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La Géopolitique de la 5G

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Vous avez surement entendu parler de Shenzhen, la nouvelle métropole chinoise reliant Hong Kong à la Chine continentale. Le parti communiste chinois la présente comme une ville en avance sur son temps comme le furent Santorin ou Bagdad jadis. Portée par les nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication, l’ultra-connectivité de la ville en ferait un paradis pour ses habitants qui auraient un accès bien plus simple aux systèmes de santé, à la possibilité d’éviter les bouchons sur la route et à des rues bien plus sécurisées. Le tout, bien sûr, au prix d’une surveillance généralisée. Au milieu de ce projet se trouve une technologie qui fait couler beaucoup d’encre : la 5G. En plus d’assurer une vitesse de transfert dix fois supérieure à la 4G, elle permet surtout d’assurer l’interconnectivité des objets et de certains services. Le monde a subi plusieurs changements au niveau des technologies de télécommunication, mais pour la première fois, ce ne sont pas les États-Unis qui mènent le jeu. Revenons ensemble sur ce conflit aux allures de guerre froide qui oppose la Chine aux États-Unis.

 

Un demi-siècle de suprématie américaine

La suprématie technologique des États-Unis leur conférait une puissance considérable. La NSA (Agence nationale de la sécurité) est un organisme du département de la Défense chargé du renseignement et de la sécurité des systèmes d’informations. A titre d’exemple, des documents révélés par Wikileaks, démontrent que les États-Unis auraient espionné, par le biais de la NSA, entre 2006 et 2012 les conversations des présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que de certains membres du gouvernement.

 

 

La Chine : leader de la 5G

Le groupe chinois Huawei est incontestablement le leader de la 5G ; bien en avance sur les pays occidentaux que ce soit en termes de R&D ou d’implémentation de la technologie. L’entreprise qui ne comptait que 14 employés en 1987 est aujourd’hui l’entreprise de télécommunication avec le plus gros chiffre d’affaires : 122 milliards de dollars soit l’équivalent du PIB du Maroc. L’infrastructure 5G de Huawei est implémentée dans plusieurs pays : Russie, Turquie, Arabie Saoudite, Italie, Suisse, Mexique, Espagne ou encore le Royaume-Uni pour ne citer que ça. Mais les États-Unis considèrent cette expansion comme une menace.

 

La riposte de Washington

Huawei reste très dépendante de certaines entreprises américaines pour assurer le fonctionnement de ses smartphones. L’entreprise a besoin du système d’exploitation Android pour ses smartphones et de puces conçues par des géants américains comme Intel. Et dès Janvier 2018, Trump a interdit toute vente de matériel américain à Huawei et le Canada, pays allié des États-Unis, procède à l’arrestation de la fille du fondateur de la marque accusée de ne pas respecter les sanctions internationales sur l’Iran.

 

Choisissez votre camp

Les alliés historiques de l’Amérique ont rejoint la position de Washington pour ne pas compromettre leurs relations avec l’oncle Sam. Ainsi, Taiwan, le Japon et l’Australie ont interdit Huawei sur leur territoire. L’Inde, le Canada, le Brésil et Israël feront de même dans un futur proche. L’Europe est particulièrement divisée sur cette question : L’Espagne ne compte pas revenir sur son feu vert donné à Huawei, la France a donné un accès limité à l’entreprise chinoise tout en l’excluant de la région Ile-de-France et le Royaume-Uni compte bannir tout équipement Huawei d’ici 2027.

 

La 5G au cœur de la question Ouïghoure

D’après le rapport d’experts en vidéosurveillance, Huawei serait au cœur d’une polémique du fait de l’utilisation de sa technologie 5G pour identifier, par reconnaissance faciale, les membres de la minorité musulmane de Chine. Le but est de créer un système grâce à la technologie du Deep Learning pour permettre à un algorithme de définir l’âge, le sexe et l’origine ethnique des individus sur une caméra. Rappelons que l’entreprise Huaweï est impliquée dans l’exploitation de la minorité Ouïghoure. De nombreuses célébrités se sont indignés de cela, à l’instar du footballeur du FC Barcelone Antoine Griezmann qui a choisi en décembre dernier de rompre son contrat de sponsoring avec Huawei.

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Khalil Lbadaoui
Je m'appelle Khalil, passé par une prépa ECS et aujourd'hui étudiant à NEOMA BS campus de Reims. Passionné de géopolitique, j'ai à coeur de vous donner une approche synthétique des grands enjeux de cette matière et de vous aider à bétonner votre méthode.