Nous nous retrouvons aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire, marqué cette semaine par un nouveau débat autour d’Amazon, une annonce surprise concernant le Libra ainsi que dans une certaine mesure la fermeture d’une usine historique de Renault.
1) Amazon fait une nouvelle fois face à la colère des citoyens français
Alors que depuis plusieurs mois et surtout depuis le début de la pandémie mondiale Amazon est au cœur des débats, cette fois c’est contre qu’un projet d’implantation en Loire-Atlantique qu’entre 1500 et 2000 personnes ont manifesté. En effet le géant de l’e-commerce souhaite installer une « plate-forme de transit » d’ampleur régionale, un projet que beaucoup estiment néfaste pour l’économie locale. Cette plate-forme de transit pourrait voir le jour en 2022-2023 et représenterait environ une création de 1500 emplois, mais pour combien d’emplois de perdus au niveau local ?
2) Une usine historique de Renault va cesser l’assemblage de véhicules neufs
Nouveau coup dur pour la France, puisque Renault vient d’annoncer que son usine de Flins dans les Yvelines qui doit produire la Renault Zoé jusqu’en 2024 sera renommée « Re-Factory » et cessera de produit des véhicules neufs. C’est un véritable tournant vers l’économie circulaire pour ce groupe automobile puisque cette usine sera consacrée au reconditionnement de véhicules d’occasion, au recyclage de véhicules hors d’usage, à la réparation et à la réutilisation de batteries, ainsi qu’à la recherche. Elle devrait employer 3 000 personnes d’ici 2030 (contre 3500 actuellement), une énorme chute face aux 22 000 collaborateurs dans les années 1970 … Cette transformation fait partie du plan de deux milliards d’économies sur trois ans qui prévoit la surpression de 15 000 postes à travers le monde dont 4 600 en France.
Pour aller plus loin: Le modèle Testla, 2018, M.Valentin
3) Le Libra va-t-il voir le jour ?
Selon le Financial Times une version « a minima », c’est à dire un premier actif digital uniquement arrimé au dollar, pourrait être mis en circulation dès janvier. Ce projet de Facebook annoncé il y déjà quelques mois n’a toujours pas obtenu une licence en tant que système de paiement donc très loin de l’ambition initiale d’une monnaie digitale mondiale adossée à un panier de devises, le Libra serait donc seulement une monnaie stable par rapport au dollar. On rappelle que les banques centrales et les autorités financières ont été réticentes dès l’annonce du projet et que beaucoup des partenaires les plus prestigieux (Visa, Paypal, MasterCard) avaient quitté le projet. En somme, l’ambition de Facebook reste la même, jouer un rôle majeur dans la digitalisation des paiements transfrontaliers, pour les rendre aussi faciles qu’un échange de messages WhatsApp.
4) Les déficits des retraites revus à la baisse par le Conseil d’orientation des retraites.
Le COR considère qu’il vaut mieux regarder le poids des dépenses dans le PIB pour piloter le système des retraites et ainsi se détacher dans une certaine mesure des estimations alarmistes. Ce poids devrait bondir à 15,2% en 2020 mais est appelé à baisser rapidement ensuite. Ainsi après avoir estimé trois hypothèses différentes, le COR considère que certaines projections sont inadaptées et que « seule l’approche par le ratio de dépenses de retraites dans le PIB permet une lecture économique de la situation financière des retraites ». Au cours des cinq prochaines années, le poids des retraites dans le PIB devrait connaitre une baisse continue. Concrètement ce qu’il faut retenir c’est « Le fait que les dépenses de retraite soient à législation constante amenées à décroître à terme en pourcentage du PIB, et donc maîtrisées ».
Article à lire impérativement pour le chapitre d’ESH sur Inégalités et Politiques Sociales ainsi que très utile pour le sujet ESH ESSEC « Le modèle français est-il à bout de souffle ? ».
5) Un accord en bonne voie sur le télétravail
Le marché du travail (et a fortiori les lois qui s’y appliquent) est un chapitre important du programme d’ESH de deuxième année et ce texte en faveur du télétravail est intéressant. En effet, un texte presque définitif a été remis jeudi dernier par le patronat avec l’accord de la CFDT, de Force ouvrière, de la CFE-CGC et de la CFTC pour un projet d’accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail. Cet accord n’est pas « révolutionnaire » en matière de droits des salariés mais permet de donner un cadre et de guider certaines entreprises. Dans les points importants nous trouvons le double volontariat (employeur et salarié) pour le télétravail ainsi que la réversibilité (le salarié peut revenir sur le lieu de travail si le télétravail ne lui convient pas). De plus, la mise en place du télétravail passera par un accord ou une charte, l’éligibilité des postes télétravaillables ne sera pas du ressort uniquement de l’employeur.