêt à dix ans à plus de 5 % en octobre, même si ces taux ne sont que partiellement liés à la politique de la Fed, qui ne fixe que les taux à court terme. Cette action a renchéri les crédits à la consommation et les prêts immobiliers, durcissant ainsi les conditions financières pour les consommateurs, les ménages et les entreprises.

Une explication inquiétante de cette hausse des taux est le déficit budgétaire américain qui semble hors de contrôle. Le déficit a atteint 1 700 milliards de dollars (1 603 milliards d’euros), soit 6,3 % du produit intérieur brut pour l’exercice clos le 30 septembre. Si l’administration Biden n’avait pas effectué une manipulation comptable sur les prêts étudiants, le chiffre aurait été d’environ 2 000 milliards, soit le double de l’année précédente. Cette manipulation consistait à annuler une partie de la dette étudiante, ce qui avait été comptabilisé en 2022, puis annulé en 2023 en raison d’un veto de la Cour suprême.

Néanmoins, les marchés ont été rassurés par l’annonce du Trésor, qui a publié un programme de levée de fonds légèrement inférieur aux attentes pour le dernier trimestre, avec 776 milliards de dollars contre les 852 milliards anticipés. Cette réduction s’explique en partie par des rentrées fiscales meilleures que prévues. De plus, le Trésor prévoit d’emprunter davantage à moyen terme (deux à cinq ans) afin de ne pas être lié à des taux d’intérêt élevés sur des périodes plus longues, allant de dix à trente ans. Les marchés financiers espèrent ainsi une baisse des taux d’intérêt qui pourrait stimuler Wall Street. Cependant, Jerome Powell a rappelé que cette question n’était pas à l’ordre du jour.

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